Maroc / France : Un pas en avant, deux pas en arrière

Par Kenza El Rhana

Les autorités marocaines viennent d’annuler la visite d’Olivier Lecointe, Ingénieur général de l’armement et sous-directeur Afrique et Moyen-Orient de la Direction Générale de l’armement (DGA) au ministère français de la Défense, qui devait avoir lieu à Rabat le 23 et 24 janvier. La réunion du Comité consultatif mixte de la coopération judiciaire, initialement prévue les 30 et 31 janvier, a également été effacée des agendas. 

Si d’après certains médias, des raisons relatives à “l’organisation logistique” de ces événements auraient poussé Rabat à procéder à ces annulations, leur timing coïncide avec la visite officielle du chef d’état-major algérien, Saïd Chengriha, à Paris plus tôt cette semaine. Invité par son homologue, Thierry Burkhard, il est à noter que la visite d’un officiel de l’armée algérienne à l’initiative d’un membre du gouvernement français, n’était pas arrivée depuis 17 ans.

Un acte non loin d’être anodin dans un climat de plus en plus tendu entre Rabat et Paris. Après l’amorce d’une détente en fin d’année, on constate que les crises successives entre les deux pays ont la peau dure et que le récent activisme du Groupe Renew au Parlement européen à porté un énième coup à des relations, pour le moins qu’on puisse dire, conflictuelles. À l’origine de la récente résolution controversée à l’encontre du Royaume, les actions du groupe parlementaire sont d’autant plus questionnables qu’elles sont menées par Stéphane Séjourné, proche d’Emmanuel Macron.

Après une série d’incidents, de maladresses et d’incompréhensions entre les deux gouvernements, il est de plus en plus difficile de voir les agissements du côté français comme autre chose que des manifestations d’hostilité franches et claires. À croire que Paris aurait du mal à retenir la leçon.

Tout porte à croire que le président français aurait décidément fait son choix et tiendrait à préserver ses relations avec l’Algérie coûte que coûte, même si cela devait arriver au détriment des liens historiques qui le lie au Maroc. Le temps des contorsions diplomatiques et des protocoles est décidément révolu et force est de constater qu’un retour à la normale entre le Royaume et son partenaire historique s’avère bien plus compliqué que prévu.

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