MEDays : Le rôle de la jeunesse dans la réussite de la ZLECA

La signature et la mise en œuvre de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECA), constitue aujourd’hui un début de chemin vers une meilleure intégration régionale et une meilleure complémentarité économique, pour construire une Union Africaine plus forte. Mais, qu’en est-il du rôle des jeunes dans ce processus ? Eclairage avec docteur Therese Azeng, consultante dans la Commission de l’Union Africaine.

MD _ Quelles sont les voies à prendre pour concrétiser le projet de la ZLECA ?
_ Premièrement, il faut qu’on prépare une liste de produits, pour savoir qui va vendre quoi. Malheureusement, la configuration de l’économie africaine a été un héritage colonial, basé sur la production et l’exportation des matières premières. Maintenant, il est temps de repenser la transformation et la commercialisation de nos produits.
Deuxièmement, il faut régler la problématique de l’organisation du marché de la ZLECA et penser, entre autres, à la problématique des droits de douane.
Troisièmement, il faut penser aux problématiques des infrastructures, or, on ne peut pas faire du commerce si on n’a pas de routes, d’électricité, d’environnement propice, d’infrastructures nécessaires, pour que les choses marchent.
Il faut que le projet de la ZLECA se concrétise sur le terrain pour qu’il soit rentable à l’ensemble des pays africains.
MD _ Que représente la jeunesse dans le processus de l’intégration africaine ?
_ La jeunesse africaine représente environ 60% de la population en Afrique. Et ce sont justement les jeunes qui vont devoir rendre compte demain de l’état de l’intégration africaine, il faudrait qu’ils soient partie prenante de ce processus dès maintenant.
Certes, l’Afrique regorge d’énormes potentialités, la jeunesse est de plus en plus informée grâce aux technologies d’information et de communication (TIC). Mais, il est temps de trouver des mécanismes pour inclure cette jeunesse aux différents niveaux de prise de décision.
Lorsqu’on parle de la réussite de la ZLECA, ce n’est pas seulement une affaire d’hommes politiques, mais aussi du secteur privé et de la société civile qui ont également un rôle majeur à jouer dans ce sens.
MD _ Que devraient être aujourd’hui les priorités de l’Union Africaine (UA) ?
_ Selon l’agenda 2063 de l’UA, la priorité aujourd’hui est de faire de l’Afrique un continent intégré, prospère, pacifié et dont le développement est impulsé par les Africains eux-mêmes. Instaurer la paix dans le continent veut dire, à mon sens, arrêter les conflits, les guerres, l’extrémisme et trouver les moyens pour qu’on puisse vivre en paix.
MD _ Quels sont les moyens pour pouvoir lutter contre l’extrémisme en Afrique ?
_ Question assez difficile ! L’extrémisme n’est pas que l’apanage de l’Afrique, mais c’est un fléau mondial, qui touche toutes les régions du monde. Je dirai que l’une des choses qui peuvent plutôt ralentir la progression de l’extrémisme et les violences inter-communautaires en Afrique, c’est le dialogue. Il faut créer le dialogue entre l’Etat et ses citoyens, entre les différentes populations, pour pouvoir vivre ensemble.
Il faut aussi impliquer la jeunesse, lui donner des opportunités, pour lui montrer que la voie de la violence, n’est pas la solution et qu’elle peut faire autre chose au lieu de passer à la violence.
Parmi les solutions qui peuvent aussi contribuer à réduire efficacement la violence, c’est le partenariat entre les Etats, pour chercher à comprendre les profondes causes derrière ces violents comportements des jeunes vis-à-vis de leurs gouvernements.

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