Nissan veut reprendre la somme de huit millions d’euros qui auraient été versée à Ghosn

Le groupe automobile japonais, Nissan, a annoncé vendredi vouloir récupérer la somme d’environ 8 millions d’euros qui aurait été indûment versée à son ancien patron, Carlos Ghosn, par le biais d’une filiale installée aux Pays-Bas, avec son compatriote Mitsubishi Motors (NMBV).

D’après l’enquête menée en interne par les deux compagnies, le dirigeant « a reçu une rémunération totale de 7.822.206,12 d’euros (taxes comprises) » dans ce cadre, a fait savoir Nissan dans un communiqué, confirmant ainsi des informations avancées la semaine dernière par une source proche du dossier.

« Il s’est signé un contrat sans discuter avec les autres membres du conseil d’administration de NMBV que sont le PDG de Nissan, Hiroto Saikawa, ainsi que le PDG de Mitsubishi Motors, Osamu Masuko. Ils n’ont pour leur part touché aucun revenu », indique le constructeur.

Selon la source précédemment citée, le secrétariat de Nissan en était la seule autre partie informée.

Considérant qu’il s’agit là « d’une faute » de M. Ghosn, Nissan affirme « réfléchir aux moyens de récupérer cette somme » auprès du magnat de l’automobile, via un dépôt de plainte, ajoute une personne au fait des investigations.

Détenue à parité par Nissan et Mitsubishi Motors, NMBV avait été fondée en juin 2017 « avec pour mission l’exploration et la promotion de synergies au sein du partenariat ».

→ Lire aussi : Affaire Ghosn : des représentants du gouvernement français attendus à Tokyo

Le constructeur, qui a commencé à enquêter durant l’été 2018 suite au signalement de lanceurs d’alerte, a transmis à l’automne les informations au parquet de Tokyo, ce qui a abouti à l’interpellation de Carlos Ghosn le 19 novembre.

Depuis, le bâtisseur de l’alliance Renault-Nissan, qui se dit « faussement accusé », séjourne en prison. Ses avocats ont indiqué vendredi avoir déposé une nouvelle demande de libération sous caution, après l’échec d’une première requête cette semaine.

M. Ghosn, 64 ans, a été mis en examen pour minoration de revenus dans des rapports de Nissan remis aux autorités boursières, ainsi que pour abus de confiance.

Nissan lui reproche en outre d’autres malversations, comme l’achat de résidences de luxe à Beyrouth, Rio ou Paris, des donations à des universités au Liban ou encore l’emploi fictif de sa soeur au Brésil, tout ceci aux frais de Nissan.

Ces éléments ne sont pour le moment pas inclus dans les motifs de poursuites invoqués par les procureurs.

En attendant son procès, qui n’interviendra pas avant plusieurs mois, l’homme d’affaires a déjà été démis de la présidence des conseils d’administration de Nissan et de Mitsubishi Motors.

De son côté, Renault, qui avait dans un premier temps argué de la présomption d’innocence, s’est officiellement mis en quête d’un successeur, au lendemain d’un appel de l’Etat français pour une nouvelle gouvernance.

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