Macron le dernier espoir du Liban ?

Après l’explosion du port de Beyrouth, l’attention est portée sur l’issue de la crise que connait le Liban depuis près d’une trentaine d’années. Engouffré dans la corruption, la crise économique et humanitaire, le Liban bénéficie du soutien de la France, avec qui il entretient de profondes relations historiques et qui a décidé de prendre en main son destin. Mais réussiront-t-ils à relever ce défi de taille ?

 « Les efforts de la France pour sortir le Liban de la crise sont la dernière chance de sauver le pays », a déclaré le chef des Druzes libanais, Walid Jumblatt, rapporte Reuters. Alors que beaucoup ont reproché à la France son approche néo-colonialiste et son ingérence dans les affaires du pays, Walid Jimblatt, lui, se veut plus optimiste et perçoit cette initiative comme une dernière chance pour le pays de se reconstruire. Il rejoint ainsi les propos de Jean-Yves le Drian, ministre français des Affaires étrangères, en déclarant « que certains n’ont pas compris ou n’ont pas voulu comprendre que l’initiative française est la dernière opportunité de sauver le Liban et l’empêcher de disparaitre ».

« Un pari risqué »
La tâche ne sera pas simple et Macron le reconnait, « c’est un pari risqué que je fais » déclarait-il. Si cette initiative est un véritable coup de poker pour la France qui pourrait selon certains experts, lui permettre notamment de se repositionner dans cette région stratégique, tant convoitée par certains pays, elle pourrait aussi ne tirer aucun profit et s’attirer les foudres de l’opinion publique. D’ailleurs, les risques d’un échec ne sont pas négligeables. Et pour cause, le président Michel Aoun, en personne, admet que le pays fait face aux « contraintes d’un système confessionnel » qui ont conduit « à une situation où il n’y a quasiment plus de renouvellement (politique) et où il y a quasiment une impossibilité de mener des réformes ». Ainsi, la fin de ce système multi-confessionnel en faveur d’un État laïc serait le seul espoir du Liban de sortir de cette impasse avait-il déclaré. Autant dire que c’est un défi de taille qui attend le président français qui semble déjà essuyer son premier échec dans cette mission.

En effet, la date limite pour un accord de nouveau cabinet, capable d’entreprendre de profondes réformes a été dépassée ce mardi. Pour rappel, ces réformes sont une condition imposée par la communauté et les organisations internationales pour que le pays puisse bénéficier d’aides financières. Mais le président français ne s’avoue pas vaincu, malgré sa déception, il considère « qu’il n’est pas trop tard » avant l’échéance qu’il avait fixée pour octobre. « Ce soir, je fais confiance. Ensuite, si rien n’a été fait d’ici à fin octobre, je devrai dire à la communauté internationale que nous ne pouvons pas être au rendez-vous de l’aide. J’expliquerai aux Libanais que nous avons voulu les aider, mais que nous ne pouvons pas le faire sans des réformes ».

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