L’INDH, un chantier royal au service du capital humain

Dès son lancement en 2005, l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) a bénéficié de la Haute sollicitude royale et ses chantiers ont fait l’objet d’une attention particulière, compte tenu de son importance en tant qu’expérience nationale pionnière mettant l’humain au cœur des priorités et des politiques publiques.

L’INDH a accumulé depuis les réalisations en mettant l’accent sur la promotion du niveau social de l’individu aussi bien dans le milieu urbain que rural. Si, durant sa première phase (2005-2010), l’initiative a réalisé plus de 22.000 projets au profit de 5,2 millions de bénéficiaires, la deuxième phase (2011-2018) a connu une forte impulsion grâce à l’élargissement du domaine d’intervention et l’augmentation des fonds dédiés.

Cette deuxième phase a aussi été marquée par l’élargissement des territoires cibles en atteignant 702 communes rurales et 532 quartiers urbains, en plus du lancement d’un programme consacré à la mise à niveau territoriale.

Les deux premières phases de l’INDH ont donné une forte impulsion aux efforts de réduction du déficit qui était enregistré au niveau socio-économique, et ce à travers la réalisation de 43.000 projets et activités pour une enveloppe globale de 43 milliards de dirhams (MMDH). Ces projets ont contribué à améliorer l’accès aux services sociaux et de santé de base, à soutenir la scolarisation, à promouvoir l’intégration économique et sociale des jeunes et à accompagner les personnes en situation de précarité.

Dans cet élan, la 3ème phase de l’INDH est basée sur un système de valeur solide, notamment le respect de la dignité humaine, le renforcement du sentiment de citoyenneté et le raffermissement de la confiance et de l’esprit d’adhésion auprès des citoyens. La vision de cette nouvelle phase s’appuie sur les Hautes orientations royales contenues dans le discours adressé le 29 juillet 2018 à la Nation à l’occasion de la Fête du Trône.

Cette nouvelle étape vise principalement la consolidation et le renforcement des acquis réalisés, tout en réorientant les programmes vers la promotion du capital humain et des générations montantes et le soutien des catégories vulnérables, en plus de l’adoption d’une nouvelle génération d’initiatives génératrices de revenu et créatrices d’opportunités d’emploi.

La vision de cette 3ème phase de l’INDH entend aussi et surtout consacrer les valeurs d’équité sociale et de dignité et prospecter l’avenir pour entretenir l’espoir, et ce dans le cadre d’une approche holistique.

La 3ème phase a introduit des nouveautés de grande importance au niveau de la gouvernance, à savoir la consécration de quatre grands principes : promouvoir la culture de participation dans le diagnostic et la prise de décision, renforcer la gouvernance territoriale à tous les niveaux, assurer la convergence de l’ensemble des interventions de secteurs publics et recourir au partenariat pour mettre en œuvre les projets.

Par ailleurs, l’INDH adopte, dans ses nouveaux programmes, les systèmes et méthodes de gestion les plus modernes, en fixant des objectifs clairs et en œuvrant avec cohésion, efficacité, efficience et capacité d’adaptation, tout en s’appuyant sur une évaluation de la réalité et de données précises.

Ce mécanisme de gouvernance permettra, sans doute, à l’INDH dans sa 3ème phase (2019-2023) d’atteindre les objectifs tracés dans les meilleures conditions.

De ce fait, la 3ème phase de l’Initiative peut être considérée comme un saut qualitatif à tous les niveaux, l’investissement dans le capital humain, et notamment les générations montantes, devant permettre de créer de la richesse, sachant que la richesse globale est constituée principalement du capital immatériel, en plus du capital produit et du capital naturel, comme cela a été démontré par les études réalisées par nombre d’instances nationales et internationales.

A cet égard, SM le Roi Mohammed VI avait souligné, dans un message adressé aux participants aux 1ères Assises nationales du développement humain, tenue en septembre 2019 à Skhirat sous le thème « Développer la petite enfance, un engagement envers l’avenir », la nécessité d’investir dans le capital humain.

«Nous sommes convaincu de l’importance de la vision nouvelle qui sous-tend l’Initiative nationale pour le Développement humain. Grâce à elle, l’investissement dans le capital humain immatériel se hisse au rang de priorité absolue et constitue ainsi le fondement de toute réforme, le pilier de la construction de l’avenir. Il convient, par conséquent, de rester constamment fidèle à cet esprit lors de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques publiques sociales», a dit le Souverain.

«C’est, en effet, le moyen idoine d’apporter des solutions appropriées aux problèmes réels de la population, en choisissant les meilleures approches, en définissant les voies les plus judicieuses pour surmonter tout obstacle au développement humain global», a poursuivi SM le Roi.

Et pour mettre en œuvre la 3ème phase de ce chantier royal, elle a été dotée d’une nouvelle vision basée sur quatre programmes/piliers, dont le premier porte sur «la réduction du déficit en infrastructures et en services de base dans les zones sous équipées».

Ce programme entend poursuivre les efforts déployés lors des deux premières phases de l’INDH pour contribuer à réduire les inégalités territoriales et sociales et améliorer les conditions de vie de la population rurale, et ce à travers cinq axes prioritaires relatifs aux structures et services sociaux de base, à savoir la santé, l’éducation, l’électrification rurale, l’approvisionnement en eau potable et la réalisation de routes et pistes.

Le 2ème programme concerne, quant à lui, «l’accompagnement des personnes en situation de précarité», avec pour objectif de mettre en place un cadre de vie préservant la dignité des personnes vulnérables : les personnes aux besoins spécifiques, les personnes malades, les personnes âgées manquant de ressources, les femmes en situation précaire, les anciens détenus dépourvus de ressources, les mendiants et les sans-abri, les toxicomanes, les enfants et jeunes en situation de précarité comme les enfants abandonnés, les enfants des rues et les jeunes sans domicile fixe.

Ce programme vise aussi à apporter le soutien et l’accompagnement nécessaires pour assurer l’intégration sociale et économique de ces catégories, améliorer l’accès aux centres d’accueil, promouvoir la qualité des services fournis et assurer leur pérennité et soutenir les associations chargées de la gestion de ces structures.

Pour ce qui est du 3ème programme, «l’amélioration du revenu et l’intégration économique des jeunes», il porte sur l’accompagnement des jeunes entrepreneurs et porteurs de projets, ainsi que la contribution à l’intégration des jeunes dans le marché de l’emploi, et ce en œuvrant pour l’adaptation de leurs compétences et le développement de leur savoir-faire, en plus du soutien à l’économie sociale et solidaire et la mise en place d’un cadre institutionnel favorisant la coordination entre l’ensemble des intervenants dans le domaine de l’intégration socio-économique des jeunes.

Enfin, le 4ème programme, «le soutien du développement humain en faveur des générations montantes», se compose de trois axes, à savoir l’amélioration de la situation alimentaire et sanitaire de la mère et de l’enfant, la généralisation de l’enseignement préscolaire dans les zones rurales et éloignées, l’accompagnement de la scolarisation et la lutte contre les principaux facteurs de la déperdition scolaire.

La santé et l’alimentation de la mère et de l’enfant constituent l’une des composantes principales de la 3ème phase de l’INDH, qui vise, à cet égard, à réduire les cas de décès des mères et des nouveaux nés dans les zones rurales et isolées, en facilitant l’accès à l’accouchement en milieu surveillé, en contribuant à la généralisation du suivi prénatal et postnatal, en améliorant l’offre en matière d’attention aux nouveaux nés.

Il s’agit aussi de lutter contre le retard de croissance et le déficit en micronutriments, à travers le suivi de l’alimentation de la mère et de l’enfant, la contribution à l’amélioration de la qualité de l’alimentation et la sensibilisation de la population pour changer certains comportements.

Dans ce sens, la première édition des Assises du développement humain a examiné les différents axes et sujets liés à la promotion de la petite enfance, avec présentation d’exposés en la matière de la part de chercheurs, spécialistes et experts marocains et étrangers.

Cet événement, qui a enregistré la présence de plus de 500 participants représentants des institutions et instances nationales et internationales, la société civile, les collectivités territoriales et le secteur privé, a été marqué par l’organisation d’un hackathon sur des sujets liés à la petite enfance dans l’ensemble des régions du Maroc, avec la participation de 600 concurrents.

En outre, et dans le cadre des efforts de mobilisation générale menés conformément aux Hautes orientations royales et de la batterie de mesures mises en œuvre par le gouvernement pour juguler la pandémie de Covid-19, l’INDH a contribué fortement à limiter les effets de cette pandémie, en consacrant une enveloppe de 200 millions de dirhams (MDH) au soutien de la gestion des centres d’accueil des personnes en situation de précarité, notamment les enfants des rues et les jeunes sans domicile fixe, les enfants abandonnés, les personnes âgées, les mendiants et les sans-abris.

De par la nature transversale de ses interventions et son rôle de levier essentiel du développement social, l’INDH s’est érigée en une philosophie et un modèle novateur de gestion de la chose publique, et constitue un exemple à suivre pour conjuguer les efforts, renforcer les mécanismes de participation au niveau territorial et coordonner les politiques publiques, dans le cadre d’une stratégie bien ficelée, agissant sur différents plans et réussissant la prouesse de la complémentarité de ses dimensions économiques, sociales, éducatives et culturelles.

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