On fait le bon choix, on vote utile

Par Hassan Alaoui

Rien n’est moins sûr que le résultat des élections de ce mercredi 8 septembre 2021. Et pourtant, beaucoup se hasardent à les pronostiquer voire à les commenter déjà. Les hypothèses vont bon train, les langues se délient et les analyses , notamment depuis la sortie programmée du vieux briscard Abdelilah Benkirane contre Aziz Akhannouch tombent comme à gravelotte. C’est-à-dire abondantes et versatiles.

S’il nous fallait une preuve supplémentaire que le président du Rassemblement national des indépendants (RNI) inspire une si grande inquiétude, voire fait trembler les états-majors politiques , l’ancien secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD) vient de nous la fournir.

Quand bien même , une fois n’étant pas coutume, il se serait lâché en 2015 pour exprimer de surprenantes louanges de Aziz Akannouch – sur ses qualités de gestionnaire, de son honnêteté et son engagement – , il restera son ennemi irréductible qui lui voue une haine personnelle. C’est d’autant moins compréhensible et inadmissible que Benkirane ne représente aucune force politique et, en principe, ne joue aucun rôle au sein du PJD et encore moins sur l’échiquier national, sinon celui d’un « marabout » tapi dans son confort. Il est vrai qu’on assassine bien et mieux avec des mots doux…

Le triste épisode de la sortie de Benkirane devant relever en fin de compte d’un exercice expiatoire, on saluera volontiers la sérénité de Aziz Akannouch qui se révèle un leader politique au sens plein du terme, calme et pondéré. Cette manière de réponse par le silence est celle du « berger à la bergère », comme l’on dit. Vertueuse, elle s’adresse sans aucun doute également à tous ceux qui, s’emboitant les pas, enfourchant le même cheval de bataille, je veux dire de méprise à l’égard du leader du RNI au motif inventé et fabriqué qu’il recourt et utilise l’argent à volonté, achète les électeurs et donc les voix et pourquoi pas les âmes , dame le pion aux autres partis et tutti quanti… Le secret de cette affaire est qu’il n’y a pas de secret .

Aziz Akhannouch , depuis son élection à la tête du parti, en 2016 , n’a de cesse de travailler, à la fois dans sa réorganisation et dans sa promotion. Il s’est aguerri au fur et à mesure, il a acquis et cumulé les expériences. Depuis cinq ans, oui cinq longues années, il sillonne le Royaume dans tous les sens, au ras des pâquerettes , rencontre les populations et lancent des projets, fonde une politique enracinée dans les valeurs du monde rural et en même temps se faisant l’écho des attentes urbaines et citadines. Non qu’il soit le seul homme politique à incarner cette vertu, non plus le dépositaire d’un engagement social exclusif…

On lui reprocherait d’être en avance sur les autres, qu’il ne serait que fidèle à lui-même, c’est-à-dire un découvreur heureux du sens réel de la politique dans un Maroc qui, depuis l’arrivée sur le Trône de Mohammed VI, privilégie le changement et promeut les réformes. Ceux qui ont fait leurs choux gras de son statut de patron, d’opérateur économique et de « champion national », inconciliable selon eux avec une activité de leader politique – et ce faisant de chef de gouvernement – en conçoivent à coup sûr de l’aigreur de sa réussite et au-delà de sa capacité acquise à le diriger.

Il y a lieu de dénoncer avec force l’arrogante et pathétique posture d’un Benkirane qui, mal lui en prend toujours , n’accepte ni la réussite du RNI ni celle de son leader auquel il s’attaque ad-hominem et sans finesse, et dont il fait son obsessionnel sujet de prédilection. Le plus ahurissant est que Benkirane , barricadé dans sa mauvaise foi n’a pas pris la peine de lire le programme du RNI et préfère concentrer ses tirs sur son leader. C’est l’histoire de celui qui « montre la lune à quelqu’un et ce quelqu’un ne regarde que le doigt »…Les 5 engagements fondamentaux et les 25 mesures d’accompagnement que jamais aucune autre formation n’a pu proposer, donnent la mesure de l’engagement du RNI et par voie de conséquence de son chef.

Les propositions que le RNI soumet aux Marocains ont cette caractéristique essentielle de constituer une véritable feuille de route de travail pour un Maroc émergent , prospère même. Rien à voir avec le bilan calamiteux des dix dernières années qui ont mis notre pays dans l’ornière avec une baisse cataclysmique du taux de croissance de près de 8% en 2011 à 1% en 2021, un chômage accru à plus de 12%, une paupérisation aggravée des populations démunies, celles-là même auxquelles s’adressait et s’adresse encore Benkirane qui, sans vergogne, est assis sur une coquette retraite de près de 100.000 dirhams par mois , soit plus de 1.200.000 par an , de quoi faire pâmer d’envie celles et ceux qui , après avoir fait Polytechnique ou autre grande école , ne pourraient y prétendre à la fin de leur carrière.

L’homme de l’engagement citoyen

Le RNI a changé, et bien changé. Pour celles et ceux qui l’ont connu et suivi depuis sa création en 1977, alors qu’il s’appelait le Rassemblement des indépendants, il incarnait une volonté royale. Il fédérait les partisans d’un renouveau, et à tort certains mauvais esprits le qualifiaient de « parti de l’administration », à commencer par l’entourage du puissant et inamovible ministre de l’Intérieur – Driss Basri pour ne pas le nommer. D’une mutation à l’autre, le parti s’est inscrit dans l’exigence de se transfigurer et de s’inscrire dans une très honorable fidélité aux institutions, et à la Monarchie.

Quand Aziz Akhannouch a repris les rênes d’une formation quasiment en implosion permanente et menaçant ruine, il s’est courageusement attelé à fédérer les forces et composantes, à les sortir d’une certaine léthargie, à leur insuffler une nouvelle dynamique. Et tandis que le PJD caracolait, jouait aux coudes et mettait à bas les autres partis, dont principalement le PAM voire l’Istiqlal, qui d’ailleurs avaient presque fini par concevoir une alliance faustienne avec lui, le RNI sauvegardait vaille que vaille son identité et son indépendance.

Jamais en effet, sauf impératif national, l’idée de pactiser – électoralement s’entend – avec les islamistes n’a tenté ou séduit un tant soit peu Aziz Akhannouch, farouchement attaché à ses principes et à l’héritage indépendant. Il est demeuré l’homme qui, cavalier seul ou partisan loyal, autrement dit cohabitationniste par devoir national, a incarné le mieux une vision de la politique moderne de citoyen engagé, de militant de base même, de responsable en tout état de cause.

On lui aura reproché tout et rien, mais on ne contestera jamais son patriotisme et sa valeur intrinsèque. Ses peccamineux contempteurs auront beau s’acharner à l’agresser , notamment l’incendiaire ci-devant leader du PJD, livré désormais au sinistre rôle de « gourou » et de prédicateur. Or, Aziz Akhannouch n’en démordra pas. Il s’est tracé un chemin, un sillon vertueux, celui de contribuer à son niveau à hisser le Maroc et à s’inscrire plus que jamais dans la vision royale pour la progrès, la démocratie et la liberté.

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