Marrakech: El Khalfi souligne le besoin de cerner les causes profondes de l’amplification du phénomène migratoire

Le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et la Société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi a souligné, vendredi à Marrakech, le besoin de plus en plus croissant de cerner les dimensions et les causes profondes de l’amplification du phénomène migratoire, en particulier à l’échelle africaine.

Ce phénomène se pose actuellement avec acuité eu égard à sa relation avec un certain nombre de problématiques, notamment avec le développement et les questions politiques, culturelles et sociales, a indiqué El Khalfi lors de la séance d’ouverture d’un dialogue de haut niveau, organisé sous le thème « La migration, la paix et la sécurité en Afrique du Nord et au Sahel », par l’ »African Institute for Peacebuilding and Conflict Tansformation » (AIPECT), en partenariat avec le « Social Science Research Council-Africa Peacebuilding Network » (APN-SSRC, New York) et en collaboration avec le ministère chargé des Relations avec le parlement et la société civile.

Le ministre a également noté que le Maroc a, à l’initiative de SM le Roi Mohammed VI, posé cette question au niveau africain afin de développer un agenda continental dans ce sens, soulignant que la lutte contre ce phénomène et sa compréhension requièrent la prise en considération des nouvelles formes de la migration croissante et des défis à venir.

Le Maroc est le seul pays africain qui dispose d’une stratégique migratoire qui porte sur la régularisation de la situation illégale de quelque 50.000 migrants, originaires principalement des pays d’Afrique subsaharienne, et qui bénéficient également d’autres services dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’emploi, a expliqué le ministre.

Il a, en outre, estimé que cette rencontre constitue une plateforme pour examiner les causes de l’amplification de ce phénomène et évaluer les politiques en la matière, soulignant que la communauté internationale considère le problème de la migration comme une problématique africaine.

De son côté, le président de l’AIPECT, Mohammed Ahmed Gain, a indiqué que le choix porté sur Marrakech pour la tenue de cette deuxième session de ce dialogue de haut niveau ne relève pas du hasard, mais intervient dans le sillage de la désignation de la cité ocre pour abriter la Conférence internationale sur la Migration (CIM 2018), qui sera organisée par l’ONU en décembre prochain.

Le débat sur la migration suscite des divergences entre ceux qui défendent les vertus de la mobilité des personnes, en tant que levier de la croissance et source de richesse, et ceux qui insistent sur la problématique socio-économique liée à ce phénomène, a-t-il dit, mettant l’accent sur les défis sécuritaires auxquels font face l’Afrique du nord et la région du Sahel à cause de ce phénomène.

→ Lire aussi : Migration : l’adoption du Pacte de Marrakech ne devrait pas être une fin en soi, mais le début d’une nouvelle ère

La situation délicate provoquée actuellement par ce phénomène, et qui s’empire de plus de plus, nécessite une nouvelle approche, notamment en matière de sécurité, pour le traitement de la question migratoire, a souligné Gain.

Pour sa part, le directeur de l’APN-SSRC, Cyril Obi a mis en avant la signification importante de la tenue au Maroc, et particulièrement à Marrakech, de ce dialogue de haut niveau qui intervient, selon lui, à « un moment opportun » dans un pays qui jouit d’une position géostratégique exceptionnelle « reliant l’Afrique et l’Europe ».

Il a, dans ce sens, indiqué qu’après avoir retrouvé sa place au sein de l’Union africaine (UA), le Royaume a entrepris « diverses actions, déclenché des débats, incité les décideurs et lancé plusieurs chantiers pour générer des idées pertinentes et importantes afin d’adopter une nouvelle approche pour le traitement du phénomène migratoire ».

Obi a aussi mis l’accent sur la relation entre la migration, la paix et la sécurité, soulignant que les problèmes et les défis posés par le phénomène migratoire « doivent être pris au sérieux ».

Cette rencontre à laquelle prennent part des experts, des décideurs, des membres de think-tanks, des universitaires et des représentants d’organisations régionales et multilatérales, vise à « effectuer un remue-ménage » des défis posés par les migrations en Afrique du Nord et au Sahel, et à fournir une plateforme en vue de discuter des répercussions sécuritaires des flux migratoires au niveau de la région.

Les participants procéderont aussi à l’évaluation des approches existantes, l’exploration de nouvelles options et à l’échange sur les coûts, la durabilité et l’efficacité des politiques et pratiques de gestion des migrations, y compris les contrôles aux frontières, les politiques publiques et les initiatives régionales.

Ils vont ainsi examiner les possibilités de créer de nouvelles alliances et partenariats entre gouvernements, organisations, experts et autres parties prenantes, de manière à renforcer les capacités nationales et régionales de réflexion et à mettre en œuvre des politiques efficaces et capables de résoudre les problèmes identifiés.

Les travaux de cette rencontre devraient être couronnés par des recommandations à même d’enrichir les débats lors de la Conférence internationale de l’ONU sur la migration, prévue à Marrakech.

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