Maroc, Espagne et Algérie : les conséquences économiques sont partagées

L’Algérie et le Maroc entretiennent d’importants liens commerciaux avec l’Espagne au point que la réduction des liens coûtera des millions à l’une des trois économies, comme l’a révélé le journal espagnol « El País ».

Dans cette décision de la position historique espagnole sur le Sahara, il y a les faits. Et il y a les conséquences.

Les faits sont les suivants. Dans ce sempiternel « conflit » que se nourrit Alger, le gouvernement espagnol a décidé d’y mettre fin, à savoir comprendre que le Sahara est marocain. Malgré cette décision, les tensions économiques se sont exacerbées alourdies par plusieurs décisions d’Alger notamment la fermeture du gazoduc qui relie Algérie, Maroc et Espagne.

Côté échanges commerciaux, le journal ibérique a noté que les exportations espagnoles vers Rabat s’élevaient à 7 381 millions d’euros en 2020, tandis que les importations s’élevaient à 6 363 millions d’euros. La même année, les ventes espagnoles pour Alger s’élevaient à 1 916 millions et les achats à 2 511 millions.

Les liens, selon le même journal, s’étendent au-delà de la balance commerciale, bien qu’elle se présente également sous forme d’argent : depuis l’année dernière, le Maroc et l’Algérie devaient à l’Espagne 29,71 millions, collectés dans le cadre de ce que le gouvernement espagnol appelle des « programmes de transfert de dette ».

Les données de l’Institut du commerce extérieur (ICEX) révèlent que 47 % du total des hydrocarbures achetés par l’Espagne proviennent de l’Algérie, qui est son principal produit, représentant 92 % des importations totales.

D’autre part, il a été souligné que les exportations espagnoles sont très diversifiées et concernent les produits de fonderie, le fer et l’acier, les appareils mécaniques, le papier et le carton et les combustibles minéraux, ce qui place Madrid, selon les données des douanes algériennes, à la cinquième place après la Chine, la France, l’Italie et l’Allemagne.

Dans le cas du Maroc, selon El País, la proximité géographique en fait un partenaire clé non seulement pour garantir la sécurité régionale, mais aussi pour les flux commerciaux, puisque l’Espagne est le principal fournisseur et client du Maroc, où la vente de marchandises s’est élevée à 13 744 millions d’euros en 2020.

En outre, l’afflux d’investissements génère quelque 25 000 emplois directs, ainsi que les données touristiques selon lesquelles Madrid a longtemps été le deuxième pays qui envoie des touristes au Maroc après la France en 2019, avant le déclenchement de la pandémie, puisqu’elle a augmenté le nombre total de touristes espagnols de 6% à 880 000.

Les données confirment que les trois pays perdront « si l’un d’eux décide de transférer la crise du Sahara dans le domaine économique », et cela est vrai, selon El País, même en matière d’hydrocarbures, bien que l’interruption du gaz pour l’Algérie, cela signifiera en fait une augmentation significative des prix du carburant, mais pour l’Algérie, cela pourrait également signifier la perte de son troisième client commercial, après l’Italie et la France.

El País a indiqué que Pedro Sánchez s’est engagé à « tout mettre en œuvre » pour rétablir les relations diplomatiques avec l’Algérie, qui a convoqué samedi dernier son ambassadeur en Espagne pour des consultations, dans le cadre de la nouvelle position de l’Espagne sur le Sahara.

Pour rappel la décision espagnole a son importance car il risque de provoquer un effet d’entraînement des autres États de l’Union européenne.

Cette initiative espagnole (une lettre envoyée par Pedro Sánchez, au roi du Maroc) va ainsi changer la donne géopolitique et permettra une bonne fois le règlement définitif du conflit.

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