Les salariés doublement frappés par l’inflation (OCDE)

Les impôts sur le travail ont augmenté en 2022 du fait de la hausse des salaires nominaux, qui a fait basculer les salariés dans des tranches d’imposition supérieures et a restreint leur admissibilité aux crédits d’impôt et aux prestations en espèces, selon un nouveau rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dévoilé mardi.

L’édition 2023 des Impôts sur les salaires indique par ailleurs que si les salaires ont progressé en valeur nominale, ils ont reculé en valeur réelle sous l’effet de la forte inflation observée dans la zone OCDE en 2022, indique un communiqué de l’organisation basée à Paris.

Dans un contexte d’inflation record depuis plus de 30 ans, cette nouvelle analyse révèle qu’en 2022, les taux effectifs d’imposition se sont accrus dans la plupart des pays de l’OCDE pour toute une série de catégories de revenu et de foyer, cette hausse étant particulièrement sensible en ce qui concerne les familles avec enfants, en particulier celles situées au bas de l’échelle des revenus.

Les différentes approches adoptées par les pays de l’OCDE pour indexer les systèmes de prélèvements et de prestations sur l’inflation montrent que 17 pays adaptent automatiquement leur système d’imposition du revenu des personnes physiques à l’inflation, tandis que les 21 autres le font de manière discrétionnaire, indique le communiqué.

Vingt-et-un pays procèdent à un ajustement automatique des cotisations de sécurité sociale et 19 à un ajustement automatique des prestations en espèces.

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Le rapport souligne que lorsque les systèmes fiscaux et sociaux ne sont pas ajustés en tenant pleinement compte de l’inflation, ce sont les ménages à faible revenu avec enfants qui sont les plus vulnérables aux effets d’une hausse des taux d’imposition effectifs qui leur sont applicables, précise la même source.

Le rapport se concentre sur la comparaison entre pays du coin fiscal sur le travail, défini comme la somme des impôts sur le travail acquittés par les salariés et par les employeurs, minorée des prestations familiales, exprimé en pourcentage du coût du travail pour l’employeur.

Les ménages sont classés en huit catégories selon leur niveau de revenu et leur composition. Pour un célibataire percevant le salaire moyen, le coin fiscal oscillait en 2022 entre 53 % en Belgique à 0 % en Colombie, la moyenne dans l’ensemble de la zone OCDE s’établissant à 34.6 %.

En moyenne dans la zone OCDE, le coin fiscal pour une famille monoparentale percevant 67 % du salaire moyen a augmenté de 1.6 point de pourcentage entre 2021 et 2022, pour atteindre 16.6 %.

Il s’agit là de la plus forte hausse annuelle du coin fiscal moyen observée depuis 2000 pour l’ensemble des huit catégories visées. Pour un couple disposant d’un seul salaire égal au salaire moyen et ayant deux enfants, le coin fiscal moyen s’est accru de 1.1 point de pourcentage par rapport à l’année précédente, pour atteindre 25.6 % en 2022, ce qui représente l’augmentation la plus importante qu’a connue cette catégorie de foyer depuis 2000.

Avec MAP

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