Maroc–Royaume-Uni : vers un partenariat stratégique durable
Par Hajar Ben Hosain
À l’heure où les enjeux énergétiques redessinent les équilibres internationaux, le Maroc et le Royaume-Uni renforcent leurs liens stratégiques. La récente rencontre à Londres entre la ministre marocaine Mme Leila Benali et le milliardaire Andrew Forrest autour d’un projet énergétique d’envergure illustre une coopération bilatérale en pleine expansion, portée par des intérêts communs en matière de transition verte, de sécurité énergétique et d’influence géopolitique.
Le milliardaire australien Andrew Forrest, figure emblématique de l’industrie minière, et la ministre marocaine de la Transition énergétique et du Développement durable, Mme Leila Benali, se sont rendus séparément à Londres pour des discussions avec le gouvernement britannique autour d’un mégaprojet de 51 milliards de dollars, selon le média britannique Daily Mail.
Selon la source, Andrew Forrest a eu des discussions avec le secrétaire d’État à la Sécurité énergétique et à la Neutralité carbone du Royaume-Uni, Ed Miliband, au sujet d’un projet de 51 milliards de dollars visant à alimenter le Royaume-Uni en électricité produite au Maroc. Le projet ambitionne de transférer l’énergie solaire générée dans le Sahara marocain vers le réseau électrique britannique grâce à un câble sous-marin de 4 000 kilomètres.
En outre, il a ajouté que Mme Leila Benali s’était également rendue à Londres fin avril afin de promouvoir l’offre énergétique du Maroc auprès d’Ed Miliband, positionnant ainsi le Royaume comme un hub régional incontournable dans le domaine des énergies renouvelables.
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Par ailleurs, il est important de souligner que ce vaste projet d’énergie renouvelable entre le Maroc et le Royaume-Uni pourrait, d’ici 2030, alimenter en électricité jusqu’à 9 millions de foyers britanniques. Le câble sous-marin de 4 000 kilomètres, reliant la ville de Tan-Tan, au sud du Maroc, au littoral du Devon, au Royaume-Uni, couvrirait environ 8 % des besoins en électricité du pays. Une fois opérationnel, il fournirait une énergie renouvelable fiable pendant 19 heures par jour, renforçant ainsi de manière significative la sécurité énergétique du Royaume-Uni.
Dans le même esprit, le partenariat entre le Royaume-Uni et le Maroc dans les secteurs économiques connaît une dynamique sans précédent, portée par des projets structurants qui redéfinissent les interactions stratégiques entre les deux nations. Au cœur de cette collaboration figure un investissement de 4 milliards de livres sterling — soit environ 51 milliards de dirhams — mis en place dès la fin de l’année 2022, visant à accompagner le développement de projets majeurs réalisés au Maroc.
Le gouvernement britannique a également réitéré, mercredi 7 mai 2025 à Londres, sa volonté de renforcer son partenariat stratégique avec le Maroc, qualifié de partenaire de confiance. Il s’est dit pleinement engagé à approfondir les relations bilatérales, à intensifier les investissements et à faire en sorte que le Maroc et le Royaume-Uni puissent saisir ensemble les opportunités qui s’offrent à eux.
Tandis que la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara demeure un sujet encore débattu à Westminster, les acteurs économiques britanniques, eux, semblent avoir déjà pris position. Le choix d’implanter des projets énergétiques aussi stratégiques que Xlinks dans le Sahara marocain a des répercussions diplomatiques non négligeables. En renforçant la présence économique du Maroc dans ses provinces du Sud et en attirant des investissements internationaux de grande envergure, ces initiatives contribuent à consolider sa souveraineté sur le territoire.
Certains analystes estiment que cette dynamique pourrait, à terme, inciter le Royaume-Uni à adopter une position plus explicite en faveur de la souveraineté marocaine, suivant ainsi l’exemple des États-Unis.
Dans ce contexte, le partenariat entre le Maroc et le Royaume-Uni dépasse largement le cadre économique : il s’inscrit dans une convergence géopolitique assumée. Le Maroc se positionne comme un allié fiable, historique et tourné vers l’avenir, dont la stabilité et l’influence régionale correspondent étroitement aux priorités stratégiques du Royaume-Uni.
