Libye : l’ONU déplore la poursuite des violations de l’embargo sur les armes

La cheffe de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), Stephanie Williams, a dénoncé, mercredi devant le Conseil de sécurité, la poursuite des violations de l’embargo de l’ONU sur les armes dans ce pays d’Afrique du Nord plongé dans une guerre civile.

M. Williams a qualifié de « regrettable » l’aide militaire que continuent de fournir plusieurs puissances étrangères aux forces du général Khalifa Haftar dans l’est de la Libye et à celles du Gouvernement d’accord national dirigé par Fayez al-Sarraj, reconnu par les Nations-Unies et qui contrôle l’ouest du pays.

Selon l’ONU, ces deux derniers mois, 70 vols de ravitaillement ont atterri dans les aéroports de l’est de la Libye dominé par Haftar, tandis que 30 avions ont réapprovisionné l’ouest du pays sous le contrôle du gouvernement d’al-Sarraj. Ces activités de ravitaillement des forces militaires constituent selon la cheffe de la MANUL, une « atteinte alarmante à la souveraineté de la Libye » et « une violation flagrante de l’embargo de l’ONU sur les armes ».

« La Mission continue de recevoir des rapports de présence à grande échelle de mercenaires et agents étrangers », a encore indiqué la Représentante spéciale par intérim du Secrétaire général de l’ONU en Libye devant le Conseil. Une présence qui, selon elle, complique davantage la situation en Libye et les chances d’un règlement futur du conflit.

L’ONU déplore également que l’instabilité politique et militaire en Libye est accentuée par la dégradation des conditions économiques et sociales. La levée partielle du blocage des raffineries de pétrole par les forces de M. Haftar n’a pas réduit la crise énergétique qui frappe la Libye. A Tripoli, les habitants vivent souvent 20 heures par jour sans électricité.

« Nous devons faire de la levée complète du blocus pétrolier, qui est en place depuis janvier, une priorité absolue », a dit Mme Williams, soulignant que « l’utilisation du pétrole comme arme de guerre n’a fait qu’exacerber la misère des Libyens et propulser le pays vers un effondrement économique et social ».

L’envoyée de l’ONU en Libye a également alerté sur les conséquences de la pandémie de Covid-19 avec un nombre de cas confirmé qui a doublé ces deux dernières semaines.

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