Les journalistes algériens dénoncent un « climat de peur » dans le pays

Des dizaines de journalistes algériens, issus de divers horizons, ont dénoncé un « climat de peur » dans le pays et exprimé leurs « inquiétudes » face à la multiplication des dangers qui menacent les professionnels des médias.

« L’exercice du journalisme relève de la mission impossible face à l’oppression et à la peur », dénoncent ces journalistes dans une pétition rendue publique à l’occasion de la Journée nationale de la liberté de la presse (22 octobre).

Tout en appelant les autorités algériennes à « honorer leurs engagements, itératifs dans les discours officiels » et à « respecter la liberté de la presse », les signataires de la pétition ont dressé un constat accablant de la situation de la presse dans le pays, marquée notamment par les incarcérations et les menaces.

« Les incarcérations, le harcèlement moral, les menaces, les poursuites judiciaires, les convocations par la Police judiciaire, le chantage par la publicité institutionnelle, les interférences visant à orienter les lignes éditoriales… sont devenus des risques majeurs, auxquels les journalistes sont confrontés comme une fatalité », déplorent-ils.

« Convaincus que l’exercice du journalisme relève de la mission impossible face à l’oppression et la peur », ils appellent aussi les autorités à respecter la liberté de la presse.

Ce faisant, les auteurs du communiqué se disent persuadés que « ces mesures, si elles sont prises, protégeraient les journalistes contre les abus de toute nature et contribueraient à améliorer » leur « situation socioprofessionnelle désastreuse ».

Affirmant « qu’il est illusoire de vouloir pratiquer notre métier convenablement sans la restauration d’un climat apaisant dans le secteur », les signataires du document énumèrent une série de revendications à satisfaire immédiatement.

Parmi les demandes immédiates, les signataires citent la libération du journaliste Khaled Drareni, la levée du contrôle judiciaire contre les journalistes d’Alwajh Al-Akher, l’arrêt de toutes les poursuites judiciaires contre les journalistes dont certains subissent en silence le harcèlement judiciaire et la levée de la censure sur certains sites électroniques, sanctionnés parce qu’ils confèrent aux événements et à l’information un traitement qui ne concorde pas avec la vision du gouvernement.

Le texte formule également des revendications de fond concernant notamment « la révision de la loi sur l’information de telle sorte à garantir une réelle indépendance du journaliste », « l’élaboration, en urgence, de loi sur la publicité, afin de lever le monopole de l’Etat » sur ce secteur, « mettre fin à l’étranglement social et à la politique d’appauvrissement des journalistes » et « le rétablissement des médias audiovisuels dans leur rôle de service public et non plus les mettre au service de pouvoirs publics » en plus de « l’autorisation de la création de chaînes de télévision de droit algérien et non étranger ».

Ils exhortent aussi « la famille de la presse à se mobiliser pour défendre l’honneur de la profession, la dignité des journalistes et leur indépendance ».

Ils relèvent, par ailleurs, que la célébration de la journée nationale de la presse survient, cette année, dans « un climat délétère » et « une conjoncture sombre pour la presse algérienne ».

Condamnant une « situation affligeante », ils rappellent leur attachement « à la liberté de la presse comme l’un des fondements de la démocratie ».

Avec Map

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