Liban: Carlos Ghosn entendu comme « témoin » par des magistrats français

Des magistrats français ont recueilli mercredi à Beyrouth le témoignage de l’ex-magnat de l’automobile Carlos Ghosn, avant son interrogatoire la semaine prochaine dans le cadre de deux autres enquêtes engagées contre lui en France, a indiqué une source judiciaire libanaise.

« Six magistrats français, des procureurs et des juges d’instruction, ont commencé à 11H00 (8H00 GMT) l’audition de M. Ghosn« , a ajouté la source libanaise.

Une source française proche du dossier a confirmé que M. Ghosn était entendu par la justice française au Liban en tant que « simple témoin » pour le dieselgate.

L’affaire, qui remonte à 2015, vise plusieurs grands constructeurs automobiles incluant Renault, Volkswagen, Fiat Chrysler et PSA, soupçonnés d’avoir faussé les contrôles antipollution sur les émissions de voitures fonctionnant au diesel.

L’audition de mercredi intervient quelques jours avant que des magistrats français n’interrogent officiellement M. Ghosn, qui a les nationalités libanaise, française et brésilienne, dans le cadre de deux procédures judiciaires intentées contre lui en France.

→ Lire aussi : Pays-Bas: Carlos Ghosn condamné à rembourser 5 millions d’euros à Nissan et Mitsubishi

A Nanterre (région parisienne), la justice le soupçonne d’avoir tiré un bénéfice personnel d’une convention de mécénat signée entre Renault et l’établissement qui gère le Château de Versailles, en y organisant deux soirées d’ordre privé.

Les enquêteurs se penchent aussi sur plusieurs millions d’euros de paiements signalés comme suspects entre RNVB, filiale néerlandaise incarnant l’alliance de Renault et Nissan, et le distributeur du constructeur automobile français à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA).

L’audition était initialement programmée en janvier, mais a été plusieurs fois reportée en raison des restrictions liées à la pandémie de coronavirus.

Arrêté au Japon en novembre 2018, M. Ghosn avait passé 130 jours en détention, avant de fuir de manière rocambolesque au Liban en décembre 2019.

Faisant l’objet d’un mandat d’arrêt d’Interpol, il est contraint de rester au Liban, alors que d’autres personnes sont jugées ailleurs pour des liens présumés avec son affaire.

Le Japon a appelé M. Ghosn à revenir sur son sol pour y être jugé. Mais il reste hors d’atteinte de la justice nippone, le Liban n’ayant pas d’accord d’extradition avec le Japon.

Au Liban, l’ex-magnat de l’automobile mène une vie discrète et a récemment publié un livre sur son arrestation et sa chute vertigineuse.

( Avec AFP )

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