Les œuvres de Ben Yessef et la poésie se marient le temps d’une exposition

Le centre culturel de la municipalité de Dos Hermanas, dans la province de Séville, a accueilli, jeudi soir, le vernissage d’une exposition faisant l’éloge des dessins et de la poésie, oeuvres de l’artiste-peintre marocain Ahmed Ben Yessef et le poète espagnol Joaquin Nieto.

Intitulé “le dialogue entre les mots et le crayon”, la présentation artistique conjointe débarque à Séville, après d’autres rencontres organisées au Portugal et au Maroc (Tanger et Settat).

Le vernissage, qui s’est déroulé en présence de personnalité du monde artistique et politique sévillan, était un moment de partage convivial où le public a pu apprécier quelques vers du recueil poétique, lu par l’auteur. Au total, 16 dessins au crayon ont été réalisés par l’artiste-peintre marocain pour accompagner, voire compléter l’œuvre poétique de Nieto.

Des desseins fidèles au style de Ben Yessef où la colombe de l’artiste, sa muse et sa signature, ne sont jamais loin pour rappeler ses origines marocaines et tétouanaises. Les formes à peine insinuées et sa touche lumineuse teintée de romantisme immortalisent les créations de ce grand nom de la scène artistique internationale. “Sonder la profondeur de l’âme humaine est l’essence de mon œuvre”, précise-t-il dans une déclaration à la MAP.

Ben Yessef, né en 1945 à Tétouan, n’est pas à sa première œuvre conjointe. Il se rappelle avec nostalgie le travail mené avec le défunt écrivain espagnol Juan Goytisolo. Pour Joaquin Nieto, cette exposition conjointe est née de la nécessité profonde de s’exprimer.

Au début il s’agissait d’un recueil de poèmes et durant le processus d’édition, j’ai demandé à mon ami Ben Yessef quelques desseins pour accompagner mon texte. Or, quand il s’est mis à la tâche, il a donné naissance à cette magnifique exposition que nous inaugurons aujourd’hui« , a-t-il affirmé.

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Certains dessins traduisent l’esprit du poème mais d’autres sont là pour tenir compagnie au texte littéraire. Ben Yessef en a lu quelques-uns, mais pour le reste, il a fait appel à sa propre inspiration. De fait, chaque visiteur doit trouver sa propre connexion entre le poème et les magnifiques dessins de Ben Yessef”, souligne le poète sévillan.

C’est une exposition tremplin entre les deux cultures andalouse et marocaine et un pont entre les deux rives”, ajoute-t-il. “Ben Yessef est originaire de Tétouan et vit à Séville et moi natif de Séville, et amoureux de Tétouan et du Maroc. Nous avons à travers cette exposition réuni les deux cultures”, affirme Nieto.

Les dessins rendent hommage à la ville adoptive de Ben Yessef, à travers des esquisses reflétant les monuments phares de la ville tel que la Giralda ou la Torre Del Oro. Toutefois, Ben Yessef a tenu aussi à rendre hommage aux braves femmes travailleuses marocaines, un clin d’œil que l’on peut apprécier à travers les oeuvres intitulées “la vendeuse du fromage”, ou “hommage aux femmes porteuses”.

Nous comptons poursuivre cette exposition et la faire découvrir dans d’autres villes et d’autres cultures”, ajoute Joaquin Nieto. Concernant ses prochaines réalisations, Ben Yessef assure que l’âge n’a pas eu raison de sa production ni de sa créativité et qu’il veut toujours exposer et être en contact avec le public.

L’exposition comprend aussi une exhibition d’une sélection de tableaux de Ben Yessef, l’enfant adoptif de la capitale sévillane où il a entamé son long et riche parcours artistique. Elle se poursuit jusqu’au 21 octobre.

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