Liban: les hôpitaux menacent de fermer une journée face aux difficultés économiques

Les hôpitaux libanais pourraient refuser des patients, sauf urgences, pendant une journée la semaine prochaine, a averti vendredi leur syndicat, alertant sur les difficultés économiques et une pénurie de dollars qui entrave les importations médicales dans ce pays secoué par une contestation inédite.

Durant la journée du vendredi 15 novembre les hôpitaux pourraient « arrêter de recevoir des malades à l’exception des cas urgents, des patients qui ont besoin de dialyses ou de chimiothérapies », a mis en garde lors d’une conférence de presse le chef du syndicat des hôpitaux, Souleimane Haroun, selon l’agence officielle ANI.

Pour éviter un tel scénario, il a appelé les banques à « faciliter » l’obtention de dollars pour permettre aux hôpitaux de régler les importateurs de médicaments et de matériel médical.

L’annonce intervient dans un contexte particulièrement difficile. Depuis le 17 octobre le Liban est secoué par un soulèvement inédit qui a vu des centaines de milliers de manifestants battre le pavé pour dénoncer des dirigeants accusés de corruption et d’incompétence.

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« Nous nous dirigeons vers une catastrophe médicale majeure si la situation n’est pas prise en charge immédiatement », a poursuivi M. Haroun, expliquant que les stocks de médicaments et de matériel médical ne dureraient « pas plus d’un mois », d’après ANI.

Le manque de liquidités des hôpitaux est notamment causé par les arriérés qui sont dus depuis 2011 par l’Etat. Samedi, dans un communiqué conjoint, près d’une centaine d’importateurs ont appelé le gouvernement à régler ces dettes (plus de 1,4 milliard de dollars).

Le Liban, qui importe quasiment tout, connaît depuis plusieurs mois d’importantes restrictions sur l’obtention de dollars, qui ont fait grimper le taux de change sur le marché parallèle.

Dans un contexte de crise économique, il est devenu impossible depuis plus d’un mois de tirer des dollars aux distributeurs automatiques ou de convertir d’importantes sommes au taux officiel par le biais des banques.

La question est d’autant plus cruciale qu’au Liban le dollar est couramment utilisé au quotidien pour tout type de transaction. Le pays a imposé depuis deux décennies un taux de change fixe de 1.507 livres libanaises pour un dollar.

Dans les bureaux de change, le dollar s’achète désormais à environ 1.700 livres libanaises.

La Banque centrale avait toutefois adopté début octobre de nouvelles régulations pour faciliter l’obtention de dollars par les importateurs de carburants, de blé et de médicaments.

Avec AFP

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