L’UNESCO joue un rôle essentiel dans la promotion de l’innovation en Afrique

L’UNESCO, qui n’a cessé de promouvoir l’utilisation de l’innovation, a un rôle essentiel à jouer pour permettre à l’Afrique de saisir tous les bénéfices de cette révolution technologique, a affirmé mercredi, à Benguerir Zohour Alaoui, Présidente de la Conférence générale de l’UNESCO.

« Les applications de l’Intelligence artificielle (IA) touchent directement les domaines de compétences de cette organisation onusienne : l’éducation, la culture et les sciences », a ajouté Mme Alaoui, également ambassadeur-déléguée permanente du Maroc auprès de l’UNESCO, à l’occasion du Forum sur l’Intelligence artificielle en Afrique.

Après avoir souligné que l’IA constitue un nouveau changement technologique fondamental, dont les applications affecteront tous les domaines d’activités et son incidence sur nos modes de vie sera extrêmement rapide, Mme Alaoui, a relevé que l’IA va également bouleverser la manière dont nous communiquons et partageons l’information et doit contribuer à élargir l’accès universel au savoir.

Dans ce cadre, elle a relevé que l’UNESCO doit se pencher aussi sur les défis posés par cette révolution, car l’IA constitue également une menace qui peut créer de nouveaux déséquilibres, réduire la diversité culturelle, accroître les disparités et la vulnérabilité face aux pertes d’emplois.

« Cependant, a-t-elle poursuivi, nous pouvons trouver les leviers pour relever ces défis, en adaptant les méthodes d’enseignement, les programmes et les stratégies de formation aux besoins des élèves, en offrant les compétences humaines suffisantes pour gérer ces changements, en intégrant la pensée critique, la collaboration, l’empathie et la créativité comme socles de l’enseignement et en veillant à ce que cette révolution technologique soit inclusive et qu’elle assure une répartition égale des bénéfices ».

Et de mettre l’accent sur la responsabilité collective pour relever un défi encore plus grand, celui de l’éthique de l’IA, soulignant que l’UNESCO a un rôle essentiel pour introduire ces questions d’éthique dans le traitement de l’IA.

« Dans ce débat désormais incontournable, l’Afrique devra être pleinement impliquée sachant que ce continent doit relever d’énormes défis dans le cadre des efforts visant à atteindre les Objectifs pour le développement durable des Agendas 2030 et 2063 », a-t-elle insisté.

Le directeur général régional du cluster multi-pays Microsoft MEA, Ibrahim Youssry, a relevé pour sa part, que l’IA en Afrique promet de transformer les économies, les entreprises et les communautés, mais aussi d’améliorer l’efficacité dans de nombreux secteurs et de favoriser la croissance économique.

« Le défi actuel consiste à mettre l’IA à la portée de tous et à mettre en place des systèmes d’IA qui soient équitables, fiables, privés, sécurisés, inclusifs, transparents, fiables et responsables », a-t-il ajouté.

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L’IA est une technologie qui est capable de réinventer chaque secteur, que ce soit en matière de santé, de finance, d’éducation, de fabrication ou de vente au détail, tout en délivrant aux clients des services encore plus efficaces, plus accessibles et plus personnalisés, a-t-il expliqué.

Toutefois et au fur et à mesure que les systèmes d’IA s’amélioreront, ils modifieront en profondeur la nature des emplois, a-t-il ajouté, relevant que ces changements sur le marché du travail sont similaires à ceux observés dans le cadre d’autres avancées technologiques majeures.

Ainsi, a-t-il souligné, il faudra de nouvelles façons de concevoir les compétences et la formation, afin de pouvoir s’assurer que les travailleurs de l’avenir soient parfaitement préparés pour les tâches qui les attendent, mais aussi qu’il y ait suffisamment de talents disponibles pour les emplois critiques.

« Nous sommes optimistes quant aux possibilités offertes par l’IA pour créer un meilleur avenir pour tous. Il sera essentiel que les gouvernements, mais aussi les entreprises, les universitaires et la société civile, collaborent ensemble pour créer des systèmes d’IA fiables, tout en renforçant les capacités des personnes », a dit M. Youssry.

Le secrétaire général de l’Université Mohammed VI Polytechnique, Hicham Habti, a de son côté, relevé l’impact de l’IA sur plusieurs secteurs : agriculture, transport, santé et l’urbanisation, notant que l’IA permettra à l’Afrique de résoudre les problèmes socio-économiques les plus critiques, d’appréhender l’impact des changements climatiques et d’améliorer le système éducatif et aidera les agriculteurs à augmenter le rendement et à rationaliser les ressources.

« L’IA offre des opportunités et permet une amélioration du niveau de vie des populations, si elle est conforme aux standards internationaux », a-t-il souligné.

Le président exécutif de China international cultural communication center, Yuxiang Long, a pour sa part, exprimé la disposition de la Chine à assister l’Afrique dans le renforcement des capacités afin de relever les défis relatifs à l’IA.

Organisé par l’UNESCO et l’université Mohammed VI Polytechnique en partenariat avec les Etats membres de l’UNESCO, l’Union africaine (UA), les Communautés économiques régionales (CER) en Afrique, l’Office chérifien des phosphates (OCP) et sa Fondation, Microsoft Afrique, le Centre international de la communication culturelle de Chine, ce forum comporte des sessions plénières et des ateliers thématiques, qui orienteront la réflexion sur les différentes dimensions de l’IA dans le contexte africain.

Cette rencontre ambitionne faire un état des lieux de l’IA sur le continent africain, dessiner les perspectives, placer l’Afrique au cœur de la réflexion mondiale sur les enjeux et les opportunités de cette révolution technologique.

Les participants à ce forum débattent de thématiques se rapportant à « l’IA en Afrique : enjeux, défis et opportunités », « Quel avenir pour l’IA en Afrique », « l’accès universel à l’information et au savoir et l’IA en Afrique » et « l’IA, levier de développement pour la jeunesse en Afrique ».

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