Inculpé pour corruption, Netanyahu crie au complot et s’acharne à renverser la situation

Benyamin Netanyahu a été inculpé pour corruption jeudi soir. Le Premier Ministre israélien dénonce un coup d’Etat.

 

De quoi est-il accusé ?

Trois chefs d’accusations sont retenus contre Benyamin Netanyahu : « abus de confiance », « corruption » et « fraude » dans trois affaires différentes, a annoncé le procureur général du pays, Avihai Mandelblit. Victime de son goût pour le luxe et d’un besoin obsessionnel de contrôler son image, c’est une véritable descente aux enfers pour celui qui a été au pouvoir pendant 13 ans.

Le dossier 1000 :
La première affaire dans laquelle Netanyahu est mis en cause est celle du dossier 1000. Il est accusé d’avoir reçu, avec sa femme et son fils, des cadeaux luxueux de la part d’amis et de proches collègues fortunés, et ce, en échange de faveurs politiques.

Le dossier 2000 :
Dans le dossier 2000, le Premier Ministre israélien est accusé de tentative d’influence sur le propriétaire du quotidien le plus vendu dans le pays, le Yedioth Aharonot,  pour une couverture plus favorable. Des enregistrements ont été dévoilés, dans lesquels Netanyahu aurait promis la réduction de l’influence d’un autre quotidien gratuit et rival du Yedioth, par « la législation et d’autres moyens ».

Le dossier 4000  ou « Bezeq »
Le dossier le plus lourd, dans lequel le Premier Ministre est accusé d’avoir fourni des avantages d’une valeur de plusieurs millions de dollars au patron de la société de télécom, Bezeq, en échange d’une couverture médiatique positive dans l’un des médias du groupe, « Walla news », alors qu’il gérait le portefeuille ministériel de la communication.

Une première dans l’histoire d’Israël 

C’est la première fois dans l’histoire du pays qu’un Premier Ministre en exercice est mis en examen. Une décision qui pourrait coûter très cher à la carrière de Netanyahu, à l’heure où le système politique se retrouve dans une grande impasse. Toutefois, ce n’est pas la première fois qu’un responsable politique est inculpé. Aryé Deri, actuel Ministre de l’Intérieur avait été incarcéré près de 2 ans pour affaires de corruption, mais aussi, Ehud Olmert, ancien Premier Ministre, avait été inculpé en 2009, dans une affaire de projet immobilier, entre autres. Celui-ci avait démissionné de ses fonctions quelques temps avant son incarcération.

Netanyahu trahi par les siens ?

Alors que des personnages clés et proches de « Bibi » avaient témoigné contre lui en février 2018 dans le cadre de ces affaires, d’abord son ancien chef de cabinet, puis l’ex-DG du Ministère des communications, impliqué aussi dans l’affaire Bezeq, voilà que l’accusateur, et procureur n’est autre qu’un ancien proche de Netanyahu, du nom d’Avihai Mandelblit selon l’AFP. C’est aussi le premier procureur de l’histoire d’Israël à inculper un Premier ministre en fonction. « Je prends cette décision le coeur lourd mais sans hésitation », déclarait-il à la télévision. En effet, Netanyahu nommait Mandelblit procureur général d’Israël en 2016, et voilà qu’aujourd’hui, il a le pouvoir de mettre fin à sa carrière. Netanyahu crie alors au coup d’Etat tandis que son rival Benny Gantz l’accuse de « s’être barricadé au pouvoir », et lui demande de démissionner en lui rappelant qu’ « Il n’y a pas de coup d’Etat en Israël ».

Le pays dans l’impasse

Israël traverse sa plus grande crise politique depuis maintenant plusieurs mois. Netanyahu n’a pas réussi à rallier 61 députés, seuil de la majorité parlementaire, pour former un gouvernement à l’issue des élections anticipées d’avril, puis de septembre. Son rival, Benny Gantz, a lui aussi, échoué à former un gouvernement. A ce jour, aucun chef n’a réussi à former un gouvernement, plongeant ainsi le pays dans une impasse.

Les mises en scène de Netanyahu

C’est un coup dur pour l’image de Netanyahu. Même si la probabilité qu’il aille en prison reste faible selon certains analystes, car la procédure pourrait prendre plusieurs années, sa popularité auprès des israéliens est en chute libre. Des manifestations sont régulièrement organisées devant sa résidence, alors que celui-ci a échoué à former un gouvernement. Une manœuvre selon eux, pour maintenir le pouvoir et pour éviter d’être jugé et d’aller en prison. Face à ces scandales à répétition, c’est alors le moment idéal pour le Premier Ministre d’orchestrer des frappes en série, « de grande ampleur » en Syrie et à Gaza, afin de détourner l’attention de la communauté internationale de ses frasques.

 

 

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