Maroc : le véganisme est-il un choix ou une nouvelle tendance ?

Par Yasmine El Khamlichi

Le véganisme trouve de plus en plus d’adeptes dans le monde, notamment au Maroc. Les végans marocains se donnent rendez-vous ce dimanche 7 juillet, pour un Workshop organisé par le forum de la modernité et de la démocratie, dirigé par Mohammed Bouhakkaoui. Ce dernier est l’initiateur de la première édition du festival « Vegfest » à Fès en 2018. L’événement fera son retour cette année pour une deuxième édition à Casablanca.

Ils ont choisi de dire non à la viande, au poisson, aux œufs, aux produits laitiers et au miel. Ils ne portent pas de laine, ni de cuir et ils n’utilisent pas de produits cosmétiques testés sur les animaux…. Détrompez-vous, ce ne sont pas des végétariens, ni des végétaliens, ces derniers s’identifient en tant que vegans. Le véganisme est un mode de vie qui vise à « exclure l’exploitation, la souffrance et la cruauté envers les animaux, que ce soit pour se nourrir ou s’habiller, ou pour tout autre but ».

Ce mouvement trouve de plus en plus d’adeptes dans le monde, notamment au Maroc. Les végans marocains se donnent rendez-vous ce dimanche 7 juillet, pour un Workshop organisé par le forum de la modernité et de la démocratie, dirigé par Mohammed Bouhakkaoui. Ce dernier est l’initiateur de la première édition du festival « Vegfest » organisé à Fès en 2018. L’événement fera son retour cette année pour une deuxième édition à Casablanca.

L’origine de ce terme «végan» est anglo-saxonne. Il a été inventé par Donald Watson en Angleterre en 1944, le fondateur de la « Vegan Society ». Ensuite, ce mode de vie fut popularisée à partir des années 70, en Amérique du nord, suite à un grand événement « world Vegeterian Congress ».  Le véganisme se fraie son chemin au Maroc. S’agit-il d’un choix ou d’un effet de mode ?

« Ce mode de vie est un choix, non pas une tendance à suivre. Le but étant de préserver la santé de l’être humain et de protéger l’écosystème», rétorque Mohammed Bouhakaoui, organisateur du festival « VegFest ».

Pour ce militant pour la protection de l’environnement, le véganisme est encore tabou au Maroc. « Au Maroc et dans le monde arabe en général, les gens ont tendance à se mettre à la défensive lorsqu’il s’agit d’aborder ce sujet. Parce qu’ils estiment que c’est un peu réducteur pour leur culture et leurs coutumes », poursuit-il.

Jihane, une lauréate de l’ISCAE, âgée de 23 ans, nous confie sa petite expérience. « Je n’ai pas hésité à arrêter de manger toutes sortes de viande. Le plus dur pour moi était de ne plus consommer les produits laitiers et de trouver de bons substituts comme le lait d’amende. Le problème qui se pose au Maroc, c’est la cherté des produits alternatifs », raconte-t-elle.

Interrogé sur les changements que cette transition a générés sur son corps, Jihane semble satisfaite du résultat. « Mon corps réagit très bien au changement et a retrouvé beaucoup plus d’énergie contrairement à la période où mes repas étaient à base de viande », affirme la jeune étudiante.

Un avis que Mohammed, un banquier à Casablanca, âgé de 40 ans, ne partage pas. « Je pense que le véganisme est un effet de mode plus qu’autre chose. Evidemment, je suis pour les actions visant à protéger l’écosystème. Dieu nous a bénis avec ces délices. Pourquoi on va s’en priver ? ».

Chaimae, une étudiante à l’Université Internationale de Rabat, rejoint Mohammed dans son avis. « Je suis d’accord avec l’idée de manger sainement, mais je suis tout à fait contre le véganisme. Notre corps a besoin des protéines qui se trouvent dans la viande rouge et le poisson, je ne pourrais jamais accepter de devenir végane ».

Le mode de consommation que les végans s’imposent a-t-il des conséquences sur leur santé ? Docteur Samira, médecin généraliste à Casablanca, nous éclaire sur cette question. « La carence de la vitamine B12, peut potentiellement présenter un risque sur la vie d’un vegan, car elle joue un rôle très important dans la formation des globules rouges », explique-t-elle. Et de poursuivre : « Il faut toujours compenser par la consommation d’autres aliments. Par exemple pour le calcium, il faut manger les brocolis, choux, persil, soja, tofu, amandes, fruits secs, pois chiches ».

Cette professionnelle de santé recommande à toute personne « avant de faire ce choix, de consulter un nutritionniste, pour éviter de mettre sa santé en danger, il vaut mieux prévenir que guérir ! ».

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