Mohamed El Azizi : « Le Maroc est le premier client de la Banque africaine de développement »

Entretien réalisé par Souad Mekkaoui

 Riche de ses 27 ans de carrière, dont 17 au sein de la BAD, à des postes de haut niveau dans le secteur privé et auprès d’institutions internationales de dé­veloppement, Mohamed El Azizi a participé à la définition et à la mise en oeuvre de nom­breuses initiatives et projets de développement en Afrique. Tant et si bien que sa nomination, en décembre 2016, en tant que Directeur gé­néral du Bureau régional de développement et de prestation de services pour l’Afrique du Nord n’est que la consécration d’une expé­rience cumulée au long d’un parcours digne d’un leader de grande trempe. La création de ce bureau s’inscrit dans le cadre du nouveau modèle opérationnel de la Banque qui vise à accélérer la mise en oeuvre de ses activités et la réalisation d’impacts sur le développement en Afrique. Il gère un portefeuille de 160 projets dans les six pays de la région de l’Afrique du Nord, d’une valeur d’environ 9,6 milliards de dollars US.

Par ailleurs, Le partenariat entre le Maroc et la Banque africaine de développement (BAD), qui date de près d’un demi-siècle, revêt une importance stratégique et porte sur des pro­jets et chantiers d’envergure dans divers do­maines. Plus de 10 milliards de dollars amé­ricains de financements ont été accordés par la BAD au Maroc. Le portefeuille actif de la BAD au Maroc compte, à ce jour, 33 projets et programmes, totalisant un engagement finan­cier de près de 3,1 milliards de dollars. Ces fi­nancements, dont plus de 85% sont dédiés aux infrastructures de base, couvrent différents secteurs, notamment l’énergie, les transports, l’eau et l’assainissement, l’agriculture ainsi que le développement social.

Dans cet entretien accordé à MAROC DI­PLOMATIQUE, le Directeur général du Bu­reau régional de développement et de pres­tation de services pour l’Afrique du Nord revient sur la coopération Maroc/BAD, les grands projets structurants, le Plan Maroc Vert, le retour du Maroc à l’UA, sa demande d’adhésion à la CEDEAO et bien d’autres sujets.

MAROC DIPLOMATIQUE : Le par­tenariat entre le Maroc et la Banque afri­caine de développement date de près d’un demi-siècle et revêt une importance straté­gique. Quels sont les projets et chantiers sur lesquels il porte dans le Royaume ?

La Banque africaine de développement est un partenaire stratégique du Royaume du Ma­roc depuis près d’une cinquantaine d’années. Notre tout premier projet a concerné le secteur de l’eau potable et de l’assainissement. Depuis la création de l’institution jusqu’à nos jours, ce sont plus de 160 opérations dans différents secteurs stratégiques qui ont été initiées par notre institution, pour un total de plus de 10 milliards de dollars américains.

Fin mars 2018, notre portefeuille actif au Royaume comptait 28 programmes et projets, représentant près de 2,91 milliards de dollars d’engagements répartis dans les secteurs de l’énergie (43,3 %), des transports (21,8 %), de l’eau et de l’assainissement (15,5 %), de l’agriculture (3,4 %) et d’autres opérations (16 %).

Notre partenariat avec le Maroc va au-delà de la simple relation financière. Nous sommes surtout une Banque de so­lutions en soutenant les réformes struc­turelles qui accompagnent l’Emergence du Maroc et aussi un partenaire qui va­lorise le capital humain dans le secteur de l’éducation et de la formation ainsi que l’élargissement de la couverture médicale, notamment. Nous travaillons également à favoriser la création d’em­plois par le déploiement de projets struc­turants, l’appui au développement des petites et moyennes entreprises et l’au­to-entreprenariat. Plus encore, nous sou­tenons le processus de désenclavement à travers l’appui, en zones rurales, aux programmes de routes, d’électrification et d’approvisionnement en eau potable. Nous accompagnons, enfin, la modernisa­tion de l’économie par l’accompagnement des grands chantiers de réformes tels que le développement du secteur financier, par exemple.

– Sachant que le Maroc a toujours placé l’Afrique au coeur de ses priorités, avec plus de 80% de ses investissements directs étrangers qui sont destinés au continent. Cela fait-il du Royaume un partenaire stra­tégique de la BAD et surtout son premier client ?

Le Royaume du Maroc constitue, en effet, le premier client de la Banque africaine de développement, eu égard au volume des enga­gements. Cependant, et au-delà du simple fi­nancement, la Banque africaine de développe­ment soutient la dynamique d’engagement du Royaume en Afrique par son rôle de Conseil et notamment la mise à disposition d’études et d’assistances techniques.

C’est ainsi que nous avons conduit des travaux analytiques ciblés, des assistances techniques spécifiques et mené des actions de renforcement des capacités au profit du sec­teur privé pour accompagner le Royaume dans l’approfondissement de ses relations commer­ciales et financières avec le reste de l’Afrique. En quelques années, le Maroc compte parmi les principaux investisseurs intra-africains dans de nombreux secteurs économiques et financiers. Les derniers chiffres indiquent une très forte croissance du total des investisse­ments directs étrangers que dirige le Royaume vers le continent.

Fidèles à notre priorité en matière d’inté­gration régionale, nous accompagnons acti­vement la dynamique d’ancrage du Royaume en Afrique.

– Pour que la croissance en Afrique soit réellement partagée, la BAD propose une nouvelle vision pour le Continent articulée autour de cinq priorités qui sont « Nourrir l’Afrique », « Eclairer l’Afrique », « Indus­trialiser l’Afrique », « Intégrer l’Afrique » et « Améliorer la qualité de vie des Africains ». La Banque soutient le Maroc en contribuant à asseoir les conditions d’une croissance forte, durable et inclusive. Quelles sont les réalisations concrètes ?

A travers la poursuite de nos cinq grandes priorités stratégiques, dites « High five », nous avons, en partenariat avec le Royaume, contribué à asseoir les conditions d’une crois­sance forte et durable. Pour prendre quelques exemples, la Banque africaine de développe­ment finance, dans le secteur agricole, la mise en oeuvre du Plan Maroc Vert dont l’ambition est de développer une agriculture résiliente, durable et inclusive. Sachant que l’agricultu­re consomme 80% des ressources hydriques, nous travaillons également à la modernisation de l’irrigation sur plus de 40.000 ha dans un souci de préservation des ressources natu­relles.

Dans le domaine de l’énergie, nous avons appuyé le Programme d’électrification rurale global ; un projet qui a contribué à porter le taux d’électrification en milieu rural de 18% en 1995 à une couverture quasi universelle en 2016.

 D’autres projets structurants dans ce secteur ont marqué notre partenariat : la centrale ther­mo-solaire d’Ain Béni Mathar ; la deuxième interconnexion électrique entre le Maroc et l’Espagne ainsi que le méga-complexe solaire NOOR à Ouarzazate.

S’agissant de notre action en faveur de l’industrie, nous soutenons la mise en oeuvre du Programme d’appui à l’accélération in­dustrielle, contribuons au renforcement de la compétitivité logistique de l’économie na­tionale et appuyons enfin le développement du secteur financier en tant que catalyseur de l’investissement privé.

En matière d’intégration régionale, nous investissons dans les infrastructures aéropor­tuaires pour aider le Maroc à faire face au doublement du trafic aérien d’ici à 2020. Nous avons de même contribué à développer le fer­roviaire en finançant le dédoublement de voie entre Marrakech et Casablanca. Le portuaire a également bénéficié de nos interventions avec, notamment, la construction du port de Nador-West qui ira impulser une nouvelle dynamique. Le transport routier n’est pas en reste puisque nous avons soutenu la réalisa­tion d’un linéaire de 15.000 km participant au désenclavement, à plus de 80 % des zones rurales du pays.

Enfin, et pour améliorer les conditions de vie des populations, la Banque est au premier rang des bailleurs de fonds intervenant dans le secteur de l’eau et de l’assainissement au Ma­roc avec plus de 15 millions de bénéficiaires. Dans cette même perspective, l’institution soutient le programme d’appui à la protection sociale et a contribué à la mise en place de la couverture médicale, désormais élargie à plus de 10 millions de Marocains.

En ligne droite avec nos priorités, ces ac­tions participent, comme vous le voyez, aux bonnes performances économiques et sociales affichées par le Maroc durant ces dernières années.

– Dans le cadre de nouvelles perspectives de développement, la BAD a adopté une nou­velle stratégie d’intervention pour le Maroc sur la période 2017-2021. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Notre stratégie d’intervention au Maroc 2017-2021 s’articule autour de deux piliers. Le premier est la promotion de l’industrialisa­tion verte par l’appui aux petites et moyennes entreprises et au secteur exportateur. Et le deuxième est l’amélioration des conditions de vie par l’emploi pour les jeunes, les femmes et le milieu rural.

Cette vision privilégie l’alignement sur les priorités du Gouvernement, la consolidation des acquis de nos précédentes interventions ainsi que la synergie avec les autres parte­naires au développement.

Il existe une complémentarité active entre les deux piliers autour des questions de l’em­ploi et de la croissance verte. Le premier pi­lier relatif à l’industrialisation renforce l’offre d’emploi par le développement du tissu indus­triel et son potentiel export, et des énergies renouvelables. Le second pilier, portant sur l’amélioration des conditions de vie des po­pulations, se focalise sur l’emploi des jeunes et des femmes avec une attention particulière portée au développement de l’entrepreunariat en milieu rural. Les filières vertes sont égale­ment mises en avant tant au sein du système de formation que par l’utilisation durable des ressources en eau, de même qu’au niveau des actions d’adaptation au changement clima­tique dans le secteur agricole.

– S.M. le Roi Mohammed VI a donné une forte impulsion à la dynamique de coopéra­tion Sud-Sud. Quel est, d’après vous, l’im­pact du retour du Maroc à l’Union africaine et sa demande d’adhésion à la CEDEAO par lesquels le pays signe son intégration régio­nale ?

Avec le retour du Maroc à l’Union afri­caine en 2017 et la demande d’adhésion à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a reçu un accord de principe, le Maroc entend jouer un rôle encore plus important sur la scène afri­caine et se rapprocher considérablement des 15 pays d’Afrique de l’Ouest.

Une forte dynamique de coopération Sud-Sud favorise l’intégration économique et fi­nancière des pays africains entre eux. A son tour, une plus grande intégration régionale – une des cinq grandes priorités de notre insti­tution – représente des opportunités en termes d’accroissement des infrastructures, des flux d’investissements et de marchandises, d’ac­célération de la dynamique d’industrialisation avec une plus grande liberté de circulation des personnes. Raisons pour lesquelles nous soutenons activement le Maroc dans l’élargis­sement et l’approfondissement de ses liens, sous toutes ses formes, avec le continent.

Au-delà des financements des infrastruc­tures d’échanges en 2017, nous accompagnons le renforcement des capacités du Centre afri­cain de Formation et de Recherche adminis­tratives pour le Développement (CAFRAD) par une assistance technique financée à hau­teur d’environ 700.000 dollars américains. Nous appuyons de même l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE) pour l’accompagne­ment des investisseurs marocains désireux d’investir sur le continent. De plus, nos in­vestissements à travers notre guichet secteur privé accompagnent l’expansion d’entreprises en Afrique subsaharienne. Nous venons ain­si d’approuver le financement d’un projet industriel de cimenterie, dont une partie de la production sera exportée vers le reste du continent.

Par ailleurs, nous avons réalisé une étude sur l’évaluation des politiques tarifaires entre le Maroc et le reste de l’Afrique. Sur un autre volet, nous travaillons à favoriser le partage d’expériences entre le Maroc et d’autres pays africains par la coopération trilatérale, notam­ment dans le domaine de l’énergie solaire, en partenariat avec l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN).

– Vous êtes un expert du secteur de l’eau et de l’assainissement, quelles sont les réa­lisations de la BAD sur ce plan au Maroc et quelle est la part consacrée à ce domaine dans la feuille de route 2017-2021 ?

Notre coopération avec le Royaume du Maroc dans le secteur de l’eau est exemplaire. Elle date de plus d’un demi-siècle.

Depuis le début de nos opérations dans les années 70, nous appuyons la branche eau de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) dans l’accomplissement de sa mission : approvisionner en eau, en quantité et qualité suffisantes, les populations urbaines et rurales ainsi que les acteurs économiques.

Nous soutenons, également, la préparation et la mise en place de systèmes d’assainisse­ment. Cet appui multidimensionnel se traduit par le financement d’une variété de projets dans le secteur de l’eau potable et de l’as­sainissement couvrant la plupart des grandes villes du Royaume.

A ce propos, permettez-moi d’évoquer quelques chiffres de première importance.

Environ 15 millions d’habitants ont béné­ficié de nos projets dans le secteur de l’eau grâce à un portefeuille de 13 opérations mobi­lisant 1,18 milliard de dollars américains. Ceci place la Banque africaine de développement au premier rang des bailleurs de fonds dans le secteur de l’eau au Maroc. Ces résultats, que je viens d’énumérer, sont la résultante, et je souhaite le souligner, d’un partenariat réussi avec le Royaume dans ce secteur clé.

Pour ce qui est de notre portefeuille en cours, nous finançons actuellement des pro­jets structurants pour un montant global d’en­viron 350 millions d’euros. Je citerai, à titre d’exemple, le projet de renforcement de l’ali­mentation en eau potable sur la zone côtière Rabat-Casablanca qui a sécurisé, en 2017, l’approvisionnement en eau potable de près de 5 millions d’habitants sur l’axe Rabat-Ca­sablanca. Deux autres exemples d’opérations phares : le projet d’appui à l’approvisionne­ment en eau de Marrakech qui sécurisera, en 2020, l’approvisionnement en eau potable de 2 millions d’habitants ou encore le projet d’amélioration de la qualité de l’eau et des performances.

En 2018, et en vue d’améliorer les condi­tions de vie des populations, un projet portant sur la pérennisation des ressources en eau est prévu, mobilisant un total d’environ 140 mil­lions de dollars américains.

 Par ailleurs, la Banque participe activement à l’initiative « Water for Africa » que le Secré­tariat d’Etat marocain chargé de l’eau a lancé en juillet 2016. Considérant l’urgence et la nécessité d’engager des actions d’adaptation au changement climatique dans le domaine de l’eau en Afrique, l’initiative « Water for Africa » est en train de définir un plan d’ac­tion prioritaire pour mobiliser la communauté internationale de l’eau et du climat dans sa déclinaison sur l’ensemble du continent.

La première concertation entre les autori­tés du Maroc et la Facilité africaine de l’eau (FAE) de la Banque africaine de développe­ment a eu lieu en février 2017. Le Comité exécutif du Conseil des ministres africains de l’eau (AMCOW) a, ensuite, adopté l’initia­tive marocaine, en novembre 2017, à Abuja. La prochaine étape consiste en l’organisation d’une conférence des bailleurs de fonds à Rabat avec le concours de la Banque africaine de développement pour une mobilisation, à plus grande échelle, de financements.

– Pouvons-nous avoir des chiffres sur les financements de la BAD aux projets maro­cains durant cette dernière année ?

En 2017, 30 projets étaient en cours d’exé­cution auxquels se sont ajoutées 4 nouvelles opérations, approuvées en 2017, représentant un engagement total de près de 527 millions de dollars américains. Par ailleurs, nous avons financé la production de documents straté­giques et de travaux analytiques et sectoriels, de même que l’exercice de revue de notre por­tefeuille au Maroc.

A titre d’exemple, nous avons apporté, fin 2017, 265 millions de dollars américains pour financer la première phase du projet de com­plexe solaire NOOR Midelt qui permettra de produire 800 MW. Plus largement, cette opé­ration concourt à la réalisation du Nouveau pacte pour l’énergie en Afrique 2016-2025 et dont l’un des programmes phares contribuera à installer, à l’horizon 2025, une capacité de production totale de 10 GW de sources d’éner­gies renouvelables.

NOOR Midelt permettra précisément de ga­rantir l’alimentation en électricité pour plus de 2 millions de Marocains. Il s’agit là d’une contribution importante dans la mise en oeuvre de la stratégie énergétique du pays renforçant l’indépendance énergétique du Royaume en évitant le rejet de plus de 17 millions de tonnes de CO2 sur la durée d’exploitation du projet.

Enfin, et afin de ne pas vous inonder d’une multitude d’informations au sujet de nos finan­cements, vous pouvez consulter le site de la Banque (www.afdb.org) où figurent l’ensemble de nos projets au Maroc ventilés par secteur, par statut et par montants engagés. A ce titre, je souhaite souligner le fait que notre politique de diffusion de l’information prône une totale transparence en la matière.

– Au-delà de l’engagement financier, com­ment la BAD contribue-t-elle à favoriser le développement d’une agriculture résiliente et durable au Maroc ?

Le développement d’une agriculture rési­liente et durable au Maroc est la priorité du Plan Maroc Vert, lancé depuis 2008 par le Royaume. Notre rôle en tant que Banque de développement est d’accompagner la déclinai­son de cette stratégie sectorielle afin qu’elle puisse renforcer l’émergence d’une agriculture à haute productivité et valeur ajoutées.

Ainsi, la Banque a financé le Plan Maroc Vert à hauteur d’environ 401 millions de dollars pour soutenir la gouvernance du sec­teur ainsi que le développement des chaînes de valeur. Cela se fait par le soutien au pro­cessus d’agrégation agricole ainsi que par le développement des activités des agropoles, notamment.

En 2016, plus de 3.000 emplois ont été créés pour les jeunes et les femmes. Il s’agit là d’une intervention stratégique puisque l’agriculture emploie au Maroc, à elle seule, plus de 75 % de la population active en milieu rural et les effets d’entraînement sur la réduction de la pauvreté et des disparités régionales sont considérables.

La Banque finance aussi la modernisation de l’irrigation, grâce à la mise en place de sys­tèmes économes en eau et efficients ainsi que des cultures à haute valeur ajoutée.

Ainsi, et au-delà du financement, nous contri­buons à favoriser le développement d’une agri­culture durable et inclusive qui génère des em­plois et des revenus, notamment pour les jeunes et les femmes en zone rurale. Etant donné l’im­portance de l’agriculture au Maroc, premier sec­teur pourvoyeur d’emplois, nous accordons une importance toute particulière à la promotion de l’entrepreneuriat ainsi qu’à la pérennité des emplois créés dans le secteur agricole.

– La BAD porte un intérêt particulier à l’agriculture sur le continent africain. Peut-on en créer de la richesse en Afrique?

La Banque africaine de développement porte un intérêt particulier au secteur agricole justement parce qu’il est créateur de richesses. L’agriculture permet d’abord de faire vivre et de nourrir une grande partie de la population africaine mais elle peut également être à l’ori­gine de la création d’une véritable industrie et de chaînes de valeur dans le secteur agro-ali­mentaire.

Plutôt que d’exporter des produits agricoles bruts, leur transformation industrielle puis la commercialisation des produits transformés et la distribution aux consommateurs permet de créer de la richesse en développant l’industrie locale, les services et en créant des emplois.

A l’heure actuelle, alors que l’Afrique dis­pose d’un large potentiel agricole inexploité, qu’elle possède environ deux tiers des terres arables dans le monde, certaines populations souffrent encore de malnutrition et de famines. Aussi, les pays continuent à dépenser environ 35 milliards de dollars par an pour l’impor­tation de denrées alimentaires, exerçant des pressions supplémentaires sur les réserves de change. Etrange paradoxe, voyez-vous.

Nous entendons alors apporter des solutions à cette situation en favorisant l’augmentation des rendements agricoles, en développant les infrastructures, en améliorant le climat des affaires et en initiant une nouvelle dynamique d’industrialisation des économies du conti­nent. Les estimations portent à 310 milliards de dollars la manne financière liée au déve­loppement d’un secteur agro-alimentaire en Afrique.

C’est un objectif double qui s’articule autour de deux de nos cinq grandes priorités : « Nour­rir l’Afrique » et « Industrialiser l’Afrique ».

Il revêt donc à nos yeux une importance toute particulière.

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