Liberia : George Weah à un pas de la magistrature suprême

Les décomptes des voix du second tour de l’élection présidentielle ont débuté, hier mardi. L’ex-footballeur international a de fortes chances de devenir le prochain président de la République du Liberia. A 51 ans, il pourrait succéder à Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue au suffrage universel à la tête d’un pays africain.

George Weah est en pole position pour remporter une nouvelle finale, mais cette fois-ci, dans sa carrière de politicien. Arrivé en tête du scrutin du 10 octobre avec 39% des voix exprimées, contre 29, 1% pour son adversaire Joseph Boakai, vice-président sortant qu’il affrontait dans les urnes ce mardi, ce second tour pourrait n’être qu’une formalité pour l’unique ballon Africain.

Et pour cause, l’ancienne star du PSG et du Milan FC est arrivée en tête, au premier tour, dans 11 provinces sur les 15 que compte le pays. Et alors qu’il jouit d’une grande popularité au sein des classes pauvres dont il est issu, il bénéficie du ralliement non négligeable du sénateur et ancien chef de milice Prince Johnson (8,2 %) et du parti de Charles Brumskine. Au moins, quatre candidats malheureux du premier tour de l’élection ont appelé leurs partisans à soutenir l’ex-footballeur.

Opposé au vice-président sortant, le possible «premier ex-footballeur-président » pourrait bénéficier d’un vote sanction à l’encontre du candidat du parti au pouvoir, comptable de la présidence d’Ellen Johnson Sirleaf, dont la gouvernance a été éclaboussée d’accusations de corruption et de népotisme. Contrairement à George Weah, Joseph Boakai n’a bénéficié d’aucun soutien formel, pas même de la présidente sortante dont il n’a eu que la caution morale.

Toutefois, si tout semble réuni pour assurer une victoire à George Weah, rien n’est encore joué. Dans une configuration assez similaire à celle de 2017, Ellen Johnson Sirleaf avait pris le dessus sur l’ancienne gloire du football, en 2005, en remportant le second tour de l’élection présidentielle avec près de 60% des voix sur son adversaire qui avait pourtant, un différentiel de voix favorable de 8,8 points. Cependant, la présidente sortante pouvait alors compter sur un électorat féminin conséquent, gagné à sa cause, le soutien de l’occident, et surtout un lobbying «Tous contre Weah» qui ont largement joué contre son adversaire.

Cette année, le sénateur Weah qui a déjà échoué à l’élection présidentielle, à deux reprises, en 2005 et 2011, pourrait avoir contre lui les fraudes, dont des cas ont été signalés par les observateurs internationaux, et les moyens d’un adversaire disposant de l’appareil de l’Etat. Suivant l’appel des deux candidats, ce second tour s’est déroulé dans une atmosphère calme et pacifique, mais avec un taux de participation en baisse par rapport au premier tour. Dans quelques jours, les 5.390 bureaux de vote du pays donneront le nom du prochain Président de la République du Liberia, qui aura la mission de conduire les Libériens à la paix et au développement dont ils rêvent.

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