L’IRES plaide pour une réadaptation des outils de déploiement de la politique étrangère du Maroc aux mutations accélérées au niveau régional et mondial

Le Maroc devrait réadapter en permanence les outils de déploiement de sa politique étrangère aux mutations accélérées, a indiqué l’Institut royal des études stratégiques (IRES) dans la 2ème édition de son rapport stratégique 2016.

« Le schéma des relations de coopération et de partenariat, développé par le Maroc le place, aujourd’hui, au cœur des grands enjeux internationaux, néanmoins, il devra réadapter les outils de déploiement de sa politique étrangère aux mutations accélérées sur le plan régional et mondial afin que celle-ci soit constamment en phase avec le monde de demain », a souligné l’IRES dans son rapport intitulé « Panorama du Maroc dans le monde ».

A cet égard, l’Institut recommande la consolidation des partenariats déjà établis par le Maroc et leur diversification pour adapter le schéma des alliances du Royaume aux nouvelles réalités géostratégiques mondiales, l’élargissement du champ de la coopération bilatérale aux espaces géographiques d’intérêt commun et l’inscription des relations avec les pays partenaires dans un monde globalisé, en tenant compte des défis de la compétitivité, du développement durable, de la sécurité et de la migration.

Il relève aussi l’importance de faire de la coopération sud-sud un vecteur de déploiement de la politique étrangère du Royaume et de privilégier les approches de coopération tripartite associant, d’une part, le Maroc et les pays partenaires et, d’autre part, l’Afrique et l’Europe, de restaurer la mémoire collective et réécrire l’histoire commune avec les pays voisins, notamment l’Espagne et anticiper les tensions éventuelles, en mettant en place des mécanismes permanents de concertation et de coordination, ainsi que de promouvoir la coopération entre les opérateurs économiques pour élargir le champ des intérêts économiques et libérer les relations de coopération des ambivalences de l’agenda politique.

L’IRES souligne également la nécessité pour le Maroc de continuer à jouer un rôle important dans les médiations politiques et dans le processus de paix et de sécurité dans le monde arabe, d’entretenir son leadership en Afrique de l’Ouest pour renforcer son positionnement dans l’agenda stratégique des grandes puissances et d’étendre la coopération en Afrique, au-delà des pays francophones et arabophones vers les pays anglophones et lusophones et faire de l’Afrique Australe et de l’Est l’une des priorités de la politique étrangère marocaine.

Par ailleurs, le rapport plaide en faveur d’une vision de partenariat euro-méditerranéen qui soit inscrite dans le cadre d’un projet civilisationnel où les aspects humains, culturels et institutionnels sont également intégrés, ainsi que de l’ouverture sur le monde, en œuvrant pour que l’Atlantique sud soit un espace de coopération commun, à travers la création d’une plateforme de dialogue et de concertation, regroupant les Etats riverains de l’Atlantique en Afrique et en Amérique du Sud. Pour ce qui est relations avec les pays développés, l’Institut appelle à ériger le capital immatériel en tant que levier permettant de réduire l’asymétrie des relations du Maroc avec notamment les Etats-Unis et l’Europe, entre autres.

Le rapport met l’accent sur l’amélioration du positionnement du Maroc en Amérique du Sud, en faisant des relations privilégiées avec les pays leaders du sous-continent une clé d’entrée au sein des communautés économiques régionales sud-américaines, et sur l’édification d’un partenariat économique dynamique et durable avec l’Asie, en encourageant l’investissement des grandes firmes asiatiques au Maroc et en développant la coopération visant l’Afrique.

Dédié aux relations internationales du Royaume et aux fondements de la politique étrangère du Maroc, tels qu’ils émanent de la vision de SM le Roi Mohammed VI, ce document, aborde la nature des relations du Maroc avec son voisinage immédiat et réserve trois chapitres aux aires d’appartenance du Royaume, un chapitre aux relations avec le continent africain, un autre avec l’Amérique et un chapitre relatif aux relations avec l’Asie.

Dans cette étude, l’IRES examine aussi les relations du Maroc avec l’Algérie, l’Espagne et la Mauritanie, en tant que voisinage immédiat et détaille les « aires d’appartenance culturelle » où il explique la nature des relations avec les pays issus du monde arabo-musulman à savoir, le Maghreb, le Moyen-Orient, les pays d’Asie du Sud, d’Asie Centrale, entre autres, avec un zoom sur les relations avec les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Les aires d’appartenance englobent aussi les pays de l’Afrique et l’espace euro-méditerranéen, avec un focus sur les relations Maroc-France. Ce rapport stratégique qui se réfère principalement aux conclusions des études réalisées par l’IRES sur les relations extérieures du Maroc, est enrichi par les propositions formulées lors des rencontres organisées par l’Institut.

La première édition de « Panorama du Maroc dans le monde » avait été consacrée aux transitions majeures en cours dans le monde et leur impact sur le Maroc et ce, en termes de risques à éviter, d’opportunités à saisir et de ruptures à anticiper.

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