Maroc/France : Lancement du jumelage institutionnel

Le ministère de l’Economie et des finances et l’Agence française d’expertise technique internationale « Expertise France » ont procédé, lundi à Rabat, au lancement du jumelage institutionnel « renforcement des capacités dans le cadre de la mise en œuvre de la Loi Organique n°130-13 relative à la loi de Finances (LOF) ».

D’une durée de 24 mois (2018-2020), ce jumelage, qui prend la forme d’une coopération entre la direction du Budget relevant du ministère de l’Economie et des finances et Expertise France, est financé par l’Union européenne à hauteur de 1,2 million d’euros et géré avec l’appui de la direction du trésor et des finances extérieures.

Ce projet a été lancé lors d’une réunion présidée par le ministre de l’Economie et des finances, Mohamed Boussaid, en présence de l’Ambassadeur, Chef de la délégation de l’Union Européenne (UE) au Maroc, Claudia Wiedey, l’Ambassadeur de la France au Maroc, Jean-François Girault, la représentant d’Expertise France, Alisa Rozanova et le Chef de projet de l’Etat membre, Patrick Delage.

A cette occasion, M. Boussaid a indiqué que l’objectif principal de ce jumelage est d’appuyer la conduite et le déploiement de la formation sur les différentes thématiques de la LOF au profit de 1.500 formateurs et gestionnaires issus de l’administration marocaine.

Il a également pour but d’assurer un transfert de savoir-faire en faveur des cadres des administrations marocaines, ainsi que la durabilité des acquis, dans le respect des spécificités de la LOF, a-t-il ajouté.

Dans ce sens, M. Boussaid a souligné que la Loi Organique n°130-13 relative à la loi de Finances repose sur trois principes à savoir la performance, la transparence et la reddition des comptes, et a pour ambition de transformer l’administration marocaine et renforcer la culture du résultat, afin que celles-ci puissent mieux répondre aux attentes de l’ensemble des citoyens.

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De son côté, Mme Wiedey a fait savoir que trois autres projets de jumelage sont en cours de préparation et seront lancés cette année, précisant qu’il s’agit d’un appui à la Trésorerie générale du Royaume (TGR), à la direction des Entreprises publiques et de la privatisation et à l’unité en charge des investissements de la direction du Budget.

Elle a dans ce sens, fait observer que « la mobilisation de l’UE en appui à cette réforme correspond à son caractère stratégique pour le Maroc », relevant qu’ »en dépit de son intitulé qui apparait technique aux non-initiés, la LOLF est amenée à jouer un rôle primordial dans la démarche de modernisation et d’ouverture de l’administration marocaine ».

« C’est l’introduction d’une nouvelle forme de gestion, axée sur les résultats et la responsabilisation des gestionnaires publics qui constitue une évolution fondamentale dans la gouvernance des affaires publiques », a poursuivi Mme Wiedey.

Pour sa part, M. Girault a noté que le jumelage institutionnel « renforcement des capacités dans le cadre de la mise en œuvre de la LOLF » est un sujet complexe « qui s’inscrit en plain pied parmi les choix que nos pays ont fait dans le cadre de la bonne gouvernance, c’est-à-dire une gestion saine et politiquement transparente des finances publiques ».

Ce jumelage, a-t-il relevé, contribuera à ménager un espace propice à la mise en œuvre cohérente de la LOLF, ajoutant que « la France est fière d’avoir été choisie pour contribuer activement à ce nouveau jumelage européen au regard de sa proximité juridique et administrative avec le Royaume ».

De leur côté, Mme Rozanova et M. Delage ont mis l’accent sur les différents points forts et axes de travail de ce jumelage, en vertu duquel une trentaine d’experts français seront mobilisés pour appuyer la réforme marocaine à travers notamment le transfert d’un savoir-faire de qualité.

M. Delage a passé en revue les trois composantes de ce projet de jumelage, à savoir « la Formation en matière de programmation et budgétisation par programme », « la Formation en matière de gestion budgétaire axée sur la performance » et « l’Appui technique et dispositif de suivi de la formation ».

Le contenu des formations à caractère opérationnel intègre les bonnes pratiques internationales tenant compte de l’acquis de l’administration marocaine (textes législatifs et réglementaires, circulaires, guides opérationnels notamment).

En sus de ces activités de formation à l’institut des Finances de Rabat, des visites d’études au sein des différentes administrations nationales européennes viendront compléter ce dispositif de renforcement des capacités.

La conduite de ce jumelage tend ainsi à améliorer la lisibilité des programmes budgétaires des politiques publiques, à aider les gestionnaires de l’administration marocaine dans la mise en œuvre effective des différentes dispositions de la LOF et à ancrer des principes de la bonne gouvernance et de responsabilité chez les gestionnaires publics.

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