Maroc : les enseignants contractuels se mobilisent de nouveau

Propos recueillis par Yasmine El Khamlichi

Les enseignants contractuels reviennent à la charge. La coordination nationale des enseignants recrutés par contrat auprès des Académies Régionale d’Éducation et de Formation (AREF) publie un communiqué dans lequel elle réitère « son engagement à poursuivre son combat ». Elle prévoit d’organiser une marche nationale le samedi 20 juillet à Marrakech. Entretien avec Abdessamad filali, membre du comité chargé de la communication relevant de la coordination nationale des enseignants recrutés par contrat auprès des AREF.

Vous prévoyez d’organiser une marche nationale le 20 juillet à Marrakech.  Quel est l’objet de cette manifestation ?

Nous avons choisi ce timing parce que les enseignants chargés de surveiller les sessions de rattrapage et ceux qui corrigent les feuilles des examens ne se libèrent qu’à partir du 15 juillet. D’autant plus que nous avons prévu d’organiser un rassemblement du conseil national le 14 et le 15 juillet dans la ville d’Oujda.

Notre but est de démontrer notre bonne foi. Nous n’avons pas voulu interrompre les cours. D’ailleurs, ça n’a jamais été notre objectif lorsque nous manifestons notre protestation tout au long de l’année. La marche du 20 juillet exprime notre engagement à poursuivre notre combat pour défendre notre cause, même pendant nos vacances. Ce rendez-vous est une occasion pour affirmer que la coordination nationale des enseignants contractuels est toujours forte.

Pourquoi vous avez choisi Marrakech cette fois-ci ?

Nous avons opté pour la ville ocre parce qu’elle connait le plus grand nombre de fréquentations touristiques en été. Nous estimons que c’est le meilleur point de rassemblement pour pouvoir donner une ampleur internationale à notre cause.

Où en est le dialogue avec le ministère de tutelle concernant votre dossier revendicatif ?

Nos revendications sont les mêmes depuis le début de notre mouvement. Il s’agit de mettre en échec le plan de recrutement régional et d’intégrer l’ensemble des enseignants dans la fonction publique auprès du ministère de l’Éducation nationale de la Formation professionnelle et de la Recherche scientifique.

Malheureusement, le département de Said Amzazi n’a pas l’intention de trouver une solution à ce dossier. Il veut plutôt démontrer que ce fut une année réussie malgré tous les débrayages, en brandissant la hausse du taux de réussite.

Quelle est la prochaine étape pour la rentrée scolaire 2019-2020 ?

Nous allons poursuivre notre combat. Nous allons optimiser notre action sur le terrain. Nous voulons éviter les erreurs qu’on a commises durant cette année. Il n’est dans l’intérêt de personne de démarrer la prochaine rentrée scolaire avec des manifestations et des protestations. Nous capitaliserons sur ce point en septembre prochain pour donner plus d’ampleur à notre mouvement et rendre justice à notre cause.

Après la reprise des cours à fin avril, des prélèvements sur salaire ont été opérés…

Oui ! Après 54 jours de grèves, les enseignants contractuels dans plusieurs villes (Marrakech, Safi, Souss, Massa, les provinces du sud, Tanger, Tétouan, Al Hoceima) ont subi des prélèvements sur salaire, qui varient entre 600 et 1200 dirhams.

Nous considérons que ces prélèvements sont illégaux parce que les enseignants contractuels, qui étaient en grève, ont honoré leur engagement de terminer le programme scolaire. Mais le ministère de tutelle n’a pas accordé d’attention aux efforts déployés par ces derniers pour terminer les cours à terme et réussir l’année scolaire 2018-2019.

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