Maroc-Algérie : Le pire est-il devant nous ?

Que faut-il pour rompre des relations déjà rompues depuis plusieurs années ? Il faut bien être Tebboune ou Lamamra pour y croire et oser le faire !

Comble de l’absurdité, on en fait une occasion pour créer le buzz et se faire applaudir par une partie de la population bernée surtout que l’Algérie vit un temps d’incertitudes politiques. L’occasion fait le baron bien entendu et le système, qui tombe en quenouille, ne peut trouver meilleure opportunité.

Le 27 août 1994, l’Algérie fermait sa frontière avec le Maroc, suite à la tragédie engendrée par des terroristes algériens qui avaient attaqué l’hôtel d’Asni, à Marrakech, le 24 août 1994. Aujourd’hui, à presque 30 ans plus tard, la frontière est toujours fermée et les tensions perdurent entre les deux pays pour plusieurs raisons dont la principale est la question du Sahara marocain qui, paradoxalement, ne concerne en rien le voisin de l’Est.

Parler donc de rupture des relations diplomatiques c’est vraiment se voiler la face et se leurrer parce que c’est un fait sans importance puisqu’à vrai dire, il n’y avait pas de relations. Mais la fin explique les moyens : détourner, dans une tentative désespérée, l’attention et les tensions des manifestants anti système, en inventant tous les problèmes possibles au sein de l’Algérie où les contestations vont crescendo. Tout en essayant toutes les parades imaginables pour desserrer l’étau populaire et dévier le regard du peuple qui investit les rues, depuis maintenant plus d’un an. A coup sûr, on fera porter le chapeau au Maroc. Cette Algérie qui est gérée on ne sait plus si c’est par ses huit cents généraux (qui veulent tous diriger mais diriger qui au fait puisqu’ils sont plus nombreux que leurs bataillons ?) ou un gouvernement bipolaire, instable, égaré, fourré dans les bottes de militaires tordus, qui plus est une belle illustration du Malade imaginaire de Molière ? La question qui s’impose est pourquoi le régime algérien cherche à tout prix une confrontation directe avec le Maroc ? Pourquoi au lieu de sortir le pays du chaos où il l’a plongé, il ne pense qu’à tailler en pièce son voisin le Maroc ?

D’ailleurs, à part ses escalades -ni faites ni à faire- envers son voisin de l’ouest pour se créer une existence, le régime algérien qui alloue la grande part du budget de l’État à l’équipement en armes –nécessité oblige vu leur dessein malsain- et à l’engraissement du polisario, tiendra toujours le Maroc pour responsable de la révolution de la Kabylie, en raison d’une vérité rappelée par un diplomate marocain. Et ce n’est pas nouveau, les dirigeants algériens, noyés dans un contexte d’incertitude, passent leur vie à inventer les moyens les plus débiles pour attribuer tous leurs maux au Maroc.

Un conflit « artificiel » qui arrange l’Algérie

S’attendre à une amélioration des relations entre le Maroc et l’Algérie est une chimère puisqu’on ne sait pas quels interlocuteurs –généraux ou gouvernement- peuvent gérer cette question avec le Maroc. Comment peut-on s’attendre à un changement quand les causes des problèmes sont toujours là ? Comment s’attendre à une éclaircie quand la souveraineté du Maroc sur ses territoires et son intégrité territoriale sont contestées par un régime algérien virulent et haineux, loin d’être concerné par cette question mais impliqué à fond ? Comment espérer un arrangement quand l’ouverture -qui se poursuit- de représentations consulaires africaines et autres dans les provinces du Sud irrite notre voisin ? Comment s’attendre à une résolution quand l’Algérie, consciente que le Maroc ne quittera jamais son Sahara, prétend ne pas être impliquée dans ce problème mais devance le polisario pour s’opposer aux décisions du Maroc sur ses terres ? De facto, ce serait s’abuser que de s’attendre à une entente entre le Maroc et l’Algérie parce le contentieux de la question du Sahara ne peut être réglé tant que l’Algérie est gouvernée par les généraux qui la prennent en otage.

Autre fait, doit-on s’étonner alors que Abdelmajid Tebboune avait dévoilé ses cartes dès son investiture ? Faut-il rappeler que le 19 décembre 2019, le discours du nouveau président était une attaque directe et claire au Royaume ? La seule différence est que nous sommes passés, aujourd’hui, à la phase du déchaînement hystérique surtout depuis la reprise des relations entre le Maroc et Israël.

En conséquence, maintenant qu’ils ont signé leur arrêt de mort avec cette annonce de rupture des relations diplomatiques -pas diplomatique du tout-, les caporaux, qui sans la pandémie auraient été éjectés par le hirak depuis des mois, sont face au peuple qu’ils ont appauvri et anéanti.

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L’Histoire est infrangible

De toute façon, l’évidence est là : le régime algérien ne ménage aucun effort pour nuire au Maroc tant et si bien qu’il fait du conflit artificiel du Sahara, monté de toutes pièces par ses soins, un levier pour d’autres questions qui le dérangent. Comment faire alors confiance à un gouvernement qui soutient des mercenaires ? C’est dire que la diplomatie et le militarisme sont deux lignes parallèles.

Sauf que les deux peuples sont unis par de lointains liens infaillibles. L’Histoire est là pour nous rappeler qu’au Maroc, nous avons un boulevard qui porte toujours le nom d’Alger. Et l’un des boulevards les plus importants d’Alger porte le nom du Roi Mohammed V, le Roi qui avait ouvertement soutenu le Front de libération nationale et qui a mis à la disposition de cinq dirigeants du FLN, un avion marocain. Ceux-ci devaient se rendre à Tunis pour assister au Sommet organisé par Habib Bourguiba. Coup de théâtre, l’avion est détourné par l’armée française et des émeutes sanglantes ont eu lieu au Maroc contre la France. D’ailleurs, cet épisode ne peut être effacé des annales historiques des relations entre les deux pays. C’était lors de la guerre d’Algérie, le 22 octobre 1956.

Faut-il rappeler aux dirigeants algériens que le passeport utilisé par Abdelaziz Bouteflika pour aller rencontrer les dirigeants du FLN, détenus au Château d’Aulnoy, en 1961, était délivré par l’administration marocaine ? Faut-il rappeler à leur souvenir que l’avocat qui avait pris la défense de ces dirigeants du FLN n’était autre que notre Abderrahmane Youssoufi ?

Si les dirigeants vils ont l’art d’oublier et de réécrire l’Histoire à leur guise, formatant, malheureusement, les nouvelles générations auxquelles ils ont inoculé la haine du Maroc, les anciennes générations des deux côtés sont là pour nous rappeler les liens forts qui existaient entre les deux pays avant que les caporaux ne viennent semer leur venin. Ils peuvent être ingrats mais l’Histoire, elle, ne l’est pas. Pour preuve, durant la Révolution, Oujda, ville natale d’un certain Benbella, Boumedienne ou d’un Abdelaziz Bouteflika servait de base arrière à ce qu’on appelait « le groupe d’Oujda » ou l’armée des frontières.

Mais le comble du malheur c’est d’avoir affaire à un pays voisin dont les dirigeants sont des psychopathes qui ne pensent qu’à leur ego. Et ce sont ces dirigeants qui ont signé le drame humain de 1975, un jour de Aïd al-Adha, en expulsant, arbitrairement, plus de 45 000 familles marocaines résidant en Algérie, dépossédées de tous leurs biens et séparées des leurs.

Ne nous voilons pas la face, aussi longtemps que le régime despotique prend en otage le pays, aucune solution avec le Maroc n’est envisageable. Il faudrait effacer des pages de l’Histoire, la Marche de 350 000 Marocains qui ont répondu à l’appel du Roi Hassan II, une Marche verte, chaque année, commémorée par le peuple marocain, pour pouvoir envisager une résolution avec l’Algérie. Et comme on peut tout attendre des caporaux aux abois, pour qui la diplomatie n’est qu’un mot sans sens, espérons juste que cet épisode ne se reproduira pas pour des familles maroco-algériennes installées en Algérie. Et dire que les peuples n’ont aucune responsabilité ni de près ni de loin dans ce qui se passe.

En somme, la raison, la sagesse de la diplomatie marocaine et les décisions royales et loyales ne peuvent trouver d’écho chez les militaires pédantistes et doctrinaristes. Mais il faut bien qu’une porte soit ouverte ou fermée.

Et comme dirait Georges Clemenceau : « La guerre ! c’est une chose trop grave pour la confier à des militaires ».

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