Les maux des start-ups marocaines

L’AMIC (association marocaine des investisseurs en capital) livre son diagnostic sur l’écosystème start-ups au Maroc. Faible soutien financier public, rigidité des formes juridiques, inadaptation du système fiscal à la start-up…le constat est inquiétant. L’AMIC propose une feuille de route 2019-2021 pour développer un écosystème solide et attrayant des start-ups au Maroc.

Lourdeur et complexité des démarches administratives, faible soutien financier public, rigidité des formes juridiques, inadaptation du système fiscal à la start-up, faible implication des grandes entreprises et des fondations privées dans l’écosystème entrepreneurial….tels sont les maux de nos start-ups marocaines. L’accès au financement d’amorçage demeure le défi majeur de ces petites entreprises innovantes, qui peinent à décoller. C’est ce qui ressort du diagnostic de l’écosystème start-ups au Maroc, dont les résultats ont été présentés jeudi 13 décembre à la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc).

Le premier constat important qui ressort de cette étude, initiée par l’AMIC (Association marocaine des investisseurs en capital) avec le soutien de la CDG, le Groupe Banque Mondiale, le Technopark et CIH Bank, est la rigidité et l’inadaptation des formes  juridiques et du système fiscal à la start-up. Les start-ups souffrent également de la difficulté d’accès au financement d’amorçage et de création de l’entreprise.

« Les start-ups peinent à accéder au financement. C’est l’un des facteurs bloquants du développement de la start-up au Maroc », regrette Faïçal Mekouar, vice-président général de la CGEM. La communication sur les aides publiques liées au financement des start-ups est jugée insuffisante et freine ainsi la création des start-ups.

Pour rappel, le Fonds Innov Invest, mis en place en 2017 par le Gouvernement marocain avec l’appui de la banque Mondiale, reste le principal outil dédié au financement de l’innovation. Ce fonds, géré par la Caisse centrale de garantie, est doté d’une enveloppe globale de 900 millions de DH, qui doit être investie pour les cinq prochaines années dans des startups innovantes : 500 millions DH  sont apportées par la CCG et 400 millions par des investisseurs nationaux et étrangers.  Depuis son lancement, 12 start-ups ont bénéficié de financement pour un montant global de près de 3 millions de DH.

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Par ailleurs, l’étude a mis l’accent sur la problématique d’accès des start-ups à la commande publique. « Aucun accès aux marchés publics », soulignent les auteurs de l’étude, qui appellent à l’ouverture des marchés publics aux start-ups.

Les start-ups marocaines souffrent également de l’absence d’appui pour accéder aux marchés internationaux.

La grande majorité des start-ups ne disposent pas, non plus, de l’expertise et des compétences nécessaires pour pérenniser son activité et maintenir un rythme de croissance.En somme, le diagnostic établit 39 contraintes au développement des start-ups au Maroc.

Pour l’AMIC, il est temps de repenser l’écosystème actuel du capital amorçage. « Nous avons mis en place une feuille de route qui définit les projets prioritaires à mener dans les deux ans à venir, pour promouvoir la création des start-ups. Tous les acteurs de l’écosystème actuel sont concernés. Une collaboration public-privé est indispensable », indique Adil Rzal, président de l’AMIC.

Pour Adil Rzal, la réalisation d’un écosystème solide et attrayant nécessite  l’implication de toutes les parties prenantes  à savoir les entreprises, les pouvoirs publics les investisseurs en capital, banques, structures d’accompagnement, universités….Il donne l’exemple de la Tunisie et du Chili qui ont réussi ce challenge.

L’AMIC  appelle ainsi à la création d’une instance nationale publique-privée pour le capital amorçage. Autres recommandations de taille : mettre en place des mesures de financement efficaces pour les entrepreneurs et l’adaptation du système juridique et fiscal aux start-ups. Sans oublier l’élaboration d’une vision commune pour la promotion de l’innovation.

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