Monde

Mercosur-UE : Lula presse Macron de faire preuve de « bonne volonté » pour finaliser l’accord

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a exhorté, jeudi, son homologue français Emmanuel Macron à « ouvrir son cœur » afin de finaliser l’accord commercial entre le Mercosur et l’Union européenne d’ici la fin de l’année 2025.

Selon les propos relayés par les médias brésiliens, Lula a affirmé qu’il ne quitterait pas la présidence tournante du bloc sud-américain sans avoir conclu les négociations.

« Je veux vous dire que je ne quitterai pas la présidence du Mercosur sans avoir conclu l’accord avec l’Union européenne. Donc, mon cher, ouvrez votre cœur à la possibilité de faire cet accord », a-t-il déclaré à la presse, aux côtés de M. Macron, lors d’une visite à Paris.

Lire aussi : Libre-échange : l’UE et le Mercosur signent un accord, en attente de ratification

Le chef de l’État brésilien, dont le pays assumera la présidence tournante du Mercosur au second semestre de cette année, ambitionne de finaliser le traité d’ici la fin 2025. Alors que plusieurs grandes économies européennes se disent prêtes à avancer, la France reste le principal opposant à l’accord, souligne la presse brésilienne.

M. Lula a estimé que cet accord représenterait « la meilleure réponse que les deux blocs peuvent donner face au scénario d’incertitudes créé par le retour de l’unilatéralisme et du protectionnisme tarifaire ».

Interrogé sur les réticences des agriculteurs français à l’égard de cet accord, Macron a souligné qu’il fallait « respecter les travailleurs ». Selon lui, de tels accords « comportent un risque pour les Européens », notamment en raison de la baisse des tarifs douaniers qu’ils impliquent.

« D’un point de vue stratégique, la France est en faveur d’un commerce libre et équitable », a déclaré le président français, tout en rappelant que son pays interdit à ses agriculteurs l’usage de certains produits en raison de leur impact environnemental, contrairement aux pratiques en vigueur dans plusieurs pays du Mercosur.

« Ce n’est pas une question de compétitivité ou de qualité, mais de réglementation », a-t-il insisté, se demandant : « Comment puis-je expliquer à nos agriculteurs que, pendant qu’on leur impose des normes strictes, on ouvre le marché à des produits qui ne respectent pas ces mêmes normes ? »

En réponse, M. Lula a affirmé qu’« il n’est pas difficile de finaliser cet accord » et qu’il suffit « d’un peu de bonne volonté ». Il a suggéré de mettre en contact direct les agriculteurs brésiliens et français afin de discuter des points de friction, ajoutant qu’il pourrait lui-même se charger de ces échanges si nécessaire.

Avec MAP

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page