MD Talks : Mme. Aawatif Hayar appelle à unifier les programmes digitaux

Avec le grand chantier de la généralisation de la protection sociale et des dizaines de programmes sociaux et économiques lancés au bout de moins d’une année de la vie du nouveau gouvernement, Mme. Hayar a certainement un nouveau challenge. Pour la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale  et de la Famille, il faut moderniser et unifier tous les programmes du ministère.

Invitée des MD Talks, la ministre a exprimé son investissement dans le chantier de la digitalisation. Un procès qui garantit, selon Mme. Hayar, « l’équilibre entre un État fort par ses institutions et une société forte par son capital humain« , d' »optimiser les politiques publiques » et de « moderniser la relation entre l’administration et le citoyen« .

Optimiser les programmes sociaux, garantir la transparence

Le gouvernement Akhannouch est certainement un gouvernement qui n’aime pas perdre de temps. Dans moins d’une année, les différents départements gouvernementaux se sont lancés dans une action acharnée pour traduire en réalité la nouvelle vision du développement. Le ministère de la Solidarité ne fait pas l’exception et connaît, à son tour, une importante mouvance, selon une approche qui vise à moderniser tous ses process. « Au niveau du ministère, on s’appuie sur cette approche, puisque nous menons une stratégie de digitalisation de tout le pôle social, l’entraide nationale, l’ADS, l’institut national de l’action sociale… » a indiqué Mme. Hayar.

Une stratégie qui doit proposer des solutions adéquates à 500.000 bénéficiaires issus des populations les plus vulnérables. Un défi de taille et un enjeu social qui impacte directement la vie de milliers de familles marocaines. Dans ce cadre, le ministère a entamé un plan général de digitalisation de 4.200 centres d’entraide sociale. L’objectif est de mettre en place des guichets sociaux uniques qui facilitent aux citoyens l’accès aux services, explique Mme. Hayar. Cette démarche devrait également permettre, grâce à un système digital intégré de capter et de profiler ces bénéficiaires afin de mieux connaître leurs besoins. La question étant, selon la ministre, « Comment on peut faire du design et de l’ingénierie sociale pour mieux répondre aux besoins des citoyens et élargir le ciblage ?« .

La digitalisation devrait ainsi contribuer à ce que les programmes sociaux touchent plus de personnes tout en répondant de façon optimale à leurs besoins. Par ailleurs, la digitalisation constitue une base stratégique pour renforcer les programmes sociaux, puisqu’elle permet de garantir la transparence. «  La digitalisation est un outil extraordinaire. En digitalisant tout le process, elle permet de suivre toutes les étapes et d’identifier les points bloqueurs. Elle permet aussi de recueillir les retours des bénéficiaires et donc optimiser la qualité des services« , a détaillé Mme. Hayar.

Renforcer le capital humain grâce à l’intelligence artificielle

Pour atteindre les objectifs du développement fixés par le NMD, il est primordial d’investir dans le capital humain, estime la ministre de la Solidarité Mme. Aawatif Hayar. Et là encore, la digitalisation semble offrir un arsenal de solutions adaptables qui permettent d’éduquer, de former et d’instruire les populations, même celles les plus démunies, affirme-t-elle.

Et de soutenir : « Il y a tous ceux qui ne sont ni à l’école, ni à l’université, ni au travail, mais dont il faut s’occuper car ils constituent un capital humain important. C’est une énergie qu’il faut activer. Cela est possible à travers le digital qui permet à cette population d’accéder à la connaissance, à l’éducation, et à la formation« .

Dans ce sens, la digitalisation est une transformation qui s’invite à tous les niveaux et qui s’accompagne par une synergie institutionnelle et sociétale. La réussite de cette révolution nécessite des conditions et prérequis qui doivent être des priorités pour l’ensemble des parties intervenantes, rappelle la ministre.

Selon Mme. Hayar, une digitalisation globale et efficiente qui est au service des citoyens nécessite trois conditions. Premièrement, la massification de l’utilisation du digital nécessite une « égalité des chances dans l’accès au digital, soit une inclusion digitale qui touche même et surtout les populations les plus démunies« .

Ensuite, l’enjeu serait de garantir la souveraineté digitale en mettant en place des Clouds nationaux souverains, « car c’est un problème que chaque application qu’on développe soit hébergée à l’étranger. Il faut qu’on ait nos propres Clouds et qu’on héberge nos propres données« , relève Mme. Hayar.

In fine, il serait question de lutter contre la cybercriminalité. Pour la ministre, augmenter la résilience des systèmes informatiques et mettre en place des systèmes « robustes » est une condition essentielle pour construire une société digitale forte et un « État fort qui protège ses citoyens« .

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