Marches en Algérie contre le 5ème mandat présidentiel

Des milliers de manifestants algériens sont descendus, vendredi, dans les rues pour dénoncer une situation qui commence à prendre des tournures alarmantes depuis l’annonce de la candidature du Président sortant, Abdelaziz Bouteflika à un 5ème mandat.

Dès les premières heures de la matinée, un dispositif sécuritaire sans précédent a été déployé au niveau des axes menant vers les grandes villes, notamment la capitale Alger, et devant toutes les mosquées, point de départ de ces manifestations de colère.

L’inquiétude a atteint, à priori, son apogée et rien n’est laissé au hasard. Ces axes routiers, habituellement fluides en ce premier jour du week-end, étaient chargés. Policiers et gendarmes contrôlaient la situation à la recherche de « personnes suspectes« .

A Alger, c’est au niveau des axes de Birkhadem, Reghaïa et Zéralda que cela se faisait le plus remarqué. Les directives du nouveau patron de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN), Abdelkader Kara Bouhadba, étaient claires dans ce sens : Il faut simplement bloquer ces manifestants et assurer la sécurité des lieux.

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Jeudi, le ministère algérien des Affaires religieuses s’est mis de la partie en adressant une note aux imams où il leur a été prescrit le thème de la Prêche du vendredi. La Journée du martyr, qui coïncide avec 18 février de chaque année, et la célébration du 13e anniversaire de l’adoption de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale (28 février) sont les deux thèmes à aborder.

« Une manière de la part du département de Mohamed Aïssa de rappeler aux Algériens les années du colonialisme et la décennie noire, et aussi, de les inciter à regagner leurs domiciles après la prière et ne pas rentrer dans ce « jeu malsain’« , croit-on savoir.

L’origine de l’appel à ces manifestations est restée inconnue et ce mystère a soulevé plusieurs questions et inquiétudes. Même dans les médias pro-pouvoir (écrits et audiovisuels), plusieurs messages ont été lancés aux citoyens pour rester vigilants.

L’on rapporte que le fait qu’il a été appelé à ces marches après la prière, lui donne « un cachet islamiste » faisant rappeler les évènements initiés par le Front islamique du salut (FIS) au début des années 1990 et ce qui s’en est suivi.

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Force était de constater que certains imams, bien qu’ils sont sous l’égide de la tutelle, ont refusé de suivre cette directive, choisissant d’aborder d’autres sujets. Chose qui ne risque pas de passer inaperçue, murmure-t-on du côté du ministère.

Dans la capitale, le chaud derby algérois programmé au stade du 1er-Novembre de Mohammedia à 15h, entre l’USM Harrach et le RC Kouba (Ligue 2 de football) a été finalement reporté pour le mardi 26 février.

« Ce genre de matchs nécessite un dispositif sécuritaire renforcé. Dans cette conjoncture, il nous est impossible de l’assurer. Nous avons demandé à la Ligue de football professionnel (LFP) de le reporter, donc, pour des raisons sécuritaires« , rapporte encore notre source de la DGSN.

Après la prière de vendredi, c’est dans l’Est du pays que les premiers signes ont été donnés. Dans les grandes villes, telle Tarf, Annaba, Khanchela et Guelma, des marches ont bel et bien eu lieu, avec des démêlés avec les services de sécurité et plusieurs blessés des deux côtés.

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