Le Maroc réussit le défi de mettre en place une véritable politique d’intégration des migrants

 Le Maroc a réussi le défi de mettre en place une véritable politique d’intégration des migrants fondée sur des droits et des obligations, a souligné Zeina El Tibi, présidente déléguée de l’Observatoire d’études géopolitiques à Paris.

Intervenant lors du panel « L’accès aux droits : pour une intégration réussie » dans le cadre du Forum de Lisbonne (24-25 novembre), Mme El Tibi a affirmé que « contrairement aux pays européens qui n’ont pas pris la peine de réfléchir à une véritable politique d’intégration de leurs migrants, le Maroc semble réussir ce défi », rendant hommage à cet égard à SM le Roi Mohammed VI.

En effet, a-t-elle dit, SM le Roi, qui sait anticiper les défis et les problèmes, comme on le voit avec le développement des énergies renouvelables, a initié en septembre 2013 une nouvelle politique migratoire du Maroc permettant une gestion plus humaine des flux des migrants clandestins.

L’objectif de cette approche royale du phénomène migratoire est de garantir une intégration réussie de ces migrants fondée sur des droits et des obligations, à travers notamment l’accès aux services de base (santé, éducation, emploi), a-t-elle noté, ajoutant que cette politique s’inscrit dans le cadre de la diplomatie africaine du royaume et propose un exemple qui intéresse déjà de nombreux pays qui souhaitent s’en inspirer, comme la Côte d’Ivoire.

Et de souligner qu’une stratégie nationale en matière d’immigration et d’asile a été élaborée par le royaume pour assurer des conditions de vie dignes et d’insertion économique et sociale.

Parmi les mesures prises, l’experte franco-libanaise a mentionné la régularisation de plusieurs centaines de personnes reconnues « réfugiés politiques » par le Haut commissariat pour les réfugiés, ajoutant qu’un statut pour les futurs demandeurs d’asile a été créé afin de faire face à l’afflux de migrants clandestins autrement qu’en les refoulant hors des frontières.

En même le temps, relève-t-elle, le Maroc a intensifié la lutte contre les réseaux de trafic et traite des êtres humains. « On sait en effet que le malheur des réfugiés est exploité sans vergogne par toute une mafia de profiteurs et de criminels qui organisent ces trafics ignobles », a-t-elle déploré.

Mme El Tibi, qui a aussi passé en revue l’expérience libanaise en la matière, a constaté que la question des migrants n’est pas ignorée au sud de la Méditerranée où des pays savent y apporter des solutions humaines et pratiques.

Pour sa part, Mohamed Bouzidene Yedri, président de l’arrondissement de Tanger-Mghougha, a mis l’accent sur l’expérience de la ville du Détroit en matière d’intégration des migrants qui affluent vers cette cité en provenance notamment de l’Afrique subsaharienne.

La ville du Détroit, qui constitue un point de passage entre l’Europe et l’Afrique, accorde une attention particulière à cette question à travers notamment la mise en œuvre de la stratégie nationale sur l’immigration et l’asile, en particulier dans son volet relatif aux défis économiques, culturels et sociaux, et qui considère la migration comme une opportunité pour le développement et non pas une entrave, a-t-il relevé.

M. Bouzidene, qui s’exprimait dans le cadre du panel « Flux mondiaux, réponses locales », a souligné que la commune a adopté une politique basée sur l’intégration des migrants et des réfugiés dans la perspective de faire de la ville un espace de vivre ensemble et de cohésion sociale.

« Migration et droits humains : comment structurer une réponse collective efficace ? » est le thème de la 22ème édition du Forum de Lisbonne. Une édition qui se propose de renforcer la sensibilisation à la crise des migrations et de promouvoir une gestion de cette problématique fondée sur la coopération régionale et internationale, par le biais des échanges des bonnes pratiques entre les pays membres du Conseil de l’Europe et leurs voisins du sud de la Méditerranée.

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