L’Italien Cesare Battisti sera extradé en Italie à partir de la Bolivie

L’ex-militant d’extrême gauche italien, Cesare Battisti, sous le coup d’une peine de réclusion à perpétuité, dans son pays, pour quatre meurtres et complicité de meurtres à la fin des années 1970, sera livré directement aux autorités de son pays sans passer par le Brésil, ont annoncé, dimanche, les ministères brésiliens de la justice et des Relations extérieures.

Dans un communiqué conjoint, les deux ministères précisent que Battisti, appréhendé samedi à Santa Cruz de La Sierra, l’une des principales villes de Bolivie, sera remis directement aux autorités italiennes, lesquelles se chargeront de son transfert dans son pays, où « il commencera immédiatement à purger la peine de prison à laquelle il a été condamné par la justice italienne ».

« Le Brésil a offert de faciliter le transfert (de Battisti) sur le territoire national et, en raison de l’urgence, un avion de la police fédérale brésilienne a été envoyé en Bolivie. Cependant, il a été décidé d’envoyer le prisonnier directement en Italie », poursuit la même source.

Selon la presse italienne, un vol en provenance d’Italie arrivera en Bolivie à 21 heures (heure locale) et partira à 22 heures (heure locale) directement vers l’aéroport de Rome Ciampino, où il arrivera lundi à 14 heures (HL).

Battisti sera remis directement aux autorités italiennes car il est entré illégalement en Bolivie et sera donc expulsé du pays, précise la chaîne de télévision « Globo TV ».

En début de journée, le président Jair Bolsonaro, s’est félicité sur les réseaux sociaux de l’arrestation de M. Battisti.

« Félicitations aux responsables de la capture du terroriste Cesare Battisti! Enfin, justice sera rendue au meurtrier italien et compagnon des idéaux de l’un des gouvernements les plus corrompus du monde”, avait-il indiqué sur son compte Twitter.

→ Lire aussi : Le président Jair Bolsonaro se félicite de l’arrestation de Cesare Battisti en Bolivie

L’italien Battisti, qui avait vécu plusieurs années au Brésil, a disparu sans laisser de trace, peu de temps avant la signature par l’ex président Michel Temer d’un décret d’extradition à son égard.

Il a été arrêté samedi en Bolivie dans le cadre d’une opération conjointe de la police bolivienne et italienne.

Le 14 décembre, l’ex président Michel Temer avait signé le décret d’extradition de Battisti vers son pays au lendemain de la décision du juge de la Cour suprême fédérale, Luiz Fux, d’ordonner l’arrestation du ressortissant italien à la suite d’une demande d’Interpol, ouvrant ainsi la voie à son l’extradition.

Interpol accuse Battisti d’avoir commis les crimes de fraude monétaire et de blanchiment d’argent.

Battisti a été condamné par contumace en 1993 pour quatre meurtres et pour complicité de meurtres commis en 1978 et 1979, crimes dont il se dit innocent.

L’Italien faisait partie de l’organisation de guérilla urbaine d’extrême gauche Prolétaires armés pour le communisme (PAC). Il avait été arrêté en 1979 en Italie mais s’était évadé deux ans plus tard. Il a vécu ensuite en France jusqu’en 2004, avant de s’enfuir au Brésil lorsque la justice française avait donné son feu vert à son extradition.

En 2009, la Cour suprême fédérale brésilienne avait accepté de l’extrader mais, dans un jugement controversé, avait laissé l’ex-président Lula décider en dernier ressort. Ce dernier avait rejeté cette extradition au dernier jour de son mandat le 31 décembre 2010.

En octobre 2017, Battisti a été placé brièvement en détention provisoire après un contrôle de routine alors qu’il s’apprêtait à quitter le Brésil à bord d’un taxi bolivien, en possession de 6.000 dollars et 1.300 euros, une somme supérieure au montant autorisé sans déclaration préalable.

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