M. Jamali Idrissi appelle à revoir les valeurs associées aux concepts et aux perceptions du crime et de la détention

Le Coordonnateur de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, Abdelouahed Jamali Idrissi, a appelé, mercredi à Salé, à revoir les valeurs associées aux concepts et aux perceptions du crime, de l’emprisonnement et des détenus.

Intervenant lors du lancement des travaux de la 8ème édition du programme « Université dans les prisons » (session du printemps), organisée par la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, M. Jamali Idrissi a expliqué que les valeurs négatives qui s’opposent à la culture de tolérance, de coexistence et d’acceptation d’autrui, empêchent l’achèvement du processus de réhabilitation et d’intégration.

Dans son allocution lors de la séance inaugurale de cette édition tenue en format semi-présentiel à la prison locale Salé 2 sous le thème « Les valeurs sociales et la préparation des détenus à la réinsertion », M. Jamali Idrissi a souligné « l’importance des valeurs positives qui sont nécessaires compte tenu de leur contribution à l’orientation des rôles sociaux positifs et à la définition des fonctions et des responsabilités de chaque intervenant avec la forte conviction qu’il existe une influence mutuelle entre ces valeurs et les changements opérés dans la structure du tissu social ».

A cet égard, il a relevé la nécessité de reconsidérer l’origine des valeurs négatives et de les remplacer par des valeurs positives et constructives basées sur la « conviction ferme que la prison représente une deuxième étape qui offre aux détenus une nouvelle opportunité pour un lendemain meilleur, et une occasion pour eux de se frayer un chemin dans le tissu national », ajoutant que « malgré les efforts considérables déployés par le DGAPR et la Fondation, ainsi que leurs partenaires en matière de réhabilitation et de réinsertion des détenus, de nombreux obstacles se dressent, liés à certaines valeurs sociétales qui entravent le parachèvement du processus de réinsertion ».

Dans le même ordre d’idée, le Coordinateur de la Fondation a appelé à « une plus grande compréhension des valeurs, des philosophies et des fondements théoriques et scientifiques sur lesquels repose le processus de réinsertion et à une assimilation plus approfondie de la logique sur laquelle se fonde la philosophie de la peine dans sa dimension moderne, sans négliger la nécessité d’acquérir le modèle de connaissance qui l’encadre et définit ses perspectives ». « Il n’y a pas d’efficacité pour la réintégration en dehors de la culture des droits de l’Homme et du système de solidarité et de complémentarité dans sa mise en œuvre, à condition que les valeurs négatives soient anéanties et que la pauvreté intellectuelle sur le concept moderne de la sanction soit surmontée » a-t-il affirmé.

L’ouverture de cette édition a été marquée par la présence du ministre de la Justice, Mohamed Benabdelkader, la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) Amina Bouayach, le secrétaire général de la Rabita Mohammedia des oulémas, Ahmed Abbadi, le président de l’université Mohammed V de Rabat, Mohamed El Rhachi et de plusieurs autres personnalités du monde académique.

Le programme de cette université comporte notamment deux conférences axées sur « Les valeurs: Étymologie et pertinence à la question carcérale » et « Les valeurs: Entre responsabilité individuelle et institutionnelle ».

Avec MAP

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