Migration : Juncker veut « une plus grande solidarité » de l’UE avec l’Afrique

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, s’est prononcé, mercredi, en faveur d’ « une plus grande solidarité » avec l’Afrique pour la gestion des flux migratoires, lors de son discours annuel devant le Parlement européen, réuni en plénière mercredi à Strasbourg.

M. Juncker qui déclinait les priorités de la commission européenne pour l’année à venir, a assuré que « l’Europe est et restera le continent de la solidarité où doivent pouvoir se réfugier ceux qui sont poursuivis pour des raisons inacceptables », mais « la solidarité ne peut pas être une solidarité exclusivement intra-européenne ».
«Il s’agit aussi de mettre en place une plus grande solidarité avec l’Afrique: l’Afrique, berceau de l’humanité, est un continent noble et jeune », a-t-il ajouté.

M. Juncker qui note à cet égard que le fonds fiduciaire européen pour l’Afrique, doté d’une enveloppe de 2,7 milliards d’euros, ouvre des possibilités d’emploi partout sur le continent africain, a déploré en revanche qu’alors que le budget de l’UE a assumé le gros du financement, la contribution de tous les États membres réunis ne s’élève qu’à 150 millions d’euros. «Le fonds atteint maintenant ses limites. Nous connaissons les risques d’une pénurie de financement: en 2015, de nombreux migrants ont voulu rejoindre l’Europe quand et parce que les fonds du Programme alimentaire mondial de l’ONU se sont épuisés », a-t-il dit, invitant les États membres à joindre le geste à la parole et à veiller à ce que le fonds fiduciaire pour l’Afrique ne connaisse pas le même sort.

Durant son mandat, le patron de l’exécutif européen a affirmé qu’il sera aussi question de travailler à l’ouverture de voies de migration légales, partant de la conviction que « la migration irrégulière ne s’arrêtera que lorsque les migrants auront une autre option que d’entreprendre un voyage périlleux ».
« Nous sommes sur le point de réinstaller 22 000 réfugiés venant de Turquie, de Jordanie et du Liban », a fait savoir M. Juncker qui s’associe à l’appel lancé par le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés Filippo Grandi pour réinstaller 40 000 autres réfugiés originaires de Libye et des pays voisins.
« Pour le reste, l’Europe est un continent qui vieillit, raison de plus pour le doter d’un système de migration légale qui est une nécessité. C’est la raison pour laquelle la Commission a fait des propositions pour faciliter l’accès des migrants à la carte bleue européenne », a ajouté le président de la commission européenne qui plaide pour un accord ambitieux et rapide sur ce dossier important.

Au-delà des débats et polémiques suscités au sujet de la migration, M. Juncker fait état de « réels progrès » dans la gestion des flux migratoires, citant une protection plus efficace des frontières extérieures de l’Europe et une réduction considérable du nombre des vies humaines perdues en Méditerranée.
« Près de 2 500 personnes sont mortes cette année, ce qui est une véritable tragédie », a relevé pourtant le président de la commission européenne qui dit qu’il n « ‘accepterait jamais que des êtres humains trouvent la mort en pleine mer ».