Des milliers de médecins résidents manifestent en Algérie

Des milliers de médecins résidents ont encore une fois marché pour manifester leur colère, mardi dans plusieurs villes algériennes, contre ce qu’ils appellent «le mutisme» du gouvernement face à leurs revendications légitimes et en solidarité avec leurs confrères du CHU Mustapha Bacha d’Alger, qui ont été violemment réprimés et tabassés par les forces de polices. 

Pour rappel, après deux mois de grèves cycliques muées en grève illimitée, les médecins résidents ont tenté, mercredi dernier, de marcher en direction de l’Assemblé populaire nationale, afin de porter leurs revendications aux élus du peuple, mais ils ont été «sauvagement réprimés dans le sang». 

Un grand rassemblement a été organisé aujourd’hui au CHU d’Oran par les médecins résidents, pour appuyer leurs revendications et, surtout, maintenir la pression sur les responsables du secteur de la santé. La marche d’Oran, accompagnée également par des mouvements de protestation dans les autres structures de santé à travers le pays, devra marquer «notre détermination à aller jusqu’au bout de nos revendications», explique un autre médecin résident, spécialisé en Anatomie, pathologie, histologie.

En fait, le mouvement de protestation des médecins résidents prend de l’ampleur et se durcit, autant pour répondre au silence du gouvernement quant à leurs revendications légitimes qu’à la violence de l’intervention des forces de police, mercredi dernier au niveau du CHU d’Alger.

Mardi, tous les établissements hospitalo-universitaires avaient enregistré des piquets de grève des médecins résidents, au lendemain du boycott par les médecins résidents de l’examen de DEMS. Les médecins qui suivent la spécialité de pédiatrie ont boycotté les examens d’accès à la spécialité DEMS, d’abord pour dénoncer la répression policière, ensuite pour appuyer leurs revendications qu’ils estiment «légitimes».

Selon le Conseil national des médecins, «cette mesure concerne toutes les épreuves de la session normale janvier 2018, toutes spécialités confondues, et ce, jusqu’à satisfaction de l’ensemble des revendications».

Après les marches et les sit-in de lundi à travers l’ensemble des établissements hospitalo-universitaires du pays, un grand rassemblement national a été organisé ce mardi au CHU d’Oran. «Cela ne peut continuer ainsi», se sont lamentés des résidents grévistes du niveau du CHU Frantz Fanon de Blida, énumérant les difficultés professionnelles et sociales auxquelles ils font face chaque jour.

Lundi, plus de 3.000 blouses blanches ont battu le pavé à Constantine pour faire entendre leur voix et exprimer leur solidarité avec leurs confrères du CHU d’Alger, victimes d’une répression sans précédent. Rassemblés derrière la bannière de tête «Les médecins résidents en grève», les manifestants (internes et externes en médecine, chirurgie dentaire et pharmacie), emmenés par les représentants du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) et du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires, ont lancé leur «marche de la dignité» à partir du CHU Ibn-Badis, où tous les services se sont retrouvés sans résidents pendant toute la matinée.

Ces médecins sont en grève depuis la mi-novembre pour réclamer la fin du service civil qui les oblige, à l’issue de leurs longues études (entre 11 et 12 ans selon la spécialisation), à travailler dans un établissement public, entre un et quatre ans selon l’éloignement de la zone.

L’Algérie compte environ 13.000 médecins résidents, qui suivent une formation dans une spécialité à l’issue d’un concours, après leur diplôme de médecine générale.

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