L’opposition congolaise crie au scandale à propos des machines de votes activées par le web

Les candidats de l’opposition à l’élection présidentielle de ce week-end, en République démocratique du Congo, ont demandé, mardi, à la commission électorale de désactiver les cartes SIM des machines à voter afin d’empêcher la transmission électronique des résultats.

L’opposition est en colère, car des cartes SIM actives pourraient permettre à la commission électorale (CENI) de compiler le vote par voie électronique, malgré des assurances répétées, que les résultats seront basés sur le décompte manuel des impressions sur papier des machines.

Les différends concernant des machines, en grande partie non testées, ont attisé les tensions en vue des élections attendues dimanche, reportées par la CENI le week-end dernier en raison du retard dans le déploiement du matériel électoral.

Sept candidats de l’opposition, dont l’un des favoris de la course, Martin Fayulu, ont appelé les opérateurs de téléphonie mobile à désactiver les cartes SIM, que la CENI avait précédemment admises comme étant installées dans les machines.

Lors d’une conférence de presse conjointe, le groupe a également demandé à la commission électorale « d’envoyer une lettre à ces opérateurs leur ordonnant de désactiver ces cartes ».

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Un porte-parole de cette commission n’a pas pu être immédiatement contacté pour commenter.

Lundi, le président de la CENI, Corneille Nangaa, a reconnu, dans une interview accordée à TV5 Monde, que les machines avaient été équipées de cartes SIM. Mais il a insisté sur le fait qu’elles ne seront connectées à Internet qu’après l’annonce des résultats sur la base d’un décompte manuel.

Cependant, quatre diplomates, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, ont déclaré à Reuters que la CENI les avait informés qu’elle annoncera des résultats partiels quelques jours après le vote, sur la base de transmissions électroniques.

L’élection présidentielle qui devrait mener à la première transition démocratique du Congo, était initialement prévue pour se tenir novembre 2016 et choisir un successeur au président Joseph Kabila, empêché par la limitation des mandats de se représenter après 18 ans au pouvoir.

Mais elle a été retardée à plusieurs reprises, en raison de ce que les autorités ont qualifié de problèmes de logistique. Les dirigeants de l’opposition ont accusé Kabila d’essayer de s’accrocher au pouvoir. Les forces de sécurité ont tué des dizaines de personnes lors des manifestations qui ont suivi.

Kabila soutient son ancien ministre de l’Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary, dans un groupe de 21 candidats, avec Fayulu et un autre chef de l’opposition, Felix Tshisekedi, considéré comme son principal concurrent.

Abdellah Chbani avec Reuters

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