Sommet de l’OSCE à Vienne sur fond de divergences entre les Etats-Unis et la Russie

 La crise ukrainienne, en particulier la question du déploiement de forces de maintien de la paix dans ce pays en proie à une guerre civile depuis novembre 2013, a dominé les travaux de la 24ème session du Conseil ministériel de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) qui se tient jeudi et vendredi à Vienne.

Ce sommet tenu sous haute surveillance policière, pas moins de 2.000 policiers dont les forces de l’unité spéciale antiterroriste Cobra, en présence des ministres des Affaires étrangères et chefs de délégations des 57 États membres de l’OSCE ainsi que les 11 pays partenaires asiatiques et méditerranéens dont le Maroc, a également abordé la problématique migratoire et la lutte contre le terrorisme et la radicalisation, deux priorités fixées cette année par la présidence autrichienne de l’organisation.

Concernant le conflit ukrainien, les positions de la Russie et des États-Unis restent inconciliables. Moscou propose le déploiement de Casques bleus pour protéger les observateurs de l’OSCE chargés de superviser le cessez-le-feu plus que fragile entre les forces de Kiev et les rebelles séparatistes. Mais les puissances occidentales, en tête les États-Unis, plaident pour un mandat plus étendu visant au maintien de la paix dans toute la région disputée du Donbass dans l’est de l’Ukraine.

Cette proposition d’un mandat élargi est inacceptable pour le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui l’a assimilée à « une administration d’occupation ayant pour objectif d’enterrer un ensemble de mesures unanimement approuvées par le Conseil de sécurité de l’ONU et de résoudre ce problème par la force ».

En réponse, le secrétaire d’État américain Rex Tillerson a, dans ses déclarations lors de la réunion inaugurale et devant la presse, affirmé que les divergences entre Washington et Moscou sur le conflit en Ukraine faisaient « obstacle à toute normalisation » des rapports entre les deux pays.

 »C’est l’obstacle le plus difficile pour normaliser nos relations », a-t-il dit avant d’ajouter que « de tous les défis auxquels l’OSCE est confrontée aujourd’hui, aucun n’est plus difficile et frustrant que la situation en Ukraine ». Il a également déclaré que  »les États-Unis ne lèveront pas leurs sanctions tant que durera le contrôle de la Russie sur la Crimée et le Donbass ».

Face à la persistance des divergences et la difficulté de trouver un compromis, le tout nouveau secrétaire général de l’OSCE, le Suisse Thomas Greminger, a déploré le fait que ‘‘la confiance entre les principaux acteurs est au plus bas ». Tout comme le chef de la diplomatie autrichienne qui a assuré cette année la présidente tournante de l’organisation, Sebastian Kurz, notant que cette crise de confiance ne favorise guère le rétablissement et le renforcement de la sécurité en Europe et qu’il s’agit d’urgence de remédier à cette faiblesse car, pour lui, sécurité et confiance vont de pair.

M. Kurz, futur chancelier d’Autriche dans les prochains jours, a également soulevé la question du budget de l’OSCE (environ 150 millions euros), exprimant son inquiétude au sujet des contributions financières des États membres qui risquent de compromettre les missions de cette organisation  »plus que jamais indispensable pour la sécurité en Europe ». 

Et de concéder que sa présidence en 2017 de l’OSCE n’a pas été une sinécure au vu de la complexité des missions et défis sécuritaires posés.

L’OSCE est une organisation intergouvernementale regroupant 57 pays d’Europe, d’Asie centrale et d’Amérique du Nord. Cette organisation offre aux pays, qui en sont membres, un forum de discussions et de négociations sur tous les aspects des questions de sécurité : politiques, militaires, environnementaux, économiques et humains.

L’OSCE organise également des missions de contrôle et d’assistance des élections dans ses pays membres. Elle soutient également les processus de démocratisation. Elle est l’une des principales organisations internationales à conduire des missions d’observation des élections en Europe.

Les missions d’observations des élections permettent à des spécialistes indépendants envoyés par d’autres pays d’observer le déroulement des élections, de faire un rapport et une évaluation sur le déroulement des préparatifs, de la campagne, du scrutin lui-même et du dépouillement et de donner des recommandations. Elle organise des missions d’observation dans tous ses États membres, y compris les « vieilles démocraties » occidentales.

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