M. Azziman: La place de la philosophie dans l’enseignement marocain sera consolidée

Le président du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS), Omar Azziman, a affirmé que l’enseignement de la philosophie occupe une « place de choix » dans le système éducatif marocain, faisant part de la volonté de l’ensemble des intervenants de « le consolider et de le fortifier davantage ».

« Nous sommes fiers d’avoir réintroduit l’enseignement de la philosophie après une longue absence et nous oeuvrons aujourd’hui à le consolider, le fortifier et le développer, ce qui aura sûrement un impact très positif sur la formation de l’esprit des générations qui bénéficient de cet enseignement », a relevé M. Azziman dans un entretien à la MAP.

« La place de la philosophie dans l’enseignement marocain est irréversible. Nous devons tous travailler pour que cet enseignement soit consolidé, fortifié et développé », a insisté le président du CSEFRS, ajoutant qu’aucune personne ne peut nier l’impact « déterminant » de cette discipline sur la formation des élèves.

Dans ce sens, a expliqué M. Azziman, historiquement parlant, l’enseignement de la philosophie au Maroc est passé par trois étapes importantes, à savoir, la période allant de l’indépendance aux années 70 du siècle dernier lors de laquelle cette discipline occupait une « place importante » dans la formation des élèves, avant qu’elle ne soit « écartée et évincée » lors des années 70.

Or, a-t-il précisé, depuis l’intronisation de SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, cette discipline a été réintroduite et consolidée comme une composante importante de l’enseignement marocain avec un volume horaire qui varie de 2 à 4 heures par semaine selon les filières sur les trois années du secondaire qualifiant, eu égard à son rôle dans l’apprentissage de la réflexion et dans la formation de l’esprit, notant que ce processus s’inscrit dans le cadre de l’ouverture et de la libéralisation politiques enclenchées sous l’impulsion éclairée de SM le Roi.

La finalité, selon M. Azziman, est de former des élèves et des étudiants disposant de « capacités de réflexion, de la culture, du recul et de l’esprit critique nécessaires pour être utiles à leur pays et à eux-mêmes », estimant que l’ »excès » qui imprègne actuellement le débat autour du contenu d’un manuel d’éducation islamique portant sur « foi et philosophie » a donné une « connotation négative » à ce débat qui, en lui-même, est un débat « positif » .

« Que des enseignants de la philosophie s’inquiètent du sort réservé à cette matière et se montrent jaloux de leur discipline est tout à fait légitime et positif », a martelé M. Azziman, appelant, toutefois, à « garder la juste mesure des choses ».

Dans ce sillage, le président du CSEFRS a tenu à préciser que la révision des manuels scolaires a concerné 29 manuels de l’éducation islamique, alors que le débat a porté sur un seul et unique manuel, et plus précisément sur une citation présentée, dans le module « foi et philosophie », comme une illustration considérée par les auteurs du manuel comme radicale et hostile à la philosophie.

« Au lieu de la prendre comme parole d’évangile, les enseignants de philosophie sont appelés à soumettre cette opinion à la discussion », parce que, selon M. Azziman, le plus important est de faire apprendre aux élèves « à réfléchir, à discuter les idées des autres et à se faire leur propre opinion ».

Pour éviter la reproduction de ce genre de débat, la Commission des programmes, des méthodes et des manuels du Conseil « recommande vivement qu’on procède à une révision des manuels scolaires pour les conformer d’abord à la vision stratégique 2015-2030 et les adapter à l’évolution des disciplines et celle du pays lui-même », a fait observer M. Azziman.

De même, le président du CSEFRS préconise l’établissement d’une méthode de travail pour la révision des manuels scolaires, assurant que le Conseil oeuvre pour fixer les règles qui doivent présider à ce travail.

Dans ce sens, il a mis l’accent sur la nécessité de « rendre effective et de mettre en marche » l’instance nationale permanente de révisions des programmes et des manuels pour qu’elle puisse travailler dans la « sérénité et de manière scientifique et objective en faisant prévaloir les critères pédagogiques sur toute autre considération ».

« La révision des manuels scolaires est au centre de la réforme du système éducatif », a dit M. Azziman, soulignant que cette réforme est « décisive » et que « le Conseil mise énormément » dessus.

Après avoir indiqué que de « manière générale, nos manuels scolaires demandent un effort considérable autant en termes de contenus que de méthodes pédagogiques, de présentation et de qualité », il a souligné l’impératif de « trouver le moyen d’améliorer la qualité des manuels scolaires sans incidence importante sur leur prix ».

Par ailleurs, M. Azziman a fait savoir que ces manuels « ne resteront pas figés ». « Nous faisons une première expérimentation, et c’est l’occasion de relever les erreurs, les approximations et les choses inappropriées, d’ajuster, de corriger et d’améliorer la qualité de ces manuels », a-t-il insisté, saluant, à cette occasion, le travail « considérable » accompli à plusieurs points de vue par la commission chargée de la révision de ces livres.

Cette commission, a-t-il expliqué, a inscrit sa méthode de travail dans l’approche préconisée par SM le Roi Mohammed VI consistant à « s’adresser à l’esprit et à l’intelligence et non pas à la mémoire, à susciter la réflexion et non pas la mémorisation et à ne pas transmettre à l’apprenant seulement des connaissances mais à provoquer sa réaction de manière interactive avec l’enseignant ».

« La tâche relative à la révision des manuels est toujours perfectible » et pour cette raison la commission compétente au sein du Conseil va essayer d’élaborer une feuille de route pour la révision des manuels scolaires afin d’éviter la reproduction de ces polémiques, a relevé, à cet égard, M. Azziman, appelant à faire preuve de « sérénité » et à « ne pas dramatiser les débats ».

« Le CSEFRS, le gouvernement, les parents, les étudiants et les enseignants oeuvrent pour que la philosophie occupe la place qu’elle mérite dans le système éducatif marocain et nous sommes tous prêts à consolider cette place et à la fortifier », a conclu M. Azziman.

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