Les femmes de l’ombre: Les mères des footballeurs, supporters indéfectibles

Dr.Attab Sabah

Une photo inédite et historique des Lions de l’Atlas décorés et de leur maman dans le Palais royal à Rabat après leur sacre au Mondial, Qatar 2022 a fait le tour du monde et a reçu les plus grands éloges !

S’il y a bien une photo qui a volé la vedette aux joueurs fraichement victorieux lors de la rencontre opposant Les Lions de l’Atlas du Maroc aux Diables rouges de la Belgique au Mondial du Qatar 2022, ce lundi 27 novembre au stade d’Al Bayt, c’est bien l’instant où Achraf Hakimi saute la barrière et court vers les gradins du public serrer sa maman dans ses bras, l’embrassant au front dans un élan d’affection infinie, de reconnaissance et de bonheur partagé. Cette photo restera dans les annales du Mondiale, une émotion spontanée et forte, symbole des valeurs authentiques et humaines.

Habillée à la traditionnelle, sobre et discrète, la maman de la star du PSG l’accompagne lors de ses différents matchs. Fan infatigable, elle a su distiller l’amour de la patrie à son fils. Cette marocaine immigrée n’a jamais quitté, au fait, sa terre natale malgré les distances. C’est une solide relation qui lie Hakimi à sa mère, elle qui a cru en lui et n’a pas hésité à accompagner ce passionné du foot, dès son jeune âge, malgré la précarité et les conditions difficiles. Le prodige adore sa mère et l’affiche : «  Elle s’est sacrifiée pour moi et c’est grâce à elle que je suis arrivé là ». « Je t’aime maman » message qu’il lui dédie sur Instagram, juste après le match, ultime manifestation d’un respect et d’un amour indéfectibles. Cette photo est désormais liée au Mondial, Qatar  et sera partagée des milliers de fois dans la toile et sur les réseaux.

Et à quelques jours de l’événement footballistique planétaire, le Mondial Qatar 2022, le franco- marocain attaquant d’Angers et Lion de l’Atlas, Soufiane Boufal revenait sur son enfance, son adolescence et évoquait  le rôle et la place de sa mère Zoubida : « Elle est tout pour moi » et d’ajouter pour souligner son amour et sa reconnaissance : « Je lui donnais une grande partie de mon salaire et n’en gardais que 200 euros … Elle a arrêté de travailler depuis que je suis professionnel, et maintenant, elle vit sa best life ». Elle était présente lors du match historique opposant le Maroc à la Belgique et leurs photos s’embrassant longuement après la victoire des Lions de l’Atlas ont ému la toile. Boufal l’a invitée à esquisser une dance sur la pelouse où quelques instants auparavant il driblait avec talent et disputait une rencontre historique.

Et c’est en tenant le bras à une femme aux pas lents, à la démarche détendue, emmitouflée dans un foulard, élégante et posée, restée fidèle à l’habit traditionnel marocain dans le pays d’accueil  que l’international marocain qui évolue à Chelsea avançait pour recevoir le trophée du Soulier d’or néerlandais  en 2018 qu’il ne tarde pas à offrir à son tour à sa mère. A 18 ans, cette femme rejoint son mari à l’étranger où il lui fallait affronter la dureté de la vie. Elle se trouve quelques années plus tard veuve, démunie et mère de neuf enfants ! Aujourd’hui, elle est souvent à côté de la star de Chelsea, discrète et mère et fils souriants dans différentes occasions, dans une affectueuse complicité. Hakim Ziyech se confie, les larmes aux yeux : «  Tout est pour elle…si elle n’était pas là, j’aurais arrêté le foot dès mon adolescence. » dit le prodige du Chelsea, traversé par d’immenses sentiments de considération et de reconnaissance envers sa mère.

Pour  Cristiano Ronaldo, la légende portugaise, sa mère fait partie de sa garde rapprochée. Cette femme est toujours aux côtés de son fils, à le soutenir, à le booster telle une énergie indispensable qu’il respire et qui  le propulse. C’est ainsi qu’il n’a pas hésité une seconde à rompre avec sa compagne vexée par  la proximité excessive de la mère de la légende vivante. Sa mère est sa famille, son équilibre et constitue ses repères. C’est très heureux et fier qu’il lui réalise un rêve : « Posséder une maison. »

Pour Karim Benzema, la première personne avec qui le Ballon d’or 2022  a voulu  partager son sacre, tout ému et en liesse n’est autre que sa mère : «  Elle a toujours cru en moi et était mon premier supporter », dit-t-il lors de la cérémonie de la plus prestigieuse distinction du ballon rond. « J’avais trois objectifs, explique l’attaquant du Real : Acheter une maison à ma mère, gagner le ballon d’or et participer à la Coupe du monde. Le premier objectif est réalisé » ajoutait-il, fier de lui, avec le sentiment du devoir accompli.

Le sélectionneur marocain Walid Regragui rappelle lors de ses conférences de presses l’importance de la mère, de ses prières, de sa « Baraka » comme éléments déterminants dans le succès et la réussite. Les valeurs de la famille, le respect des parents, l’honnêteté et l’abnégation dans le travail sont la clé de la réussite. « Dir Anniya » est désormais son slogan, une expression qu’on retrouve plutôt dans le concept traditionnel, généralement chez les aînés.es, discours qui semble, certes, s’opposer au calcul, à la pragmatique exigés par la tactique mais qui compte totalement pour le sélectionneur marocain.

Ces mamans constituent le lien indéfectible avec les origines. L’appropriation de la langue, des concepts, des valeurs, des traditions passent par elles. Elles sont le pont qui assure la stabilité et les repères des enfants nés hors du sol natal. Elles sont à l’ombre, discrètes mais elles tiennent le fil d’Ariane des destinées des enfants. Et c’est très ému pour sa part qu’Hervé Renard, le sélectionneur des Verts saoudiens évoque sa mère lors d’un entretien en marge du Mondial Qatar 2022 pour parler de l’environnement familial qui fait de lui l’homme qu’il est : « Elle m’a appris la droiture, l’intransigeance, l’abnégation, les principes d’éducation qui tracent le chemin. » Reprenant ainsi avec nostalgie et considération les moments de son enfance et son adolescence vécus dans les restrictions et les privations.

En guise de remerciement et de reconnaissance, l’élégant coach à la chemise blanche  invite sa mère âgée de 82 ans à suivre la  rencontre  opposant l’Arabie saoudite au Mexique, présence qu’il ajoute à ses arguments lors de sa causerie, devenue culte pour booster ses joueurs saoudiens imprégnés par la culture de la sacralité de la mère et la notion de «  Ridat Al walidayne », la satisfaction des parents, fondamentale dans les préceptes de l’Islam. Le Mondial de Qatar est sans conteste célébré sous le signe de la famille !

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page