NOTIL, laboratoire d’innovation pour repenser le développement territorial
La Cité des Métiers et des Compétences et OTED a lancé à Nouaceur, lancent un dispositif inédit pour mobiliser l’intelligence collective et réconcilier innovation, inclusion et ancrage local. L’intelligence collective comme levier d’action locale est ainsi mis en avant.
Par un geste à la fois stratégique et symbolique, la Cité des Métiers et des Compétences de Casablanca-Settat (CMC-CS), en partenariat avec OTED (Territorial Empowerment and Development), a officialisé en mai 2025 le lancement du Nouaceur Territorial Innovation Lab (NOTIL). Ce laboratoire d’un nouveau genre entend insuffler un souffle nouveau dans les dynamiques de développement territorial, en conjuguant intelligence collective, co-construction citoyenne et expérimentation sur le terrain.
L’ambition de NOTIL est claire : créer un cadre structuré où entreprises, collectivités territoriales, associations, coopératives, formateurs et stagiaires de la CMC-CS peuvent s’unir pour concevoir, tester et mettre en œuvre des solutions concrètes face aux défis sociaux, économiques et environnementaux du territoire de Nouaceur. Inspiré des pratiques d’innovation ouverte, le laboratoire repose sur quatre piliers opérationnels : la mobilisation des parties prenantes, la co-construction de projets, l’expérimentation de solutions et l’ancrage durable de l’impact social.
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L’approche participative, soulignée dès le lancement, vise à faire de chaque acteur un contributeur actif, dans une logique de transversalité des savoirs et des expériences. Loin de se limiter à la simple consultation, il s’agit ici d’impliquer directement les citoyens et professionnels dans les processus de décision et d’implémentation. Une démarche qui rompt avec les modèles descendants classiques du développement.
NOTIL entend générer des bénéfices tangibles pour tous les maillons de l’écosystème local. Pour les entreprises, le laboratoire ouvre la voie à des solutions innovantes et sur-mesure, tout en favorisant des formes nouvelles de mécénat de compétences. Pour les autorités locales, c’est l’opportunité d’accélérer des projets structurants et d’améliorer la gouvernance par la participation. Pour les stagiaires de la CMC-CS, NOTIL devient un espace d’apprentissage grandeur nature, renforçant leur employabilité à travers l’expérimentation de projets réels. Enfin, les communautés locales sont appelées à jouer un rôle actif dans la définition des priorités, contribuant à une amélioration de la qualité de vie et à une citoyenneté plus engagée.
Cette initiative se nourrit de la complémentarité des deux institutions porteuses. La CMC-CS ne se contente plus de former aux métiers : elle se positionne comme un acteur majeur du développement intégré, fort de ses infrastructures modernes, de ses pôles métiers sectoriels et d’une pédagogie axée sur le « learning by doing ». Avec 111 filières, une capacité d’accueil de plus de 4800 stagiaires et des dispositifs tels qu’un incubateur, une digital factory, un FabLab ou encore un centre de soft skills, la CMC-CS est pensée comme un levier de transformation socio-économique.
OTED, de son côté, joue un rôle de facilitateur. Ce tiers-lieu citoyen, fondé par des experts engagés, met à disposition des plateformes collaboratives, des outils de suivi et un accompagnement méthodologique pour structurer et accompagner les initiatives locales. Sa vocation : catalyser des projets innovants, adaptés aux réalités de chaque territoire, et portés par ceux qui y vivent.
Un appel à la mobilisation collective
Au-delà du lancement institutionnel, NOTIL appelle à l’engagement actif de toutes les parties concernées. Entreprises, associations, citoyens et experts sont invités à participer aux ateliers de co-construction, à faire remonter les défis locaux qu’ils rencontrent et à devenir des porteurs de solutions. Il s’agit là d’un appel à une citoyenneté proactive, à rebours des logiques d’attente ou de dépendance vis-à-vis des politiques publiques classiques.
En plaçant l’innovation collaborative au cœur de sa stratégie, NOTIL s’inscrit dans une mouvance plus large, celle d’une refondation des politiques de développement par la proximité, la flexibilité et l’intelligence partagée. Loin des grandes déclarations, l’initiative s’ancre dans des projets concrets, co-construits et testés in situ, avec l’objectif de démontrer qu’il est possible de transformer les territoires « par le bas », en valorisant les ressources humaines et sociales déjà présentes.
Alors que les défis du développement local se complexifient — entre pression démographique, inégalités persistantes et urgence environnementale — NOTIL pourrait bien préfigurer une nouvelle génération d’outils d’action publique. Plus souples, plus inclusifs, plus adaptables. Reste à voir si l’élan initial sera suivi d’une véritable dynamique pérenne, soutenue par l’engagement continu des acteurs locaux et la reconnaissance institutionnelle au plus haut niveau.
