[Vidéo] MD Talks: la Régionalisation, «vecteur de progrès et levier d’exploitation des atouts du Maroc»

Après le succès de la conférence sur la digitalisation, tenue mai dernier, Maroc diplomatique revient ce mardi 28 juin, pour la deuxième session de Cycle de conférences MD Talks.

Placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cette deuxième édition est axée sur « le Nouveau Modèle de Développement », qui constitue une nouvelle ambition nationale à l’horizon 2035.

En ouverture de cette conférence portant le thème : « La Régionalisation avancée pour une intégration régionale gage de réussite pour le NMD », Mme Souad Mekkaoui, Directrice générale de Maroc Diplomatique a lu son mot de bienvenue.

Voici le discours intégral.

«Messieurs les Ministres,
Messieurs les Ambassadeurs
Monsieur le gouverneur Directeur des Institutions locales et Agent judiciaire des collectivités territoriales
Madame la présidente de la Cour des Comptes de la Région Rabat-Salé-Kénitra
Madame la présidente de l’Association des Présidents des Régions
Messieurs les présidents des Régions
Mesdames et Monsieur les anciens ministres
Messieurs les directeurs généraux des agences pour la Promotion et le développement économiques et social des régions
Messieurs les Conseillers diplomatiques

Mesdames et messieurs les présidents et directeurs généraux des institutions et structures publiques et privées,
Messieurs les officiers supérieurs du 3e Bureau de l’État-Major général des Forces armées royales,
Chers et honorables invités

Nous vous remercions pour votre présence qui nous consacre et nous conforte dans notre ambition d’inscrire notre cycle de conférence les MD Talks dans la durée.

Nos pensées à toutes les personnes qui avaient confirmé leur participation à notre conférence avant que le Covid ne vienne déjouer les plans. Nous leur souhaitons un bon rétablissement. Nous sommes convaincus désormais que la vie ne doit pas s’arrêter et que nous devons vivre avec ce virus et ceux qui nous guettent tout en prenant les mesures nécessaires afin de nous protéger et de protéger notre entourage, bien évidemment.

Si nous sommes réunis ici, aujourd’hui, c’est pour débattre d’une thématique majeure à savoir le chantier de la Régionalisation avancée dont Sa Majesté le Roi ne cesse de rappeler, dans ses discours, l’importance capitale pour le développement du pays. Pour cela, nous avons choisi la ville de Rabat pour relancer le débat sur un sujet qui constitue la concrétisation du déterminisme du royaume à chevaucher la vague de la modernisation des États au niveau mondial.

Toutefois, ce processus amorcé par le discours royal du 3 janvier 2010, puise ses racines historiques et politiques dans les années 60 étant donné que le Maroc s’est attelé à la « décentralisation » qui constitue un outil nécessaire à la Régionalisation en plus du renforcement de la gestion locale dès l’indépendance, consolidé au fur et à mesure par les Rois successifs. De fait, le Roi Mohammed V engage le processus de décentralisation dès 1960, en octroyant La charte communale du 23 juin. Et, dès 1963, le Dahir du 12 septembre crée un second niveau de décentralisation, celui des Assemblées préfectorales et provinciales. Dans ce sillage, feu le Roi Hassan II renforce le processus de décentralisation avec la réforme de 1976. Et c’est le coup d’envoi d’une démocratie à l’échelle locale.

Une étape importante fut encore franchie en 1992 avec la création de la Région (16 régions), en tant que collectivité locale de plein exercice.

Dès lors, plusieurs changements allaient suivre jusqu’à 2010 où Sa Majesté le Roi Mohammed VI lance les piliers de la nouvelle notion de régionalisation avancée dans son discours du Trône. Ainsi, le processus de régionalisation est un continuum engagé par Feu le Roi Mohammed V et poursuivi par le Roi Mohammed VI en passant par feu le Roi Hassan II. Mais si le Roi Hassan II a exprimé maintes fois son intérêt pour le modèle fédéral des Länder allemands, le Roi Mohammed VI, lui, est en quête d’un « modèle marocain » de régionalisation. D’où la mission confiée à la Commission consultative de la Régionalisation. C’est dire que la volonté royale est de poursuivre la modernisation du Maroc en menant de pair développement économique, démocratique et social, conformément d’ailleurs à l’Initiative nationale de Développement Humain (INDH), engagée en 2005. D’ailleurs, Sa Majesté le Roi l’a bien dit : « Nous invitons la commission à s’attacher à mettre au point un modèle maroco-marocain de régionalisation, issu des spécificités de notre pays, dont la Monarchie, qui figure parmi les plus anciennes du monde, est restée, à travers les âges, le garant de l’unité de la nation ».

A cet égard, la constitution du 1er Juillet 2011 constitue une étape majeure dans le développement de la décentralisation au Maroc, dont le titre 9 consacre les principes fondateurs d’une décentralisation évolutive.
Ainsi, en tant que mode de gouvernance territoriale, la régionalisation avancée a été réaffirmée par le NMD qui l’a érigée en véritable vecteur de progrès et levier d’exploitation des atouts du Maroc. Cependant, pour atteindre l’autonomie administrative et financière réelle, beaucoup reste à faire.

Certes, le processus de régionalisation avance à pas sûrs. Bien sûr des efforts soutenus ont été consentis afin de poursuivre la concrétisation de ce chantier pionnier, auquel le Souverain attache un intérêt particulier et accorde Sa Haute sollicitude mais le chantier bloque quelque part et n’avance pas comme prévu. Dans ce sens, la réussite de la régionalisation avancée nécessite l’implication de l’ensemble des acteurs concernés dans le cadre d’une approche participative et renouvelée basée sur la coordination, le suivi et l’évaluation permanents, en vue de préserver les acquis et mettre en lumière les obstacles entravant l’évolution de ce processus.

Rappelons qu’en décembre 2019, les premières Assises nationales de la Régionalisation avancée ont été une occasion importante pour dresser le bilan de la mise en œuvre de la régionalisation avancée et une opportunité pour identifier les points de force et de faiblesse ayant accompagné la période institutionnelle de ce chantier qui peine à trouver son rythme afin qu’il puisse permettre aux territoires de jouer le rôle de levier de développement économique.

Par ailleurs, la territorialisation occupe une place de choix dans le nouveau modèle de développement économique en revanche elle est porteuse d’inégalités territoriales et spatiales entre les différentes régions du Maroc.

Tant et si bien que la Commission Spéciale sur le Nouveau Modèle de développement a fait ressortir que la faible convergence et la gouvernance de politiques publiques, notamment sectorielles, constituent des freins au développement du royaume, d’où la nécessité de revoir ces politiques publiques sectorielles, notamment avec une vision régionale.

Aujourd’hui donc, le Maroc place beaucoup d’espoirs dans la régionalisation pour tirer la locomotive du développement économique, social, institutionnel et environnemental. Seulement et après des années de sa mise en public, le projet de régionalisation avancée n’avance toujours pas à la vitesse souhaitée.

De facto, la bonne gouvernance au niveau des régions, lieu d’ancrage de ces politiques, est une condition sine qua non pour assurer cette convergence et accélérer le rythme de développement parce que disons-le : la Régionalisation est belle et bien l’avenir. »

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