Macron dévoile ses orientations au gouvernement pour la prochaine étape

Le président français Emmanuel Macron a dévoilé, jeudi, devant un parterre de près de 300 journalistes, ses orientations au gouvernement pour la prochaine étape, en soulignant la nécessité pour «notre projet national d’être plus juste et plus humain».

Lors d’une conférence de presse tenue à l’Elysée à quelques jours de la fin du Grand débat national qu’il avait lancé le 15 janvier, le chef de l’Etat français a observé, dans une déclaration liminaire de près d’une heure, que le mouvement des « Gilets jaunes« , déclenché en novembre dernier, a « traduit un sentiment d’injustice« , considérant cependant que les « transformations » engagées depuis son élection en mai 2017, correspondaient « profondément » aux « aspirations » des Français malgré la contestation exprimée depuis plusieurs semaines.

Pour lui, « les orientations prises durant ces deux premières années à bien des égards (ont) été justes » même si pas forcément « suffisamment rapides, (…) radicales, (…) humaines« . Il en a voulu pour preuves les réalisations accomplies en matière de croissance et de création d’emplois.

Le président Macron a affirmé toutefois vouloir des baisses « significatives » de l’impôt sur le revenu des Français, notamment ceux des classes moyennes.

« Je ne veux pas de hausses d’impôts et je veux des baisses pour ceux qui travaillent, en réduisant significativement l’impôt sur le revenu« , a déclaré le chef de l’Etat français, ajoutant avoir « demandé au gouvernement de mettre en oeuvre cette baisse d’impôts en la finançant par la suppression de certaines niches fiscales pour les entreprises, la nécessité de travailler davantage et des réductions de (la) dépense publique« .

Il n’a toutefois pas souhaité revenir sur la réforme de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), mais a admis le principe d’une évaluation et d’un éventuel réajustement de son mécanisme et de son assiette.

Outre une réforme constitutionnelle, qui doit être présentée au parlement d’ici l’été, le président Macron a appelé le gouvernement à présenter le mois prochain « une profonde réforme de l’administration » destinée à déployer « plus de fonctionnaires sur le terrain » tout en supprimant des postes « en administration centrale« .

Le chef de l’Etat français a encore annoncé la fin des fermetures des hôpitaux et des écoles d’ici 2022, indiquant aussi vouloir des classes de « 24 élèves maximum » de la grande section de maternelle au CE1.

Il a, d’un autre côté, exprimé le souhait d’ »aller plus loin sur le référendum d’initiative partagée« , en proposant de baisser à un million de signatures le seuil permettant aux Français de saisir le Parlement pour qu’il examine leur proposition, alors qu’il était auparavant de 10% du corps électoral, soit plusieurs millions de personnes.

Le président Macron a annoncé, sur un autre plan, son intention de supprimer l’Ecole nationale d’administration (ENA), symbole de l’élitisme à la française.

→ Lire aussi : Macron met fin aux fonctions de trois membres de son gouvernement

« Je pense que pour faire la réforme (des services publics, ndlr) que j’évoquais, il faut supprimer, entre autres, l’ENA« , a-t-il affirmé.

S’agissant de la question du climat, le chef de l’Etat français a souhaité la mise en place d’un « conseil de défense écologique » pour faire les « choix stratégiques » imposés par « l’urgence climatique« .

« Je veux que nous mettions en place un conseil de défense écologique qui réunira le Premier ministre et les principaux ministres chargés de cette transition (…) que je présiderai de manière régulière pour à la fois prendre les choix stratégiques et mettre au coeur de toutes nos politiques cette urgence climatique« , a-t-il déclaré.

Le président Macron a, d’autre part, annoncé que « dès le mois de juin », « la première mission » des 150 citoyens tirés au sort pour siéger dans le futur conseil de participation citoyenne serait de « redessiner toutes les mesures concrètes d’aide aux citoyens sur la transition climatique« .

Evoquant la question de l’immigration, le chef de l’Etat français a mis l’accent sur la nécessité de refonder la politique migratoire européenne et le dispositif Schengen.

« Pour bien accueillir ceux qui ont droit à l’asile, on doit lutter contre ceux qui abusent« , a-t-il estimé en faisant part de son souhait de voir instauré chaque année « au Parlement un débat sur notre politique migratoire« .

M. Macron a, dans ce même cadre, souligné sa détermination et celle du gouvernement à être « intraitable » face à « l’Islam qui veut faire sécession avec notre république » et à « renforcer les contrôles des financements qui viennent de l’étranger« .

« Aujourd’hui, nous ne devons pas nous masquer: quand on parle de laïcité, on ne parle pas vraiment de laïcité mais du communautarisme qui s’est installé dans certains quartiers de la République (…), on parle des gens qui, au nom d’une religion, poursuivent un projet politique, celui d’un Islam politique qui veut faire sécession avec notre République« , a-t-il affirmé.

Pour le président français, « la Loi 1905 (qui réglemente la laïcité-Ndlr) doit être réaffirmée et pleinement appliquée« .

Le président Macron, qui s’est livré après sa déclaration liminaire à l’exercice des questions-réponses au cours duquel il a détaillé certains des aspects évoqués, devait s’adresser aux Français le 15 avril mais l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris l’avait contraint à reporter son intervention et opter finalement pour une conférence de presse, la première de son quinquennat.

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