La mémoire historique partagée, socle pour bâtir l’avenir serein et prometteur

La mémoire historique partagée entre le Maroc et la Turquie constitue un levier de promotion des valeurs communes et le socle indéniable pour bâtir l’avenir serein et prometteur, a mis en exergue, mardi à Istanbul, le Haut-commissariat aux anciens résistants et anciens membres de l’armée de libération El Mostafa El Ktiri.

Intervenant lors du 2-ème congrès international des archives de l’Empire ottoman (20-24 novembre), le Pr El Ktiri a indiqué que l’utilisation et l’exploitation de cette mémoire à travers les documents existants sont un outil des plus importants pour l’écriture de l’histoire d’un pays et celle partagée entre pays.

Le Maroc, qui avait joué le long de l’histoire le protecteur de l’occident musulman, s’inscrit dans cette perspective avec une riche histoire commune avec des pays sur lesquels le Maroc s’est ouvert dont l’Empire ottoman et avec lequel les liens sont ancrés depuis le XVè siècle et sont empreints de considération, de respect mutuel et d’intérêts réciproque, a ajouté l’intervenant.

Pays d’ouverture vers l’extérieur, le Maroc s’est souvent engagé dans des opérations de défense des droits des peuples à l’existence, à la liberté et la dignité, citant, à titre d’exemple dans l’histoire contemporaine, l’engagement marocain pendant la Première et la Deuxième guerre mondiale à l’appel, le 3 septembre 1939, de Feu SM Mohammed V aux marocains d’incorporer les rangs des Alliés pour la défense de ces idéaux, a-t-il rappelé.

De même, une partie de cette mémoire partagée porte sur la période toute récente pendant le combat du Maroc pour recouvrer son indépendance et les positions de la Turquie lors de l’exil de SM Mohammed V par le protectorat français, a-t-il noté.

Le travail de valorisation de la mémoire historique, qui constitue une composante du capital immatériel, aura des retombées très positives sur les relations, permet de donner une consistance et un développement exemplaire et créera un axe de solidarité et de complémentarité dans l’intérêt des deux pays, d’autant que cette mémoire partagée a été, de tout temps, de bon voisinage et de pondération grâce aux relations tissées entre les Sultans marocains et les empereurs ottomans, a souligné M. El Ktiri.

« Il y a tout un paysage qui mérite d’être mis en exergue, d’y investir et de le porter à la connaissance des jeunes générations afin de faire de cette mémoire partagée un levier des relations dans le présent et le futur, des relations politiques, stratégiques, économiques, sociales, culturelles et humaines », a soutenu le Haut commissaire.

Et d’indiquer, à cet effet, qu’un projet d’ouvrage sera réalisé par des universitaires et chercheurs marocaines sur la mémoire partagée maroco-turque et les partenaires turcs vont, de leur côté, réaliser une publication axée essentiellement sur les archives en relation avec cette histoire commune, rappelant, en outre, les publications de ce genre d’ouvrages notamment avec la Tunisie, la France, la Russie, le Vietnam, l’Algérie, le Soudan.

M.El Ktiri a fait savoir que faisant suite à l’accord signé en septembre 2016 entre le haut commissariat et la Direction générale des archives nationales de la Turquie, il a été procédé à un échange de documents historiques avec la remise à la partie turque d’un lot de 876 documents de la Bibliothèque Hassanienne, de l’Université Quaraouiyine et d’archives privées de familles de Tétouan et en contrepartie les partenaires turcs livreront à la partie marocaine 5.000 documents après leur duplication.

En outre, une commission de travail prépare un colloque scientifique, prévu en avril 2018 à Rabat, pour débattre d’un certain nombre d’axes de réflexion et de recherches pour l’approfondissement de cette histoire partagée, sa sauvegarde, sa préservation et sa transmission aux générations futures, a-t-il annoncé.

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