LGV: pas uniquement un pas de géant, une mise à niveau qualitative du réseau ferroviaire national

Au-delà d’être en soi un pas de géant en matière d’infrastructures ferroviaires, et un pont à la pointe de la technologie reliant deux pôles économiques à performance accélérée que sont Casablanca et Tanger, la LGV a permis de mettre à niveau, dans son sillage, l’ensemble du réseau de la voie ferrée du royaume.

C’est aujourd’hui une réalité, la Ligne à grande vitesse a placé le Maroc, fermement et durablement, sur les rails d’une croissance économique et sociale à grande vitesse, et ouvert des horizons et des possibilités de développement jusque-là seulement partiellement exploitées, vu la distance entre les deux métropoles et la longueur du trajet.

Avec Al Boraq, puisque c’est de lui qu’il s’agit, c’est donc une nouvelle page qui s’ouvre, rayonnante et prometteuse, qui garantira sécurité et confort aux usagers, offrira de nouvelles opportunités d’investissement, placera le Maroc dans le club restreint des (18) pays disposant d’une ligne à grande vitesse et, par dessus tout, renforcera un sentiment de fierté méritée et justifiée chez le Marocain, sachant que la partie génie civil, socle d’un tel projet, a été réalisée à hauteur de 90% par des entreprises marocaines.

Les chiffres sont là pour valider cette fierté, tant chez les responsables que chez le citoyen lambda. Tanger-Casa en 2h10, Tanger-Rabat en 1h20 et Tanger-Kénitra en 50mn. Littéralement du jamais vu sur tout un contient! Mais pas seulement. Au-delà de l’axe Tanger-Casablanca, la majorité des trajets ont été réduits de moitié. Fès-Tanger se fait désormais en 3h14 au lieu de 6h04, Tanger-Aéroport Med V en 3h17 au lieu 7h20, et Tanger-Marrakech 5h10 au lieu d’un périple de 11h15.

Pour les mordus des chiffres, en voici d’autres: La LGV a été réalisée en seulement sept ans, contre des normes internationales de 15 ans. Elle a coûté 23 milliards de dirhams, soit “un coup des plus faibles au niveau international”, selon le DG de l’Office national des chemins de fer, Mohamed Rabie Khlie, qui en prend pour témoin les chiffres de l’Association internationale des lignes à grande vitesse.

Sa réalisation a permis de recruter 5000 ouvriers, 360 ingénieurs et experts et 452 collaborateurs pour 30 millions de journées de travail. Et grâce à l’engagement professionnel d’un millier d’entreprises marocaines, assistées évidemment par les experts de la SNCF, jusqu’à 70% de la valeur ajoutée de ce projet sera re-déployée localement. En clair, le Maroc dispose désormais de l’expertise requise pour l’extension de la LGV dans l’avenir. “On aura beaucoup moins d’assistance au niveau de la maitrise d’expertise que cette première ligne”, s’est enorgueilli le patron de l’ONCF, qui présentait, la mi-novembre, les détails du projet.

→ Lire aussi : Les informations à savoir sur la Ligne à Grande Vitesse (LGV) Tanger-Casablanca

Le réseau conventionnel n’a nullement souffert de ce chantier, comme d’aucuns le craignaient, bien au contraire. Contre les 23 MMDH déboursés sur Al Boraq, c’est une enveloppe de 26 MMDH qui a été réservée à la mise à niveau du réseau ferroviaire national.

À cet égard, le projet de triplement de l’axe Casablanca–Kénitra, inauguré par SM le Roi Mohammed VI le 17 novembre dernier, et qui a mobilisé une enveloppe budgétaire de 5,2 MMDH, permettra la désaturation du carrefour ferroviaire de Casablanca et multipliera la capacité de cette ligne par 2,5 offrant la possibilité de programmer jusqu’à un départ toutes les 3 minutes.

L’autre projet structurant inauguré par le Souverain est le doublement complet de la ligne Casablanca–Marrakech (174 km), pour des investissements de 3 MMDH. Il permettra l’augmentation de la capacité de la ligne de plus de 100%, outre les retombées environnementaux (6,5 millions de tonnes de GES évitées par an).

Au lieu d’investir dans une LGV Tanger-Casa en 1h35mn, et ne rien faire sur Kenitra-Casa, et ne rien faire sur Casa-Marrakech, le Maroc a eu “l’intelligence de réaliser cet investissement sur 200 km de LGV Tanger-Kenitra” pour améliorer, parallèlement, les services sur la ligne conventionnelle, avait souligné M. Khlie.

Dans cet élan d’investissements tournés vers l’avenir et ciblant pour finalité l’efficacité du réseau et le confort de l’usager, plusieurs gares ont fait peau neuve dans l’objectif de devenir des espaces de vie.

Il s’agit de la gare Rabat-Agdal, un joyau architectural et urbain réalisé pour un investissement de 800 MDH. Il s’agit aussi des gares de Casa-Voyageurs (450 MDH), Kénitra (400 MDH), et Tanger-Ville (360 MDH). Les gares d’Oujda (170 MDH) et de Benguerir (36 MDH) permettront, quant à elles, d’améliorer les conditions d’accueil et de confort des voyageurs, de renforcer l’offre commerciale en répondant à la progression du trafic voyageurs et d’accompagner le développement urbain des villes desservies.

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