Nucléaire Iranien: Donald Trump, trouble-fête ou catalyseur?

La décision du président américain concernant le rétablissement des sanctions économiques américaines à l’encontre de Téhéran est la plus importante en matière de sécurité nationale depuis que M. Trump est arrivé au pouvoir il y a 15 mois. Ce retrait pourrait mettre en cause tout le contenu de l’accord voir même pousser l’Iran de procéder pour un changement tactique à l’encontre des intérêts américains dans la région. 

L’Iran entretient des relations très étroites avec le gouvernement irakien et celles de ses forces populaires. Ces rapports stratégiques et géopolitiques avec les forces populaires irakiennes pourraient être une carte d’un usage tactique pour l’Iran afin d’influencer les masses populaires d’exercer une pression à l’encontre les forces américaines présentent sur les territoires irakien.

Également, l’Iran et ses alliées Chiites sont fortement présents en Syrie depuis 2012 et les États-Unis assurent une présence d’environ mille soldats sur le territoire syrien depuis le déclanchement de la guerre. Cette zone d’influence iranienne pourrait constituer uniment une autre dimension de pression stratégique que l’Iran pourrait mener envers les forces américaines présentent en Syrie. 

Un autre élément très cruciforme dans l’équation, il s’agit de Hezbollah. Un acteur clé sur la carte politique libanaise et il mène une relation perspicace avec ses adversaires politiques au niveau du fonctionnement du gouvernement. Or, ce retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien pourrait signifier par ailleurs une pression iranienne sur le Hezbollah pour essayer de neutraliser les adversaires politiques et maîtriser les décisions stratégiques. 

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D’autre part, la communauté internationale accuse l’Iran de soutenir militairement les rebelles Houthis. En revanche Téhéran qui nie l’existence de toute aide militaire, elle risque de fortifier directement et d’une manière très ouverte son appui aux Houthis. Ce choix stratégique, par l’Iran, risque de rendre le contexte géopolitique encore plus complexe pour l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis dans leurs actions militaires au Yémen. 

Cependant, si pour l’administration Trump le retrait de l’accord sur le nucléaire iranien et le rétablissement de sanctions économiques américaines à l’encontre de Téhéran est une décision qui relève du reapolitik, la politique étrangère américaine est entrain de redéfinir les grands axes des rapports de forces de l’action politique internationale. Or, le Président Américainrisque d’isoler les États-Unis de leurs alliés européens, qui ont manifesté leurs regrets à l’égard de la décision prononcée par Donald Trump. Finalement, nous pouvons prévoir aussi que mettre la fin de l’accord pourrait faciliter l’accélération à la quête secrète de la bombe pour l’Iran.

Moulay Hicham Mouatadid, politologue, écrivain et chercheur en études des politiques publiques et internationales – Canada (Université de Sherbrooke). 

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