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Mobilité électrique : Pourquoi le Maroc reste à la traîne ?

Alors que la révolution électrique s’accélère à l’échelle mondiale, le Maroc peine encore à amorcer le virage, malgré une volonté affichée de verdir sa mobilité. Selon les médias, les véhicules électriques ne représentent que 0,4 % du parc national en 2025, un retard attribué à des freins structurels, économiques et culturels.

Ce chiffre reste extrêmement faible comparé aux taux d’adoption dans les pays européens, où la part des voitures électriques dans les nouvelles immatriculations atteint 17 %. Des nations comme le Danemark vont encore plus loin, avec une électrification du parc automobile dépassant les 42 %.

Ce retard marocain s’explique par une série d’obstacles à la fois structurels, économiques et culturels. L’un des principaux freins est l’insuffisance du maillage en bornes de recharge. Un constat largement partagé par les automobilistes : selon une enquête réalisée en 2025 par Ipsos pour le compte du groupe Arval Maroc, 62 % des personnes interrogées identifient le manque d’infrastructures comme le principal frein à l’adoption des VE. Cette difficulté logistique touche même les pays les plus avancés. L’Association des Importateurs de Véhicules Neufs au Maroc (AIVAM) précise que le développement des véhicules électriques a devancé celui des infrastructures, y compris en Europe.

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À cela s’ajoute un autre défi : le coût d’acquisition des modèles électriques reste élevé en l’absence de subventions à l’achat ou d’incitations fiscales concrètes. Par ailleurs, l’autonomie limitée des batteries, bien qu’en constante amélioration, continue de nourrir la méfiance de nombreux automobilistes. Enfin, la sensibilisation du public aux enjeux liés au climat, aux émissions de gaz à effet de serre et à la pollution de l’air reste encore trop faible pour impulser un changement de comportement à grande échelle.

Face à ces obstacles, les véhicules hybrides parviennent à tirer leur épingle du jeu. Moins dépendants des infrastructures de recharge, ces modèles combinent moteur thermique et propulsion électrique, offrant un compromis plus rassurant pour les consommateurs. Stellantis Maroc affirme que le marché de l’hybride évolue favorablement, contrairement à l’électrique qui a du mal à se démocratiser.

Parallèlement, les motorisations thermiques traditionnelles, en particulier les moteurs diesel, conservent une position dominante dans le parc automobile marocain. Plus de 70 % des véhicules en circulation roulent encore au gasoil, un carburant dont le prix est resté relativement bas grâce à une fiscalité avantageuse. Stellantis Maroc précise que la taxe intérieure de consommation (TIC) continue de favoriser le diesel, tout en précisant qu’il appartient aux autorités de décider si elles souhaitent maintenir ce cap ou orienter le marché vers des choix plus durables.

Pourtant, le Royaume affiche des ambitions claires en matière de mobilité propre. Le gouvernement s’est fixé comme objectif d’atteindre les 100.000 véhicules électriques en circulation d’ici 2027. Plusieurs marques internationales, y compris Tesla, ont déjà manifesté leur intérêt pour le marché marocain.

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