M. Azoulay : Essaouira est un « symbole du Maroc »

Forte de son histoire et son patrimoine millénaires, Essaouira a toujours servi de symbole de ce Maroc où, la différence est fondée sur le respect, l’accueil et la compréhension de l’autre, a indiqué, dimanche à Essaouira, le Conseiller de Sa Majesté le Roi et président-fondateur de l’Association Essaouira-Mogador, M. André Azoulay.

 »Essaouira nous donne l’universalité de façon naturelle, et l’histoire est là pour en témoigner. Une histoire qu’on ne trouve nulle part, celle de cette altérité, et de cette capillarité singulière entre les religions, entre islam et judaïsme, dans le pur respect des sensibilités, des identités et des histoires de chacun », a souligné M. Azoulay lors d’une session intitulée  »le dialogue, fondation d’un nouveau contrat social », programmée dans le cadre de la Conférence Internationale du réseau  »Thinkers and Doers ».

Rappelant que la ville d’Essaouira comptait par le passé quelque 37 Synagogues, il a fait savoir que ce qui est important c’est cette porosité et cette capillarité qui existaient entre les synagogues et les mosquées, et entre les 17 confréries souffies de la ville et les écoles de la Kabbale à Essaouira-Mogador.

Chiffres à l’appui, M. Azoulay a mis en avant aussi le rayonnement que connaissait Essaouira durant les 18è et 19è siècles sur les plans diplomatique et commercial, rappelant dans ce sens que quelque 80% de tous les flux financiers et commerciaux du Maroc passaient à cette époque par cette ville.

M. Azoulay s’est attardé, en outre, sur les efforts entrepris et la démarche adoptée ces 25 dernières années pour  »la renaissance » de cette cité, rappelant que cette démarche a été bâtie, volontairement, sur tout ce legs mais aussi, sur d’autres paradigmes et choix qui ont été faits de façon objective et dans la durabilité.

 »A tout cela, on a ajouté la culture, mais pas uniquement celle de l’émotion ou la culture esthétique et artistique », a dit M. Azoulay, tout en notant que  »la culture n’était légitime chez nous que quand elle influait sur notre mental ».

Il a rappelé à cet effet une série de festivals qui, depuis leur création, contribuent de manière remarquable au rayonnement du Maroc sur le plan international et à la pérennisation de cette vocation d’Essaouira, en tant que de terre de rencontres, d’ouverture et de dialogue interculturel et interreligieux.

>>Lire aussi :Quand au nom de l’humanité, Essaouira fédère le monde par la musique

M. Azoulay a cité entre autres, le Festival des Andalousies Atlantiques qui se veut le seul et unique au monde, et c’est une réalité, à offrir aux chanteurs, danseurs et musiciens juifs et musulmans, l’opportunité exclusive de chanter, côte à côte, les valeurs universelles de paix et de tolérance.

De son côté, l’islamologue Rachid Benzine, a mis en avant l’importance de la question de l’histoire qui est fondamentale pour dialoguer avec les autres, mettant à l’évidence la nécessité de reconnaitre que  »nous sommes tous endettés mutuellement car, nous ne sommes pas le produit de nous-mêmes mais, d’une société, d’institutions, de nos parents ».

Il est impératif de reconnaître l’histoire d’autant plus que nous sommes finalement interdépendants de cette histoire, a-t-il insisté.

M. Benzine a mis l’accent aussi sur la question de la responsabilité et celle de la reconnaissance, estimant indispensable de ne pas omettre la fragilité et la vulnérabilité des individus.

Pour lui, cette question de vulnérabilité doit passer par un processus qui repose sur trois points : comment chacun puisse retrouver l’estime de soi, comment connaitre ses responsabilités et comment être capable de montrer ce qu’on sait faire. « Il n’y a pas d’estime de soi sans l’estime de l’autre qui passe à son tour, par l’estime des institutions », a-t-il fait remarquer.

Mme Aicha Chenna, fondatrice de l’Association Solidarité Féminine a, quant à elle, mis l’accent sur son long et riche parcours en matière de militantisme et d’action associative en faveur de la défense de la cause des femmes célibataires et des droits des enfants abandonnés.

Elle a, à ce propos, mis en avant les grands acquis réalisés par le Maroc avec l’adoption d’un nouveau Code de la Famille, passant en revue une série d’actions menées par son association à travers la création d’activités génératrices de revenu (AGR) et la formation professionnelle des bénéficiaires, ayant largement contribué à l’amélioration de leur quotidien.

Et de conclure que l’engagement de l’Association Solidarité Féminine au service de cette frange de la société, lui a valu une grande reconnaissance à l’international.

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