Les produits américains gagnent du terrain dans la consommation marocaine

Porté par l’essor de la classe moyenne urbaine et les avantages de l’accord de libre-échange, le Maroc devient un marché stratégique pour les produits agroalimentaires américains. En 2024, les exportations ont bondi de 34 %, reflétant un intérêt croissant pour les aliments pratiques, sains et à forte valeur ajoutée.
Les exportations américaines de produits agroalimentaires vers le Maroc ont enregistré une croissance significative en 2024, atteignant 275 millions de dollars, soit une hausse de 34 % par rapport à l’année précédente, selon le rapport annuel « Exporter Guide Annual » publié par l’USDA Foreign Agricultural Service à Rabat. Cette progression est principalement stimulée par la demande croissante en milieu urbain, l’élargissement de la classe moyenne marocaine, ainsi que par les avantages tarifaires offerts par l’accord de libre-échange (ALE) entre le Maroc et les États-Unis.
Les produits américains exportés sont variés et comprennent notamment les fruits secs comme les amandes, les viandes de bœuf et de volaille, les produits laitiers, le riz, les sauces, les semences et les aliments transformés. Ces articles, appréciés pour leur praticité, leur valeur nutritionnelle et leur valeur ajoutée, rencontrent un succès croissant auprès des consommateurs urbains. Le rapport met en avant les mutations socio-économiques du pays, avec près de 63 % de la population vivant en milieu urbain et une classe moyenne en expansion. Ce public urbain est de plus en plus attiré par des produits prêts à consommer, notamment en raison de la hausse du nombre de femmes actives et de l’adoption de modes de vie plus modernes.
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Les principales métropoles marocaines comme Casablanca, Marrakech, Rabat, Tanger et Fès, sont les principaux foyers de cette croissance, tant dans la grande distribution que dans le secteur de la restauration hors domicile. Le secteur de la transformation alimentaire représente environ 5 % du PIB national et regroupe près de 2 100 entreprises, générant 19 % des emplois industriels à l’échelle du pays.
Malgré cette évolution positive, la part de marché des produits agroalimentaires américains demeure modeste, avec environ 8 % des importations marocaines dans ce secteur, une part largement devancée par celle de l’Union européenne qui détient plus de la moitié des parts. Ce déséquilibre s’explique par la proximité géographique de l’Europe, ses relations commerciales historiques avec le Maroc, ainsi que par des coûts logistiques plus avantageux.
Néanmoins, l’accord commercial entre Rabat et Washington, signé en 2006, continue d’offrir des bénéfices notables, notamment la suppression de la majorité des droits de douane sur les produits agricoles, renforçant la compétitivité américaine sur certains segments du marché. Par ailleurs, le Maroc est perçu comme un hub logistique stratégique pour accéder aux marchés d’Afrique du Nord et d’Afrique de l’Ouest.
Cependant, les exportateurs américains doivent composer avec plusieurs obstacles non tarifaires, notamment la prédominance de la langue française dans les affaires, les réglementations sanitaires strictes de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), ainsi que la nécessité d’une présence locale solide pour gagner la confiance des importateurs. L’USDA recommande donc de proposer des supports de communication en français et d’établir des partenariats durables afin de renforcer leur implantation sur ce marché à fort potentiel.