L’Exposition « Encre et lumière » d’Abdallah Akar à l’IF de rabat

L’exposition « Encre et lumière », organisée du 29 novembre 2018 au 10 janvier 2019, met l’accent sur la recherche omniprésente de l’artiste sur l’encre et la transparence. Celui-ci a en effet été longtemps fasciné par l’importance de la lumière dans la calligraphie. 

Le principe du plein et du délié est l’essence même de l’esthétique typographique. Durant des années, Abdallah Akar a tenté de traduire cette recherche par une matérialisation, par un choix idéal des matériaux et des tissus, de la toile simple au papier transparent en passant par le métal. Dans les Poèmes suspendus, il présente avec brio l’effet de la lumière dans l’écriture.

Né en Tunisie, Abdallah Akar arrive en France en 1970 pour poursuivre des études supérieures scientifiques à Paris VII. En 1980, il rencontre le calligraphe Irakien Ghani Alani.

A partir de cette époque, il se partage entre enseignement de la calligraphie, collaborations multiples avec l’Institut du Monde Arabe à Paris, séminaires tant en France qu’à l’étranger et créations dans son atelier du Val d’Oise près de Paris.

Au début des années 2000, il conçoit une installation qui fera date : 16 textiles calligraphiés, en hommage à la poésie préislamique, hommage réitéré en 2007 par la publication de Poèmes Suspendus (Muallaq’at) dans une édition franco-arabe aux Éditions Alternatives à Paris.

En écho aux poètes de tous les continents, il propose sa vision marquée par une recherche d’une manifestation renouvelée du langage calligraphique, explorant des supports aussi variés que le textile, la toile, le bois, l’acier et même le verre.

→ Lire aussi : Exposition « De la mémoire en miniature» de l’artiste peintre Abdelhay Demnati

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Si vous souhaitez faire connaissance intime avec l’oeuvre d’Abdallah Akar, acceptez d’être surpris.

Acceptez de pénétrer dans un univers où les frontières sont estompées.

S’agit-il de calligraphies, de peintures, de dessins ? Mais a-t-on besoin de placer nécessairement ces productions artistiques dans une catégorie bien précise ? Bien sûr l’artiste maîtrise l’art de la calligraphie, il l’a longuement étudié et excelle dans son usage traditionnel.

Il aurait donc pu se satisfaire de cet apprentissage, devenu application, mais Abdallah Akar est doté de curiosité ; Il a l’esprit alerte et veut expérimenter d’autres facettes de cet art noble de la « belle écriture ».

La lettre est là, le signe est présent, bien visible, mais l’artiste a décidé de les intégrer dans un espace pictural plus vaste. C ‘est ainsi que ceux-ci vont prendre place sur la toile et participer à une harmonie globale.

Artiste de l’Orient comme de l’Occident, Abdallah Akar ne sème pas le doute. Au contraire, il rassure. Son message est celui d’une universalité apaisée. En utilisant tantôt l’alphabet arabe, tantôt l’alphabet latin, il démontre la possibilité de fructueuses épousailles. Sa palette de couleurs est riche et variée et il l’utilise pour enrober les lettres dans de chatoyantes tonalités, les mettant ainsi en relief.

Si les lignes verticales sont majoritaires dans ses réalisations, témoins d’une recherche constante d’équilibre, elles sont remplacées, dans d’autres œuvres, par des courbes conférant sensualité et plénitude au tableau.

Amoureux de l’écrit, grand lecteur des poètes arabes, mais aussi des poètes contemporains de langue française, il choisit, avec pertinence, dans leurs textes des vers qui seront ensuite intégrés dans l’oeuvre finale et feront corps avec elle.

Si vous acceptez de laisser de côté quelque certitude, vous découvrirez un univers envoûtant, subtil, onirique.

Un monde dans lequel il fait bon vivre.

Un monde d’encre et de lumière.

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