L’expérience marocaine en matière de coopératives agricoles féminines mise en exergue à Tunis

L’expérience marocaine en matière de coopératives agricoles féminines a été mise en exergue lors d’un forum africain tenu, mercredi à Tunis, en marge du 13è Salon international de l’agriculture, du machinisme agricole et de la pêche (SIAMAP 2017), organisé du 31 octobre au 5 novembre.

Dans une déclaration à la MAP en marge de cette rencontre initiée sous le thème  » femme agricultrice africaine : actrice autonome dans l’économie », Mme Fatima Dounrar, présidente de la coopérative féminine « Ijdeguen Aguerda » à Taliouine (Agadir), a précisé que l’expérience marocaine a accordé un intérêt particulier à l’approche genre dans les chaines de production et l’intégration de la femme dans les projets de développements socio-économiques et la création d’activités féminines pilotes.

Mme Dounrar, également présidente de la section de l’Union Nationale des femmes du Maroc (UNFM) à Taliouine, a fait savoir que l’objectif de cette approche consiste en l’amélioration des conditions de vie des bénéficiaires et la lutte contre la pauvreté en milieu rural en se basant sur le diagnostic et l’évaluation des contraintes et des potentialités, ainsi que sur l’instauration des mécanismes permettant aux femmes de tirer profit des activités lancées.

Elle a souligné l’importance de l’expérience marocaine qui a franchi des pas importants sur la voie de l’émancipation de la femme et du renforcement de son rôle au sein de la société et des organisations professionnelles, rappelant l’initiative de l’UNFM d’encourager la création de coopératives féminines dans différentes zones rurales à travers le Royaume.

La responsable a qualifié d’expérience pilote sur le plan africain ces initiatives marocaines mises en lumière lors de ce forum et qui ont permis aux femmes marocaines d’occuper une place de choix au sein de la société.

Pour sa part, la présidente de l’Union des coopératives de production de l’huile d’argan, Fatima Ait Moussa, a mis l’accent sur l’importance de l’intégration de la femme dans le processus de développement.

Mme Ait Moussa, qui est lauréate du prix de la Banque islamique pour le Développement en reconnaissance à ses efforts inlassables dans la promotion de la condition féminine et à ses actions pour la contribution de la femme au développement, a appelé à la modernisation des modes de gestions et de gouvernance des coopératives féminines pour en faire des leviers de développement viables.

Dans ce sens, elle a relevé que ces coopératives féminines pourraient jouer le rôle de levier pour faire sortir l’économie de la crise et réaliser le développement.

Mme Ait Moussa, également président de la coopérative féminine agricole Afoulki, a par ailleurs mis l’accent sur le rôle de ces manifestations dans la prospection de nouveaux marchés.

Pour Abdelmajid Zar, président de l’Union nationale de l’agriculture et de la pêche (UTAP), organisatrice de cet événement, « un grand nombre d’agricultrices africaines vivent dans des conditions lamentables, bien que ce soient elles qui approvisionnent l’Afrique et aussi l’Europe en nourriture ».

Il a rappelé qu’entre 60 et 70 pc de l’activité agricole dans le continent africain est assurée par des femmes agricultrices, estimant que l’agriculture, de par l’Afrique, souffre de deux grandes faiblesses, à savoir la réticence des jeunes à exercer dans cette activité et les mauvaises conditions dans lesquelles travaillent les agricultrices.

Aussi, a-t-il appelé à restructurer ce secteur, afin qu’il devienne plus rentable et plus attractif, affirmant que l’agriculture représente l’avenir de l’ensemble des pays africains.

Le ministre ivoirien de la production animale et halieutique, Kobenan Kouassi Adjoumani, a de son côté rendu hommage aux agricultrices africaines, indiquant que ces femmes sont généralement plus efficaces et plus généreuses et qu’elles exercent leur travail avec pertinence, mieux que les hommes.

Selon lui, les femmes sont le moteur de l’économie africaine, elles sont actives et apportent toujours un plus.

Pour sa part, le ministre tunisien de l’Agriculture, de la pêche et des ressources hydrauliques, Samir Taieb, relève que les agricultrices représentent près de 43 pc de l’ensemble des femmes actives dans les zones rurales, soit enviroin 500 mille personnes.

Taieb a réitéré l’importance du rôle assumé par ces femmes pour approvisionner le pays en produits agricoles, précisant, toutefois, qu’elles souffrent de plusieurs difficultés, dont l’accès aux financements et l’absence de la couverture sociale.

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