Maroc Espagne : Rabat attend toujours le « grand geste » de Madrid

La gestion de la crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne est toujours au point mort malgré des déclarations de bonnes intentions des deux côtés. L’Espagne de son côté multiplie les appels du pied sans pour autant franchir le rubicond tant attendu par le Maroc. Rabat attend « le grand geste ».

Récemment, le conflit politique a failli éclater de nouveau lorsque le Maroc a autorisé la construction de fermes piscicoles au large de sa propre côte méditerranéenne, qui serait très proche d’îles que l’Espagne considérait comme son propre territoire souverain. Sur le plan intérieur, le paysage politique conservateur et extrémiste de droite en Espagne en a profité pour faire pression sur Pedro Sanchez et le Maroc a reçu un ultimatum de deux semaines pour supprimer à nouveau les fermes piscicoles, ce qui ne s’est pas produit. L’Espagne considère plusieurs îles en vue du Maroc continental comme son propre territoire sans compter les enclaves de Ceuta et Melilla au large des côtes du Maroc.

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Récemment, le Maroc a refusé de transporter ses propres citoyens hors des aéroports espagnols sur des vols spéciaux après la fermeture des frontières du Covid-19, car du point de vue du Maroc, les autorités espagnoles ne vérifient pas de manière adéquate les réglementations d’hygiène applicables et les exigences en matière de documentation concernant le Covid-19, notamment les tests PCR. Les voyageurs concernés ont dû quitter l’Espagne via le Portugal. L’Espagne a réagi avec hésitation et a convoqué l’ambassadeur officiel du Maroc à Madrid au ministère des Affaires étrangères en signe de protestation.

Des signaux positifs sans effet

Tant par le Roi Mohammed V, le ministre espagnol des Affaires étrangères que par le Premier ministre espagnol, le Maroc et l’Espagne avaient tenu, l’an dernier, des paroles conciliantes qui laissaient espérer une normalisation très rapide des relations. Cependant, le Maroc veut placer ce nouveau départ sur une nouvelle base politique, qui montre également le respect des objectifs mutuels, ce qui n’est pas toujours le cas pour l’instant. En conséquence, le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares a dû confirmer que la date de la visite du Premier ministre Pedro Sanchez au Maroc en août de cette année, annoncée par certains médias espagnols, avait été fixée. Selon Albares, Madrid vise une gestion solide de la crise diplomatique avec Rabat.

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Concernant la crise diplomatique entre Alger et Rabat, le ministre espagnol des affaires étrangères a déclaré que son gouvernement ne joue pas le rôle de médiateur entre les deux pays et qu’aucune des parties n’a fait une telle demande.

Madrid dans l’embarras

Le Maroc avait rappelé son ambassadeur à Madrid après qu’une crise diplomatique sans précédent a éclaté entre les deux pays voisins, déclenchée par le chef du Polisario Brahim Ghali, un ennemi déclaré du royaume, début juin 2021 en Espagne. Celle-ci a réagi avec arrogance aux protestations marocaines, utilisant des menaces et impliquant les institutions européennes pour faire pression sur Rabat, mais cela a échoué. Alors que la Commission européenne tente actuellement tout pour élargir les relations avec le Maroc et s’oppose même à une décision de la CJUE, l’Espagne est dans l’embarras car elle ne peut pas se réconcilier ouvertement et clairement avec le Maroc tout en se conformant aux volontés politiques, par exemple après la reconnaissance du Sahara marocain.

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