Maroc : croisade contre le mariage d’enfants

Le mariage d’enfants sévit toujours au Maroc. UNFPA, UNICEF et ONU Femmes appellent à un engagement collectif pour venir à bout de cette problématique qui prend en otage l’avenir de ces enfants surtout les filles.

Aujourd’hui, le monde célèbre la Journée Internationale de la fille sous le thème « Les filles : une force libre et inarrêtable ». L’occasion de mettre en lumière les besoins des filles et surtout les défis auxquels elles font face. Au Maroc, l’éradication du mariage d’enfants est l’un de ces challenges.

Cette année, les agences des Nations Unies au Maroc, UNFPA, UNICEF et ONU Femmes partent en croisade contre le mariage d’enfants, qui sévit dans le Royaume. Il touche essentiellement les filles.

Jugez-en par vous-même ! 32 104 demandes de mariage d’enfants ont été enregistrées en 2018, contre 30 312 en 2006, selon les statistiques du ministère de la Justice. Entre 2011 et 2018, 85% des demandes de mariages se sont soldées par une autorisation. 99% des demandes de mariage impliquant des enfants ont concerné des filles sur la période 2017-2018. Des chiffres effrayants !

Pis encore ! Il faut souligner que ces chiffres ne reflètent pas la situation réelle et l’ampleur du problème. Car ces chiffres concernent uniquement les mariages contractés légalement et donc sont pris en compte par les statistiques officielles du ministère de la Justice. Les mariages informels d’enfants dits mariages « Orf » ou avec Fatiha ou encore les mariages dits par « contrats » ne figurent pour leur part dans aucune source statistique officielle.

Une situation alarmante qui interpelle institutions constitutionnelles, médias, gouvernement, société civile et parents. Pour venir à bout de cette problématique. UNFPA, UNICEF et ONU Femmes partent en croisade contre le mariage d’enfants. Ces organisations appellent à « un engagement collectif pour une éradication du mariage d’enfants au Maroc », considéré comme « une violation des droits humains et une pratique menaçant l’intérêt supérieur de l’enfant ».

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a déjà tiré la sonnette l’alarme. Dans un avis, rendu public en septembre dernier, il a recommandé « l’accélération du processus d’éradication de la pratique du mariage d’enfants dans l’intérêt du développement socio-économique du pays ».

« Le mariage d’enfants met en danger la vie et la santé de jeunes filles et restreint leurs perspectives d’avenir », mettent en garde les agences des Nations Unies au Maroc, dans un communiqué.

« Le mariage d’enfants et les grossesses précoces forcent des millions de filles à abandonner leurs études et contribuent ainsi à leur exclusion, à l’abandon de leurs projets de vie et réduit considérablement leur capacité de participation à la création de la richesse nationale », renchérissent les initiateurs de cette croisade.

La pratique du mariage d’enfants, poursuivent-ils, demeure un véritable obstacle au développement du pays et a de graves conséquences sur la santé mentale et physique des enfants en hypothéquant leurs chances de jouir de leurs pleines capacités pour leur développement et épanouissement personnel.

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